L'appel de la route frappe à nouveau : nous nous lançons dans un road trip de 5 jours autour de Salta, dans des paysages à couper le souffle. On the road again baby !
Avouez que ça donne l'eau à la bouche, non !? Bon par contre on vous prévient, on n'a pas su faire court et on a eu du mal à limiter les photos pour cette semaine haute en couleur !
En tout, entre Salta, 3 jours de route pour faire la boucle sud et 2 jours pour la boucle nord, nous avons roulé 6 jours, du 27 juin au 2 juillet 2018.
On est sympas, on vous a même concocté une carte détaillée !
Préparatifs, car oui un road-trip ça se prépare (un peu) !
Depuis Cordoba qui nous avait moyennement emballés, nous prenons un bus de nuit pour un court trajet de 13h (ba oui, ça ne nous fait plus rien du tout maintenant, c'est ça l'Argentine !). Nous débarquons donc à Salta, une petite ville sympa du nord ouest de l'Argentine qui nous paraît bien différente de Cordoba. On file à l'auberge pour déposer nos gros sacs, faire une courte sieste et nous débarbouiller. Nous avions bénéficié d'une belle promo sur Booking et notre hôtel, la posada Casa de Borgoña, est cette fois très chouette. Tout s'annonce donc au top.
Au programme, préparation des prochains jours. Bon, avant de s'y mettre on va quand même visiter un peu le centre ville et manger des empanadas, faut pas déconner. L'objectif principal est de louer une voiture. Nous nous rendons donc dans la calle Buenos Aires où se trouvent toutes les agences. Evidemment, des rabatteurs se bousculent un peu. Nous faisons donc plusieurs agences pour comparer, et c'est ainsi que nous tombons sur Patrick, un français qui tient une petite agence dans la Galeria Salta. Installé là depuis une vingtaine d'années, il connait l'endroit comme sa poche et nous donne de précieux conseils pour notre tour. Il nous dessine un plan... artisanal, presque illisible avec les heures à respecter pour avoir des belles lumières et nous nous empressons de retranscrire toutes ces infos pour ne pas oublier. Une mine d'or ! Au final, nous ne louons pas la voiture chez lui car nous trouvons moins cher ailleurs, mais il nous dit qu'il s'en fout et qu'il est super content de nous avoir aidé, bref le mec sympa. Nous voilà prêts, notre carrosse (une petite chevrolet) nous sera livrée le lendemain matin à 9h.
MIAM ! |
Comme il nous reste du temps, nous allons visiter le museo de Alta Montaña, où nous admirons notamment des momies congelées retrouvées sur un sommet à plus de 5000m d'altitude proche du Qhapaq Nan, un chemin Inca sacré. Ces momies étaient des jeunes enfants de familles nobles, sacrifiés pour protéger les peuples incas.
Pour finir cette journée, nous allons dans une Peña (restaurant à grillades), la Marca Borrada, pour manger un fameux steak de viande argentine. Le serveur, sympa, nous prévient que la pièce sera sans doute suffisante pour 2 personnes : on suit son conseil et effectivement, il y a de quoi se péter la panse sur un seul morceau ! Le tout accompagné de vin argentin et d'un groupe de musique local... on aime !
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Une portion de steak en Argentine... |
Le ventre repu, on révise notre trajet pour être ready to go.
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La boucle Sud by Patrick ©®™, on voit que ça va tourner un peu... (notre remise au propre en haut à droite) |
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Tout ce qu'il y a à voir entre Cafayate et Salta (jour 3 de la boucle Sud) |
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Boucle Nord by Patrick ©®™, on dirait qu'on va avoir quelques virages là encore... (notre remise au propre en haut à gauche) |
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Petite remise en contexte avec les distances et les altitudes (c'est important dans ces coins là) |
Boucle Sud : 1ère étape de Salta à Cachi 160km
Titine nous est livrée à 9h du matin comme prévu devant l'hôtel. Bon, le réservoir est presque vide mais c'est ainsi que ça marche ici, à nous de rendre la voiture avec aussi peu d'essence à l'arrivée. On s'embrouille un peu sur les dates et on paye une journée de trop en recomptant mal (on s'en rend compte juste après et ils voudront bien nous rembourser à la fin, heureusement qu'ils sont réglos).
C'est maintenant qu'on attaque les choses sérieuses : Salta n'est qu'à 1100m d'altitude, mais dans les prochains jours nous allons monter jusqu'à presque 4500m et allons dormir à 2500m. On va donc commencer à devoir s'acclimater, c'est un test pour nous : si ça ne passe pas et que nous avons le Soroche (le mal des montagnes), il faudra revoir toute la suite de notre périple en Amérique du Sud. Heureusement, on a trouvé un dealer de hora de coca (les feuilles de coca), on est donc parés. On prend une 15aines de feuilles, on se les cale en boule dans la bajoue et on "mâchouille" ça pendant des heures. Le goût nous plaît bien : on a l'impression de mâcher une feuille de thé, légèrement amère. La coca no es droga (nous dit Evo Morales, le président bolivien, à la tribune de l'ONU), tout au plus un léger excitant comme le café ou le thé, même si les andins qui la consomment à longueur de journée peuvent y devenir un peu dépendant. La coca aide à supporter l'altitude, notamment en atténuant les maux de têtes éventuels et en facilitant la respiration. On est contents de bien aimer, parce qu'on va en mastiquer pas mal pendant les prochaines semaines, jusqu'au Pérou. Partout dans les montagnes, ces feuilles séchées se trouvent très facilement dans les boutiques ou sur les marchés, à des prix dérisoires.
La route (quand elle ne ne transforme pas en une piste) devient très vite magnifique. Nous montons progressivement jusqu'à la Cuenta del Obispo, un point de vue à 3400m d'altitude (notre premier record). On y mange nos sandwichs, un peu essoufflés dès qu'il faut marcher. Là, des locaux typés indiens vendent leur bel artisanat sur le bord de la route. Nous voyons que nous sommes dans le nord-ouest et que nous nous rapprochons des régions de haute altitude, ici il y a bien moins de colons blancs que dans le reste de l'Argentine.
Ça devient sec par ici |
C'est pas un 4x4 mais titine fait plutôt bien l'affaire, même sur des pistes tape-cul (bon là, elle était encore propre) |
Vache, quelle vue ! (3400m d'altitude) |
Nous traversons une grande plaine désertique où seuls quelques cactus poussent. C'est là que nous voyons à nouveau des condors tournoyer dans le ciel (le mythique oiseau charognard de plus de 3m d'envergure sacré pour les incas) et nos premiers llamas (à prononcer [Chama] en argentin) et vigognes (la version sauvage du lama).
Un condor qui tournoie au dessus de vigognes... c'est cliché ? |
Bon ben là c'est tout droit, je crois |
Attention, chute de llama |
El condorito qui attend patiemment que notre pneu crève au milieu du désert, et nous avec |
Nous arrivons ensuite dans le Parque de los Cardones (le parc des cactus), peuplé d'innombrables cactus verticaux. On se croirait dans le far west, ou dans un épisode de bipbip et coyote.
Des Cardones |
Quand on vous dit que la "Recta des Tintin" est bien droite, on ne vous ment pas, hein ! |
Et là, on suit le conseil de Patrick : juste avant la Recta del Tin Tin (une longue ligne droite, vestige d'une ancienne route Inca tracée à la serpette), au panneau "Seclantas 43km" on part sur la gauche sur une petite piste (la RP42). Il nous a dit "bon, au début vous allez vous dire que le Patoche il vous envoie n'importe où, mais après exactement 5km vous allez en prendre plein la gueule et ce sera pile poil la bonne heure pour la lumière ! Là vous continuez, et au bout de 13,5km vous faites demi-tour et vous reprenez la Recta del Tintin parce qu'après ça devient moins intéressant". Donc c'est ce qu'on a fait. On hésite un peu parce que la piste est un peu sablonneuse et qu'on est loin d'avoir un 4x4 mais en faisant gaffe ça passe pas si mal. Et effectivement... on en prend plein la gueule ! Vache que c'est beau ! On se retrouve dans un petit canyon hyper coloré, du sable rouge, du sable jaune... les mots nous manquent. Ces 25km de détour sont juste Ma-Gni-Faïk !
Pas forcément la route qu'on aurait choisi à la base, mais merci Patrick ! |
Ce n'est pas que le cadrage : devant, derrière, dedans, tout est beau on vous dit ! |
Cactus et couleurs |
On s'arrête tous les 100m pour prendre une photo : quelle claque ! |
Une fois que l'on retrouve de l'asphalte sous nos roues, on reprend donc la ligne droite del Tin Tin (je répète le nom parce que ça me fait marrer, bein quoi ?!). On poursuit notre chemin et on s'aventure sur la piste allant à La Poma, où Patrick nous a dit de passer la nuit (à 3000m) et de visiter el puente del diablo (une grotte). Le loueur de voiture nous a dit d'éviter cette route, Patrick nous a dit "meuh nan ça roule t'inquiète"... vu la tronche de la piste on préfère rebrousser chemin et redescendre vers Cachi, à 2400m d'altitude, où nous trouvons un petit hôtel. En plus, ça nous permettra de repartir plus tranquillement le lendemain, parce que la route et l'altitude ça fatigue pas mal, même si l'on n'a fait que 160km en une journée.
On profite des derniers rayons du soleil pour visiter le petit village de Cachi, très mignon avec son église. Il y a quelques restaurants et nous y mangeons un Locro, sorte de soupe de maïs du coin et un ragoût de Llama (pas mauvais quoi qu'un peu dur). On appréhende un peu la nuit à 2400m d'altitude, mais à part un peu d'essoufflement et d'insomnie, tout va bien madame la marquise.
Boucle Sud : jour 2 Cachi à Cafayate 160km
Nous décollons de Cachi à 9h30 du matin après avoir fait un petit pèlerinage dans l'église en bois de cactus et avoir pris de la hauteur pour nous rendre compte du paysage lunaire qui nous entoure. La journée s'annonce rude : 143km de piste se déroulent devant nous (sur 160km de trajet). Un vrai Paris - Dakar en Chevrolet, Sébastien Loeb n'a qu'à bien se tenir.
Plafonds en bois de cactus |
Tu es venu et tu es parti, par ta faute je suis bourré |
Une oasis au milieu... au milieu de rien en fait ! |
Jusqu'à Angastaco, la piste traverse une vallée un peu verte avec une petite rivière au fond. C'est ce filet d'eau qui a rendu la vie possible dans ce coin de désert. Nous nous trouvons dans une oasis où quelques champs poussent, et même des vignes. Nous prenons le temps d'observer la vie des villages que nous traversons en soulevant de la poussière.
A un moment, on se dit qu'on est un peu en avance sur l'horaire prescrit par Patrick qui nous a dit de prendre notre temps (normal puisqu'on est repartis de Cachi plutôt que de La Poma), on fait donc un petit détour par la route des artisans jusqu'à Seclantas, où nous voyons beaucoup de métiers à tisser en bois, un peu comme en Asie. Ici, des artisans fabriquent des panchos traditionnels, ainsi que des poteries réputées. On achète à manger à Seclantas et on fait nos sandwichs devant Molinos. C'est à ce stade qu'on se rend compte que l'on n'a roulé que 47 km... en 3h. La faute à la piste, mais aussi à la beauté des paysages : nous n'arrivons pas à ne pas prendre de photos !
Artisanat local : tissage de panchos colorés sur de vieux métiers en bois (comme en Asie) et terre cuite |
Cathédrale de pierre |
Comme un air de western |
Dur à croire, mais nous sommes bien dans une région viticole, sur une "ruta del vino" |
En forçant l'allure (et en courant pour les photos), nous arrivons péniblement à 18h15 à Cafayate. On fait le tour à pieds pour trouver une auberge, puis nous allons visiter les nombreuses galeries d'artisanat de la ville où Ophé se trouve une belle ceinture. En Argentine, on mange tard... très tard. Sur le coup de 21h30, comme on ne tient plus, on va dans un bon resto conseillé par l'hôtel. Ambiance bizarre : toutes les tables sont réservées mais à part une famille qui arrive pendant que nous mangeons, la salle est vide. Pourtant, le célèbre Mauricio Tiberi doit venir jouer (on déconne, on ne le connait pas) : les instruments sont prêts... mais quand nous partons à plus de 23h, il n'y a toujours ni musicien ni convive. C'est tout simplement... trop tôt ! Bon, nous on s'en fout, on a super bien mangé (mention spéciale à la mayonnaise d'avocat, miam), le tout accompagné d'un vin du coin, car Cafayate est très réputé pour son vin d'altitude (on est ici à 1600m).
Boucle sud : jour 3 Cafayate à Salta 187 km
La journée commence sous les meilleurs auspices. Le soleil brille, le petit dèj est bon, Ophé papote baragouine en espagnol pendant 20 minutes avec un couple de Cordoba à l'hôtel. On s'est levés assez tôt ce matin là. Pas forcément parce que la route est longue, cette fois ce n'est pas de la piste alors ça devrait aller, mais parce qu'on a pas mal de choses magnifiques à voir. Pour bien commencer, dans la matinée nous aimerions faire une petite rando qu'on a repérée pour aller à des cascades (les cascadas del Rio Colorado). Ensuite, comme Cafayate est réputé pour ses vignobles, nous voudrions visiter une bodega.
C'est donc plein d'entrain que nous montons dans la voiture. Tiens, ça roule bizarre pour sortir du parking et ça penche un peu... et voilà que nous nous retrouvons avec un pneu crevé ! C'est bien notre vaine ça, mais ce n'est pas si étonnant vu la piste qu'on a pris hier. On a même plutôt de la chance que ce ne fut qu'une crevaison lente, le pneu s'est tranquillement dégonflé pendant la nuit. En plus, aujourd'hui nous sommes le 30 juin 2018... jour du match de 8ème de finale de coupe du monde France - Argentine. Nous aurions bien aimé ne pas voir ça ou nous contenter que de la seconde mi-temps, mais il semblerait bien que le sort en ait décidé autrement. Forcément, quand il y a un match de l'Argentine, la vie s'arrête : il n'y a personne dans les rues et personne ne travaille. Impossible de faire changer notre pneu pour le moment... et si la France gagne, on espère que les argentins ne nous laisseront pas dans la panade !
Bref, on met la galette de secours et en attendant que la Gommeria rouvre après le match on va se poser dans un bar sur la place principale devant lequel nous avons repéré un groupe de français qui fume une clope en attendant le match. C'est sympa, le public est à peu près moitié-français moitié-argentin, et il y a une ambiance de folie comme vous pouvez l'imaginer. On s'installe et on commande une bière (il faut se remettre dans le contexte, avec le décalage horaire il est 10h du matin). Il faut reconnaître que c'est un beau match, que la France finit par gagner 4 - 3 au terme d'un suspense insoutenable ! Les argentins, éliminés, pleurent mais nous félicitent pour ce beau spectacle. Soyons modestes, pour notre part, on s'est juste contentés de commander des bières...
On finit par faire changer notre chambre à air pour moins de 10€ (on fait profil bas, en espérant que notre accent franchouillard n'est pas si évident à repérer que ça), on fait le plein d'empanadas pour la route et d'essence pour le repas de midi et nous voilà parés pour reprendre la route. Il n'est pas loin de 14h, l'heure parfaire que nous a marqué Patoche sur le planning pour attaquer cette partie de la route.
Et quelle partie ! Nous sommes sur le point de vivre ce qui restera comme l'un des plus beau trajets de ce road-trip. Sur le papier, tout est concentré sur les 45 premiers kilomètres. Le reste est une route plus classique et ce n'est donc pas bien grave si nous faisons la fin de nuit. Ce qui compte c'est de profiter un maximum de la superbe lumière de l'après-midi sur les paysages rouges de la Quebrada de Cafayate.
Une bodega au milieu de ses ceps de vigne |
La dune du Pilat |
On est étonnés de trouver du sable blanc ici |
Mise à l'échelle |
Pas mal comme endroit pour un picnic |
Une fenêtre sur le monde |
El Obelisco |
Chama philosophe |
El Sapo (non, ce n'est pas le célèbre dealer de site) |
Mirador Los Tres Cuces : une des plus sublime vue qu'il nous ait été donné de voir (et on pèse nos mots) |
Tout petit, dans l'Anfiteatro |
Garganta del Diablo |
En route, au détour d'un Lama, nous discutons avec un couple de français d'une cinquantaine d'années. Ils ont tout plaqué pour faire un tour de l'Amérique du Sud avec leur belle petite Fiat Panda 4x4 équipée d'une tente sur le toit qu'ils ont importée pour l'occasion. Nous les avions déjà croisé le matin même au bar où ils regardaient le match. On discutera également avec une famille d'américains de Chicago bien marrants.
Comme prévu, la fin du trajet se fait au soleil couchant sur une belle route. Nous arrivons de nuit à Salta à l'hôtel Esperanto vers 20h45. Fatigués mais encore impressionnés de ce qu'on a pris dans la tronche aujourd'hui. C'est la tête plein de canyons rougeoyants qu'on s'endort, pressés de voir la suite...
Boucle nord : jour 1 Salta à Purmamarca et Salinas Grandes 285 km
Car non, ce n'est pas fini ! Il nous reste encore toute la boucle nord à découvrir. Patoche nous a concocté un beau programme là aussi. Nous sautons dans la voiture à 9h du matin et nous partons avec le brouillard.
Nous prenons notre temps en nous arrêtant sur la route à un lac où des vaches se reposent en regardant les nombreux oiseaux et les quelques pêcheurs à la mouche. C'est très reposant. On voit également des gauchos en tenue traditionnel sur la route dans la brume.
Pour nous rendre à Purmamarca, nous passons par San Salvador de Jujuy. A l'aller, nous décidons de prendre la "route lente". En fait, elle n'est pas plus lente, elle prend le même temps que l'autoroute et elle coupe tout droit vers Jujuy. La particularité de cette route c'est qu'elle est très étroite et sinueuse. C'est un peu dommage que nous soyons dans les nuages mais, heureusement, ça se découvre un peu au bout d'un bon quart d'heure de route et nous découvrons à nouveau de beaux paysages beaucoup plus verts qu'au Sud. Evidemment, qui dit tournants dit Ophé malade... blurp !
On s'arrête pour souffler et désaltérer l'automobile à Jujuy, puis on reprend la route pour Purmamarca où nous arrivons vers 13h30. Bon, Patoche nous avait dit midi, on est un peu à la bourre sur le planning ! On suit néanmoins ses conseils, on réserve notre piaule à Purmamarca pour 2 nuits à l'auberge Mama Coca, on visite brièvement la ville qui, à cette heure, est envahie de touristes. La plupart des gens ne restent pas la nuit et ne viennent que pour la journée, l'idée est donc de prendre plus de temps plus tard quand nous serons plus tranquilles. En attendant, nous prenons à manger et nous grimpons où personne ne va : de l'autre côté de la grande route, nous grimpons un chemin sur la colline qui nous offre un spot avec une vue magnifique en hauteur sur la ville et la montagne aux 7 couleurs. L'endroit parfait pour déguster un empanada (qui est décidément devenu la base de notre alimentation) !
Vers 15h, nous reprenons la voiture et nous dirigeons vers les Salinas Grandes, un salar situé à 3600 m d'altitude. En chemin, nous explosons notre record d'alors en passant un col à 4170m, easy, la bajoue pleine de feuilles de coca. La route est vertigineuse et traverse des paysages très secs et rocailleux. A Salinas Grandes, il est possible de payer pour faire un tour en voiture sur le sel (ouais, bon, on passe notre tour) et, surtout, comme au salar d'Uyuni, plein de photos à la con en jouant avec les effets de perspective. On y reste 45 min avant de redescendre à Purmamarca.
Grimpe, grimpe... 4170 m |
Vous êtes ici |
Sous le drapeau argentin, La Wiphala : le drapeau des peuples andins qui va nous accompagner jusqu'à Lima |
Je me sens tout petit... |
Des Maouïs en plein salar, on aura tout vu ! |
Pour la dernière fois de la journée, nous suivons les précieux conseils de Patoche : derrière l'église, nous prenons au soleil couchant le chemin Los Colores pour profiter de la lumière parfaite en traversant à l'arrière des montagnes colorées. La lumière décline, ç'aurait été encore mieux 20 minutes plus tôt, mais ça reste magnifique.
La ville maintenant vidée, on fait quelques boutiques de souvenirs car l'artisanat est assez intéressant ici puis on mange un bon Locro dans un restau près de la petite place principale.
Boucle Nord : jour 2 Humahuaca 190 km
Du coup, de bon matin (comprenez vers 9h30), nous refaisons un tour sur le chemin de Los Colores, cette fois avec une bien plus jolie lumière. Cette montagne aux 7 couleurs est en effet une bonne introduction pour la montagne... aux 14 couleurs qui nous attend dans le programme du jour !
Comme partout en Amérique du Sud, on se fait un copain chien |
Los Colores acte 2 au petit matin |
Nous retournons sur l'asphalte sur le coup de 10h30, direction plein Nord. Patoche nous a dit : le matin, chouette lumière pour les supers paysages à l'Ouest de la route (logique). On prend donc notre temps, d'autant qu'il nous a aussi dit qu'il ne servait à rien d'arriver trop tôt à Humahuaca, notre but.
En route, nous nous arrêtons à Tilcara. On veut poster nos cartes postales... mais quand le postier nous annonce que le timbre est à presque 5 euros (!!), on remballe nos papiers et on se dit qu'on postera le tout ni vu ni connu depuis le Chili dans 2 jours. Oups, on a vendu la mèche ;-) A Tilcara il y a également un site archéologique : une ancienne citadelle fortifiée avec une pyramide. Ouais bon, là encore quand on voit le prix d'entrée et que ça n'a pas l'air non plus dingue (de ce qu'on voit de loin), nous passons notre tour. En échange, nous essayons de prendre la piste vers la Garganta del Diablo (décidément, ils n'ont pas beaucoup d'imagination pour les noms) et ses 4 cascades. Quand on voit l'état de la route, on se dit qu'un 4x4 serait plus approprié que notre petite berline. Bref, chou blanc et demi-tour, mais nous avons quand-même pris un peu de hauteur pour une petite photo sympa.
Nous arrivons à Humahuaca, la ville au pied de la montagne aux 14 couleurs vers 13h30. Nous visitons le joli petit centre, son marché (où on prend de quoi faire des sandwiches et des fraises super goûtues). Nous avons du bol, il y a ce jour là une sorte de journée du patrimoine avec des danses traditionnelles. Nous admirons pleins de jolies vieilles dames avec des jupe longues à froufrous et des chapeaux typiques de l'Amérique du Sud. Globalement, dans cette partie de l'Argentine, la population andine est beaucoup plus présente et nous commençons à voir cette culture forte qui ne nous quittera plus jusqu'à Lima : on adore !
On prend la route vers 15h après avoir cherché d'abord une excursion en 4x4 car la route pour grimper à la montagne est apparemment mauvaise. Notre loueur nous a fortement déconseillé de la prendre en voiture, mais Patoche nous a dit "meuh non ça passe large, faut juste rouler doucement, surtout dans les caniveaux en béton qui peuvent vous faire racler le bas de caisse, décoller et faire des tonneaux si vous les prenez trop vite". Le problème des 4x4, outre le prix, c'est qu'ils sont bien présents en bas de la route mais il faut attendre que le véhicule soit plein pour pouvoir partir...
Bon allez, faisons confiance à Patoche une dernière fois... on serre les fesseps et on s'engage sur la piste de la ruta 73. De toute façon, on sait qu'on a une roue de secours, même pas peur ! Comme à chaque fois qu'on prend une piste, la voiture saute et tremble de partout, comme si un char d'assaut à chenilles était passé avant nous. Ce n'est pas très agréable, nous soulevons un nuage de poussière (vous verriez l'état de la bagnole blanche... de la poussière partout dehors et dedans !) mais la route reste relativement correcte. On y va mollo comme on nous a dit, et on prend le temps d'admirer les animaux et paysages magnifiques qui nous entourent en machouillant nos feuilles de coca.
Eh oui, car progressivement, en 25 km/50 minutes, nous passons de 3000m à 4340m d'altitude (nouveau record !). Nous garons notre carrosse au Mirador Hornocal o Cerro de 14 Colores. En manque d'oxygène, chaque pas nous faisant cracher nos poumons, nous nous posons sur un muret et face à nous s'offre un spectacle qui nous coupe encore un peu plus le souffle. Partout où se pose notre regard, ce n'est que beauté. Nous ne nous prononcerons pas sur le nombre exact de couleurs, à vous de voir avec les photos. Ce qu'on sait c'est que ce paysage est extraordinaire et vaut franchement l'ascension.
On a avalé de la poussière pour monter là (4340m) |
1, 2, 3... oh et puis zut, comptez vous même s'il y a bien les 14 Colores promises ! |
C'est pour vous prouver qu'on n'a pas pris des images de google image |
Une géologie magnifique et tourmentée |
Et déjà des costumes andins (non, on ne parle pas du jogging orange mais de la dealeuse de Horas de Coca !) |
On se fait un petit restau où un groupe joue de la musique traditionnelle andine avec guitare et violon. Mais très vite, la réalité du road-trip et de la piste se rappelle à nous : on est HS ! On s'écroule donc vers 21h45, sans demander notre reste.
Boucle nord : jour 3 retour à Salta
On remballe notre paquetage et on prend notre petit déj dans le brouillard. La météo si clémente ces derniers jours a décidé de changer et il pleut maintenant un peu.
Plus chiant, en nous renseignant sur le site officiel (https://pasosfronterizos.com/paso-jama.php), il semble que le col pour passer au Chili, El Paso de Jama, que nous devons prendre en bus le soir même pour aller à San Pedro de Atacama soit fermé. A plus de 4700m d'altitude, la pluie se transforme en neige... Notre plan B serait de passer directement en Bolivie, mais ça ne nous arrange pas vraiment, le plan C est de payer un 4x4 avec chauffeur à prix d'or pour tenter de passer le col quand même, sans garantie...
Vers midi, nous faisons une petite halte à San Salvador de Jujuy (se prononce Rourouille). Nous n'y trouvons pas un grand intérêt à part de bons empanadas au quinoa (et encore, on a eu du mal à les trouver !). Nous finissons notre boucle pour Salta par l'autoroute cette fois, car vu le temps, ce n'est pas la peine de reprendre la route avec tous les virages, nous ne verrions rien.
Coup de théâtre, le col est finalement ouvert ! Ouf ! On passe donc à la gare routière pour prendre nos billets de bus pour San Pedro De Atacama le soir même à 1h du matin (joie). Il n'y a pas de bus tous les jours sur la ligne Salta-San Pedro... c'est un point auquel il faut faire attention dans son planning.
Au moment de rendre la voiture dégueulasse, petit stress parce qu'ils soulèvent la trappe de la roue de secours et voient que nous avons eu à l'utiliser. Ils vérifient la roue mais todo bien, nous n'aurons rien de plus à payer. On va se poser sereinement dans un café sur la place principale en attendant l'heure de notre bus, en luttant pour ne pas nous endormir.
Conclusion
Si nous devions faire le bilan de ce road-trip de 6 jours à Salta nous dirions que c'est un véritable coup de cœur ! Les paysages traversés, la faune, la flore, l'accueil et la culture des locaux vivant là... nous avons tout simplement tout adoré !
Pour nous, c'est une étape incontournable qui mérite 100 fois le détour. Reprendre la route de manière indépendante en louant une voiture nous a fait un bien fou après presque 2 mois de bus, même si ça reste une manière de voyager qui a ses contraintes et qui est fatigante.
Les conseils de Patoche sont pour beaucoup dans la réussite de cette étape. Encore un énorme merci à lui qui nous a permis d'avoir toujours la bonne lumière ! Il y a finalement assez peu d'informations sur le sujet en ligne. Nous espérons que cet article pourra aider d'autres voyageurs, en plus de nous avoir fait nous remémorer ces beaux paysages et d'avoir pu les partager avec vous.
Il nous semble également que c'est une étape importante pour s'acclimater tranquillement à l'altitude avant de monter définitivement plus haut sur l'Altiplano boliviano-péruvien.
Il nous semble également que c'est une étape importante pour s'acclimater tranquillement à l'altitude avant de monter définitivement plus haut sur l'Altiplano boliviano-péruvien.
Si c'était à refaire ? OUI, QUAND ??!! Nous commencerions sans doute par la boucle nord, que nous avons finalement trouvé un poil moins impressionnante (tout étant relatif, bien sûr) afin d'aller crescendo dans la beauté et garder le (encore plus) meilleur pour la fin.
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