Où nous faisons du canasson, et où l'on descend au fond d'El cañon del Colca, le deuxième plus profond du monde.
Nous y sommes descendus, pour mieux remonter, entre le 19 et le 23 août 2018.
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Trot de dada tue le dada
Ophé a très envie de grimper sur un ch'wal, et ça tombe plutôt bien car sur la route pour le canyon de Colca nous avons repéré plusieurs ranchs. Le bus passe en effet par la charmante bourgade de Yanke, à environ 1h30 de notre destination finale, où nous choisissons de faire halte pour une nuit.
Le bus pour Yanke part à 11h du matin d'un des terminaux de l'énorme gare routière d'Arequipa. On se prévoit quelques ravitaillements pour la route et on prend notre petit dej à l'un des stands de la station : le milkshake banane le plus gros et le plus épais du monde, au moins il nous tiendra bien au corps, celui là !
5h de bus et un col à 4910m plus tard, on est les seuls clampins à descendre à Yanke. Personne dans les rues, tout a l'air fermé, on se croirait en plein confinement du coronavirus. Mais on cherche un ranch avec des canassons, et on y croit.
En suivant un plan on tombe sur la sœur d'un cowboy, Wilbert. Elle l'appelle et il accepte, malgré notre inexpérience crasse, de nous faire un tour de 5h le lendemain matin pour 400 soles. On va ensuite à l'hôtel du routard, le casa bel fior, dans un patio fleuri très agréable pour bouquiner. Nous sommes accueillis par Ilde et son mari et nous mangerons une bonne truite chez eux le soir.
Le rendez-vous pour le tour à cheval est fixé à 7h du matin. C'est aussi l'heure où les bus des agences arrivent, des gosses en habits dansent et des stands de souvenirs sont installés, rien à voir avec le calme de la veille. Si tôt les touristes repartis, la vie factice disparaît. Très peu restent là comme nous l'avons fait. Tant mieux !
Nos montures Rosalita et Marcopollo (non, en vrai on n'a pas noté le nom du deuxième bourrin) nous attendent et sont prêtes. On se hisse sur la selle tant bien que mal et nous voilà partis au galop dans la pampa (ou pas).
On monte jusqu'au mirador d'Atchumani (à tes souhaits), qui était une ancienne forteresse Inca où des offrandes étaient données aux dieux (Apus des montagnes et Pachamama). Cette forteresse communiquait de proche en proche avec d'autres situées tout le long de la vallée, par un ingénieux système de signaux de lumière en réfléchissant le soleil pour coordonner les offrandes (un petit air de Seigneur des Anneaux). De ce promontoire, nous pouvons admirer les nombreuses terrasses de culture façonnées par les andins depuis des millénaires.
On descend ensuite jusqu'à a rivière Colca que l'on traverse à cheval à un endroit peu profond, après avoir fait un pause au bord de l'eau. Ici, dur d'imaginer que quelques kilomètres plus loin le mince filet d'eau se trouve au fond d'un canyon gigantesque. Comme d'habitude, le bourriquet de Seb ne pense qu'à bequeter tout ce qui se trouve sur les bords du chemin. Il faut alors lui donner un petit coup de "Motivador" pour le rappeler à l'ordre, un éperon pas pointu fixé à l'arrière de ma botte de trail. Comme les vrais cowboys, yihaaa. Qu'on m'amène une vache et un lasso !
On descend ensuite jusqu'à a rivière Colca que l'on traverse à cheval à un endroit peu profond, après avoir fait un pause au bord de l'eau. Ici, dur d'imaginer que quelques kilomètres plus loin le mince filet d'eau se trouve au fond d'un canyon gigantesque. Comme d'habitude, le bourriquet de Seb ne pense qu'à bequeter tout ce qui se trouve sur les bords du chemin. Il faut alors lui donner un petit coup de "Motivador" pour le rappeler à l'ordre, un éperon pas pointu fixé à l'arrière de ma botte de trail. Comme les vrais cowboys, yihaaa. Qu'on m'amène une vache et un lasso !
Le tour finit vers 13h, pour le plus grand bonheur de nos genoux et de nos fessiers endoloris. Disons le franchement : on a mal au cul ! Nous sommes néanmoins heureux d'avoir empruntés des chemins de traverse caillouteux pour découvrir cette vallée de façon originale, guidés par Wilbert.
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On a le dos tourné, et les volcans en profitent pour lâcher des prouts ! |
Down the river we ride
On attend ensuite le bus de 15h (mais si, vous savez, celui qui passe à 16h30) pour aller à Cabanaconde, à l'aplomb du canyon. Le bus est plein et on voyage debout contre le pare brise avant. La route tourne beaucoup et il fait bien chaud dans ce bus, rock n'roll ! Arrivés entiers à destination, nous trouvons un hôtel sympa et on va manger une pizza au feu de bois le soir dans une bonne adresse de notre brave guide du routard.
Après avoir pris nos billets de bus retour et s'être fait rattrapés par la patrouille pour acheter le boleto turistico à 70 soles (on pensait y avoir échappé, mais au final on a été contrôlés à l'entrée et à la sortie), on démarre la rando vers 9h du matin. C'est plutôt tard si on en croit les horaires des agences qui proposent de faire la rando avec des guides. Paraît-il que c'est pour éviter la chaleur. Ça nous arrange, comme ça on est peinards sur le chemin.
Ça commence avec une belle descente de 1200m de dénivelée avec un plat au milieu, jusqu'à la rivière Colca. Descendre dans les canyons, ça ne nous fait plus peur depuis Choquequirao ! Le chemin est agréable et la vue l'est tout autant. Entourés de volcans dont les sommets tutoient ou dépassent les 6000m, certains fumants, nous sommes saisis des contrastes entre pentes lunaires et sèches et îlots de verdures. Au point le plus bas de notre étape, on fait un petit détour pour admirer, d'en haut, un petit geyser sur une petite plage de galets.
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Dites, c'est solide votre truc ? |
Il faut ensuite remonter un peu par la route et redescendre à Llahuar, un tout petit village caché au milieu de plantations de cactus. Voir du vert de près est presque rafraîchissant après tant de sécheresse. On arrive vers 13h20 au lodge et on y déjeune. N'ayons pas peur des mots : s'agit d'un hôtel spa, puisqu'il est équipé de "hot pools" thermales. Crevés, on fait la sieste avant de nous baquer dans les bains à 39°C au bord de la rivière, au soleil couchant en buvant un Colca Cola. La classe, la vie est définitivement trop dure ! On prend notre repas du soir à l'auberge également (c'est pas comme s'il y avait beaucoup de choix autour) et on fait un gros dodo dans notre bungalow en bois tout confort (y a un lit, c'est déjà bien).
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Notre cabane de jardin |
Égarés dans la vallée infernale
Après le petit dej et un premier gadin de Seb sur les cailloux roulants de la remontée vers la route, on attend le bus de 8h30. Avec le retard habituel, nous voyons un nuage de poussière descendre la piste au dessus du hameau. Plusieurs français descendent à un mirador avant Malata, nous allons jusqu'à Puquio à 45min de piste (le bus est bien lent). De là un sentier glissant descend vers San Juan de Chucho. Cette fois c'est Ophé qui finit le cul par terre dans la pente, 1 partout ! Cette journée de descente vers l'oasis nous offre des paysages beaucoup plus verts : sur ce versant, le peu d'eau suffit à faire fleurir la vie.
Sur notre carte, il y a normalement un chemin en fond de vallée vers l'oasis de Sangalle où nous voulons nous rendre, qui est coupé au niveau d'une rivière qui semble à sec. On tourne un peu sous un soleil de plomb, on se perd, on revient en arrière... On finit par demander à des locaux où est ce chemin mais ils nous disent qu'il est difficile et qu'il faut un guide. Nous sommes égarés dans la vallée infernale, et il n'y a pas de héros nommé Bob Morane à l'horizon.
Sur notre carte, il y a normalement un chemin en fond de vallée vers l'oasis de Sangalle où nous voulons nous rendre, qui est coupé au niveau d'une rivière qui semble à sec. On tourne un peu sous un soleil de plomb, on se perd, on revient en arrière... On finit par demander à des locaux où est ce chemin mais ils nous disent qu'il est difficile et qu'il faut un guide. Nous sommes égarés dans la vallée infernale, et il n'y a pas de héros nommé Bob Morane à l'horizon.
Pas notre veine, après avoir tout descendu, on remonte jusqu'à la route par le sentier officiel vers Cosñirhua et on prend la route jusqu'à Malata où on déjeune. Plusieurs fois dans la montée, on a vu au loin le chemin de notre carte, celui qu'on voulait prendre, nous narguer d'un air de dire "je suis là et je suis pas si foireux qu'on le prétend". À moins que ce ne soit l'effort et la chaleur qui nous fait délirer. On est liquides quand on arrive au village, ce déjeuner et cette pause nous fait du bien. Surtout qu'il nous reste encore 1h20 de redescente à pic jusqu'à l'oasis.
On arrive vers 14h15 à l'oasis où on prend une case dans le premier lodge venu. Après une sieste dans notre case, on se pose près de la piscine et Seb pique une petite tête tant qu'il y a du soleil. On est presque tout seuls, le pied : après l'effort le réconfort. Le soleil n'est déjà plus là quand on voit les groupes menés par les agences arriver. Comme ils arrivent plus tard et que l'air se rafraîchit vite, ils ne peuvent pas profiter de la piscine. On file à la douche parce qu'on a vu que c'était chauffé par un panneau solaire : nananère ils n'auront plus d'eau chaude non plus ! La douche est d'ailleurs un peu périlleuse parce qu'il n'y a pas de lumière. Ceux qui ont déjà essayé de se doucher à la frontale savent. Propres, on se boit une bière Arequipa en attendant le repas du soir. À 20h30 tout le monde pionce. ZZzzZz
Following you I climb the mountains
Les agences partent à 5h du matin pour la remontée sous prétexte d'éviter la chaleur (mais plus probablement pour pouvoir proposer une autre activité l'aprem). Fidèles à notre expérience des jours passés où il faisait chaud mais où on a bien vu que ça restait supportable en y allait tranquille, on vise plutôt 7h (pour un départ effectif à 7h30). Ça nous paraît déjà bien assez tôt comme ça!
L'étape du jour se compose de 4h de remontée assez raide par un chemin parsemé de cacas de mules jusqu'à Cabanaconde. La marche est ponctuée de belles vue sur l'oasis et le canyon, dans un environnement cette fois très minéral. Il faut reconnaître que l'ascension est physique. Nous faisons plusieurs pauses, pour reposer admirer le paysage (et, aussi, un peu pour reposer nos guibolles, mais chut).
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Gloups |
Nous arrivons au pueblo à 11h20. Comme quoi, ça ne valait vraiment pas le coup de partir à l'aube ! Les proprios sympas de l'hôtel où nous avons passé la nuit quelques jours auparavant nous laissent prendre une bonne douche bien méritée dans une chambre qui vient de se libérer et qu'ils n'ont pas encore nettoyée. Ça évitera de sentir le lama pendant les 6 heures de bus retour vers Arequipa, nos compagnons de route nous remercient. Comme le bus n'est qu'à 14h, on mange un morceau en terrasse au soleil sur la place principale. Arrivés à 20h, on partage un taxi avec 2 français pour éviter les collectivos de nuit. Et nous voilà de retour à l'auberge dans laquelle nous retrouvons les quelques affaires que nous avions laissées en pension en partant pour s'alléger, comme à chaque fois que nous partons quelques jours en trek.
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Vu ce qu'on a transpiré dans la montée, on retournerait bien à la piscine tout en bas pour se rafraîchir ! |
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Décidément, ces volcans ne savent pas se tenir... |
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