Puisque nous avons prévu de faire une petite tournée de certains des plus beaux parcs nationaux de l'ouest américain, nous sommes tout émoustillés de commencer avec le magnifique et légendaire Yosemite parc. Viendez chasser l'ours avec nous !
Nous nous prélassions dans la vallée pendant 3 jours, du 28/08 au 01/09/2018.
![]() |
La carte officielle du parc https://www.nps.gov/yose/planyourvisit/maps.htm |
A la découverte du Parc Yosemeuti
Eh oui, c'est comme ça que ça se prononce... Et il vaut mieux le savoir pour ne pas passer pour un con. A la simple évocation du mot Yosemite, nos esprits partaient dans des rêveries montagnardes. Cette vallée mythique, deuxième parc national créé aux USA, nous avait déjà fait de l'oeil lors de notre 1er passage en Californie. Sauf qu'à l'époque, c'était en décembre. Et comme le parc se situe entre 1200m (pour la vallée) et 4000m (pour les sommets) d'altitude, autant vous dire que la neige empêche d'y pénétrer à cette période de l'année. Les routes y sont d'ailleurs fermées. Cette fois, nous sommes fin août, mais un autre péril nous guette : le feu. Heureusement, nous apprenons que les pompiers viennent alors juste de parvenir à maîtriser le Ferguson Fire, après plus d'un mois de lutte acharnée. Presque 400km² de forêts magnifiques sont partis en fumée, à la lisière du parc (40 000 hectares, pour les nuls en conversion). Quelques jours avant la date prévue de notre visite, une partie des routes et les campings ré-ouvrent, la voie est libre !
Parlons en des campings. Fort de notre expérience de voyage à l'arrache, et avec en tête le souvenir des parcs nationaux californiens en décembre, où il est facile de trouver motels pas chers et place en camping (ou qu'il y fait trop froid et les campings sont fermés), nous ne nous faisions pas plus de soucis que ça. Malheureusement, en Septembre c'est encore la haute saison dans ce coin des US ! Les hôtels sont tous complets et hors de prix, et les campings sont pleins depuis des mois. Impossible également de faire du camping sauvage dans la voiture au milieu d'un parc national, c'est interdit pour des raisons évidentes et les rangers arpentent les routes. Quelques semaines avant notre visite, il nous reste alors l'espoir de désistements. Et heureusement, comme les gens réservent très en avance (et peut être aussi grâce au feu), en allant voir régulièrement le site officiel des campings, nous trouvons de petits emplacements libres pour les dates qui nous intéressent. Nous optons pour le grand "upper pines" camping, au fond de la vallée. Ouf ! Mais alors, il nous faut aussi du matériel de camping, car nous n'avons que nos sacs de couchage et qu'il est a priori interdit de dormir dans la voiture, même sur un emplacement payant. Nous faisons donc nos emplettes à Walmart et achetons la tente basique, et des tapis de sol. Walmart n'est a priori pas le meilleur endroit pour trouver du bon matos, mais, déjà, on ne va pas faire de la rando en portant le matériel, et ensuite... vous verrez plus tard ! Nous voilà parés.
Après notre superbe nuit sur le parking d'un Sam's club sur une magnifique zone commerciale (lien article LA), nous tapons la route, Jack, vers l'entrée sud du parc national. Nous y arrivons vers 11h et nous nous procurons un pass annuel "America the beautiful", qui nous permet de visiter tous les parcs nationaux, pour 80$. La plupart des parcs que nous allons visiter durant notre mois aux Etats-Unis sont dans la liste, c'est donc un choix intéressant plutôt que de payer l'entrée individuellement à chaque fois. Quand on entre dans un parc national, les rangers donnent toujours un plan des routes et de quelques randos : il faut ensuite aller à l'un des nombreux visitor center pour papoter avec un ranger passionné et passionnant et faire son itinéraire. Important aussi : repérer les stations services. Il y en a en général peu et les distances sont longues (et elles sont évidemment plus cher qu'à l'extérieur), ce serait con de se retrouver en panne sèche au milieu des ours. Enfin, même si le parc est grand (3000km²), seul 1% est accessible au public. Le reste est un territoire préservé, seulement traversé de quelques chemins de randonnées.
Nous savons que nous n'avons que 3 jours et que les ours noirs rôdent dans le parc. Même si ce ne sont pas les plus dangereux, comme nous n'avons pas de "bear spray" (une bombe lacrymo, version papa ours et qu'ils ne louent malheureusement pas), nous allons nous contenter des routes et des chemins autour. Pas de grosse randonnée pour nous cette fois, même si le terrain a l'air exceptionnel et que nos jambes nous démangent : on fait les amerloques, on ne marche pas beaucoup !
Premier jour de visite : Séquoias et pâtes pas cuites
La première étape lorsqu'on arrive par le sud comme nous, c'est Mariposa Grove. Du parking, une navette nous amène à l'entrée de la forêt de Séquoias géants. Et quand on dit géant, ce n'est pas une image puisque ce vénérable arbre endémique du coin peut atteindre plus de 80m de haut et dépasser les 30m de circonférence à la base (imaginez 15 personnes se donnant la main en farandole pour faire le tour, c'est plus parlant). Ils peuvent vivre jusqu'à 3000 ans et résister aux incendies (jusqu'à un certain point). D'ailleurs, l'arbre profite des feux qui ravagent la petite végétation à ses pieds : la chaleur permet aux écailles de ses pommes de pin de s'ouvrir et aux graines de tomber sur le sol après l'incendie quand le terrain a été nettoyé et fertilisé, pas con le séquoia ! A l'entrée du chemin balisé, une souche de plusieurs siècle coupée permet d'observer l'histoire de la forêt : on y lit les périodes de sécheresse, les incendies, les année pluvieuses...
Comme nous avons pas mal d'étapes pour arriver au camping, nous nous contentons d'une petite promenade de 5km. C'est le côté sympa et frustrant à la fois des road trips dans les parcs nationaux : on butine, du coup on voit plein de choses merveilleuses différentes, mais on ne prend jamais le temps de creuser vraiment un endroit. Il faudrait rester des semaines ! Nous parcourons donc la Grizzly Giant loop trail (et un petit bout d'un autre chemin pour rallonger un peu). Rassurez-vous, il n'y a pas de MégaGrizzly dans les parages, "Grizzly Giant" c'est le nom d'un séquoia de 63,7 m de haut, fier représentant de son espèce. Il est situé à côté d'un arbre au milieu duquel un tunnel a été creusé, pour permettre le passage de la route...
Pas photogénique cet arbre qui ne rentre pas dans le cadre... |
On n'allait pas faire un détour non plus... faut pas déconner ! |
Le sang de l'arbre |
Avoir les mirettes pleines de conifères, ça creuse. Et il est temps de manger notre sandwich au "swiss cheese" tout mou qui a pris un coup de chaud dans la voiture en plein cagnard. Un délice vite avalé ! Nous nous relançons à l'assaut de la vallée de Yosemite, où nous faisons de nombreux arrêts photo. Le paysage est à tomber, nous roulons doucement et nous devons stopper notre course toutes les quelques centaines de mètres pour mitrailler et profiter à fond de cette nature grandiose. On n'est pas arrivés. Mais aussi, la route est à sens unique, pas moyen de faire demi tour simplement si on rate un truc.
Le premier point de vue sur l'ensemble de la vallée se trouve à la sortie d'un tunnel : Tunnel View. De là, nos regards plongent vers le lit de la Merced River tapissé de sapins, surmonté de ses éternels dômes et parois granitiques : El Capitan, Half Dome, Sentinel Dome...
Tunnel View |
Un peu plus loin, nous faisons un petit stop à Bridaveil Falls, le voile de la mariée. Bon, à cette époque de l'année, il faut bien convenir que ça fait un peu pissou. D'ailleurs, comparé au VRAI voile de la mariée du Valgaudemar, ça ne vaut pas tripette. Allez, on leur accorde ça pour avoir vu des images, peut être qu'au printemps la copie bat l'original... faudra revenir. Après une petite séance de rafraîchissage de petons dans la rivière, nous faisons un petit arrêt aux Yosemite Falls. Elles sont censées faire plus de 200m de haut... mais c'est tout sec ! #FoutageDeGueule Ça reste une petite promenade bien sympa dans la forêt, au pied des 900m de la falaise d'El Capitan, paradis des férus d'escalade.
Nous arrivons au camping vers 17h30, histoire de découvrir comment on monte notre super tente avant la nuit et l'arrivée des animaux sauvages. Ce qui est déprimant c'est que le temps de monter une pauvre tente 2 places avec des tapis de sols en mousse, tu as toujours un américain à côté qui va construire un château 3 étages avec lit gonflable king size ou déployer son camping car-bus de 70m² qui tracte une jeep qui tracte une charrette sur laquelle il a ses motocross, qui tracte le chien, surmonté d'une parabole pour capter Fox News et d'un mat où flotte fièrement un drapeau US. Heureusement, il y a aussi d'autres campeurs modestes qui savent se tenir. On essaye aussi de faire de la grande cuisine : des pâtes. On a un peu perdu la fougue des grandes bouffes en camping de la Nouvelle-Zélande : comme on ne pourra pas trimbaler un réchaud à gaz dans l'avion San-Francisco / Denver, on a opté pour un réchaud à alcool vraiment tout naze qui ne chauffe rien du tout. La popote est posée sur des pierres de fortune et, alors que l'eau était presque chaude, tout se renverse. Catastrophe... nous recommençons toute l'opération, et au bout d'1h30 nous jetons l'éponge et nous mangeons un merveilleux plat de pâtes pas cuites. Miam ! Autant vous dire que de dépit une partie du pack de bières chaudes y est passé !
Le campement 3 étoiles et sa boîte à ours intégrée |
Deuxième jour : Tiago road et pâtes au barbeuk
Au nord de la vallée de Yosemite, une longue route nommée Tiago pass road serpente jusqu'aux Tuolumne Meadows, entrée Est du parc. C'est notre programme pour ce second jour de road trip. Vu que notre camping est en fond de vallée, on profite de la boucle pour voir de nouveaux points de vue sympa. Nous faisons notre premier arrêt à White Wolf où l'on marche prudemment une 40aine de minutes dans la forêt en faisant du bruit pour prévenir les ours. Nous n'en verrons pas. Mais nous croiserons un Woody Woodpecker qui s'affaire sur un tronc.
Un Woodpecker s'est caché sur cette photo, sauras-tu le retrouver ? |
Ouais, ouais, on nous a déjà fait le coup avec des kiwis... |
Nous reprenons la route jusqu'aux grandioses plans granitiques de Olmsted Point, où nous décidons de manger notre sandwich en companie de chipmunks et de lézards, suivi d'une petite marche digestive jusqu'à un beau point de vue sur la vallée. Nous reprenons ensuite la voiture... pour à peu près 800m jusqu'au paisible Tenaya Lake, au bord duquel nous flânons quelques instants.
Omelette point |
Bonjour, je viens pour le casse-dalle, vous n'auriez pas une miette pour moi, pliz ? |
Nous arrivons enfin aux grand prés de Tuolumne Meadows. Une petite promenade dans ces étendues nous mène jusqu'à Soda Springs, un source d'eau naturellement gazeuse. Mais rien de tel que de prendre un peu de hauteur pour admirer cette vallée : nous grimpons les pentes granitiques lisses du Lembert Dome qui nous offre cette vue plongeante impressionnante sur les meadows et les forêts en dessous de nous.
Refill gratuit à la machine à sodas |
Puisque nous avons atteint le bout du parc, nous faisons demi-tour au son de Radio Jésus. Une pub accroche notre oreille : votre enfant est hyperactif et vous énerve ?! Demandez à Dieu de le calmer ! Oui, c'est une façon de voir l'éducation, mais nous on a bien ri... Allez, comme on a encore un peu de temps, on fait une dernière balade d'une heure (4km) jusqu'au May Lake. En haut, on tombe sur un superbe petit camping au bord du lac, assez peu équipé, accessible seulement par un chemin. On se pose un peu pour profiter des derniers rayons du soleil au bord du lac. On se dit qu'on aurait bien planté la tente ici... Mais elle nous attend à Upper Pines.
Au retour, nous tombons sur une biche qui nous regarde d'un air de se demander ce que ces touristes font chez elle. Quel beau jour vraiment !
Nous ressortons nos victuailles de la boîte à ours, et cette fois on se refait des pâtes, mais vue l'expérience de la veille, on cuisine cette fois au feu de bois dans le fire pit de notre emplacement. Des pâtes au barbeuk, c'est pas tous les jours. Oh wait, "boîte à ours" vous avez dit ? Oui, puisqu'il y a régulièrement des ours noirs qui se promènent dans la vallée et le camping, tout ce qui a une odeur (bouffe, savons, dentifrices, ...) doit être mis à l'abris dans un coffre en métal avec une poignée "anti-ours" sur notre emplacement. Hors de question de laisser quoi que ce soit accessible dans la tente ou même dans la voiture ! D'ailleurs, à l'entrée du camping, une photo nous rappelle qu'un ours sait très bien éventrer un pickup pour y chercher son casse croûte. Son flair est exceptionnel et, surtout, lorsqu'il a goûté à la riche nourriture américaine, il devient agressif et s'attaque aux hommes... les rangers n'ont alors d'autre choix que de l'abattre. On ne rigole donc pas avec ça, même les poubelles sont équipées. Dans les campings plus sauvages où il n'y a pas de boîte à ours, il faut suspendre son paquetage loin de la tente, à plusieurs mètres de hauteur.
![]() |
Ça t'apprendra à oublier des menthos dans la boîte à gants... |
Dernier jour : Glacier point road et pas d'pâtes
Le temps de démonter la tente, nous quittons le camping à 9h18 (c'est maintenant l'heure habituelle à laquelle nous nous mettons en route, depuis 3 jours, va savoir pourquoi) et nous commençons notre dernier jour par une petite marche au fond de la vallée de Yosemite. Notre objectif est d'aller aux Miror Lakes, au nom si prometteurs... ce n'est pas bien loin et la balade est chouette, mais quand on arrive là bas, c'est un peu décevant car les lacs sont complètement à sec ! À défaut de miroirs nous voyons un lit plein de sable... Il faut venir les voir au tout début de l'été pour avoir de l'eau. Du coup, on laisse tomber la suite de la balade pour voir les vernal falls car on se dit qu'il y en a marre de marcher pour voir des trucs à sec. Et puis on les verra bien du glacier point... Non mais oh ! Hein !?
Alors... Le long de l'eau, une biche et son bichon se prélassent et nous restons là un moment à les regarder.
Miror lake, qu'ils disaient |
Bambi, avant le drame |
Glacier Point Road surplombe la vallée de Yosemite au sud. Elle a réouvert seulement la veille après le Ferguson fire, on a donc du bol de pouvoir y aller, et effectivement nous passons à travers des troncs calcinés par endroit, surtout au début de la route. L'odeur est encore bien présente. Nous faisons un arrêt photo à Washburn point avant la fin de la route, avec une vue sur tout l'arrière de la vallée et notamment Half Dome, le bien nommé : il ressemble à une boule qu'on aurait coupé net en deux. De là, nous voyons aussi les énormes chutes d'eau de Nevada et Vernal falls (qui ne sont finalement pas à sec).
On s'arrête un bon moment à Glacier Point pour admirer la vue panoramique sur toute la vallée, c'est vertigineux et magnifique. Nous la dominons de plus de 900 mètres et ce que nous voyons nous laisse sans voix. Sur le retour, nous nous arrêtons pour monter au Sentinel Dome, qui offre lui aussi un beau point de vue sur la vallée, mais il y a beaucoup de vent...
Vers 15h30, nous prenons la route pour la sortie ouest du parc direction San Francisco. On mange au Taco Bell : refill gratuit à la fontaine à soda et burger à plus de 1000 calories, pas de doute, nous avons enfin retrouvé la civilisation. Le Taco Bell est d'accord pour que l'on dorme sur son parking, mais on trouve plutôt un petit spot plus peinard et moins éclairé sur le parking d'un parc public : le Woodward park de Manteca. En plus, il y a des chiottes pour se débarbouiller à l'eau froide qui ouvrent le matin : royal.
![]() |
Finalement, les pâtes c'est pas si mal... |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.