On nous avait dit du bien de la ville de Córdoba... vous verrez, c'est chouette, y a de l'ambiance c'est étudiant... alors on s'est dit que ça vaudrait bien 23h de bus depuis Iguazu et une étape sur la route de Salta.
Nous restons trois jours sur place : du 24 au 26 juin 2018.
Au départ d'Iguazu, tout s'annonçait pourtant bien. On prend le bus et, comme ce dernier est presque vide, on est surclassés en cama total. Le cama total, c'est la classe les amis. Un siège qui se transforme en lit horizontal bien plat, un écran individuel, l'assurance de ne pas voir passer les 23 heures de route qui nous attendent. Bon déjà, l'écran n'a pas l'air de marcher. Et, malheureusement, vers 18h le bus s'arrête et on change de bus. Fini le luxe, on retrouve les places en cama que nous avons payé. Allez, c'est bien quand même, le siège s'incline à 160°. D'habitude, budget oblige, on voyage plutôt en semi cama (déjà top comparé à nos standards européens), mais là vu la distance on ne le sentait pas !
A la découverte de Córdoba
On arrive à Córdoba vers 11h, bien contents de pouvoir nous dégourdir et bouger nos dos et genoux douloureux. On va à l'auberge (pas ouf) déposer notre paquetage et on part visiter la ville, comme à notre habitude, tranquillement et à pieds.
Il y a quelques jolis bâtiments mais c'est vide et tout a l'air fermé. Quelque chose cloche... OK c'est un dimanche, mais quand même, ce centre ville tout mort est un peu sinistre. Pour la première fois depuis longtemps, on se fait un peu chier quelque part.
On va faire quelques courses vers 16h30 pour le soir et on décide de se poser un peu pour ressortir plus tard visiter la feria artesanal du Paseo de las Artes qui se déroule tous les samedis et dimanches soirs.
À ce marché, il y a cette fois du monde. L'ambiance est sympa avec groupes de musique et pas mal d'artisans artistes et de brocanteurs. Ouf, tout le monde n'a pas fuit la ville !
On va se coucher assez tôt vers 22h30 car on est fatigués du voyage. On espère que vous ne nous en voudrez pas !
Deuxième chance.
À la base nous avions prévus de prendre le bus pour visiter les alentours. Nous apprenons au petit déjeuner que nos plans sont compromis... déjà on s'est levés trop tard, bon soit, ça c'est notre faute... mais en plus il y a une grève générale des transports et des manifs dans la ville. Et quand ils font grève ça ne rigole pas : pas un bus ne roule, at all.
Du coup, on va donner une seconde chance à la ville. On est lundi ça devrait être mieux qu'hier, qu'on se dit. Eh bien non, même si c'est moins pire, les musées ne sont toujours pas ouverts, ni la plupart des églises ou magasins. Étrange, et le pire c'est qu'il n'y a jamais aucun horaire indiqué et même l'office du tourisme n'est pas au courant...
On visite quand même quelques jolis bâtiments mais on n'est toujours franchement pas emballés par la ville qui, à part ça est moche. Pourtant on vous jure on a essayé !
On décide d'aller acheter nos billets de bus pour se barrer de cette ville qui ne nous emballe pas et partir plus au nord, à Salta. Mais visiblement la grève ne touche visiblement pas que les conducteurs de bus car à la bus station aussi tout est fermé. Nous sommes pris au piège.
De dépit, on va faire la sieste au bord de l'eau. L'endroit est plutôt cool (quand on tourne le dos au reste du parc qui ressemble plus à un terrain vague cramé) jusqu'à ce qu'une famille avec des gosses qui hurlent et des parents qui ne leur disent rien débarquent sur notre ponton...
Le moment pour nous de retourner en ville manger une glace, visiter l'église Cappuccino et faire quelques courses. À cette heure les gens sont dehors et prennent leur Mate entre amis.
On se couche encore une fois tôt car demain on se lève à 5h30 pour aller dans un parc national. Enfin, si on y arrive.
Parque nacional Quebrada del Condorito
La poisse continue, le bus qu'on nous avait indiqué à 7h30 est finalement parti à 7h00. Personne n'a l'air au courant des horaires et on nous renvoit d'un guichet à l'autre.
C'en est trop, on achète nos billets pour Salta pour le soir même à 21h30. Il est temps de quitter cette ville.
Finalement in extremis on tombe sur une compagnie qui propose un bus pour le parc national que nous voulons, à 8h00. Tout n'est pas foutu !
2h de bus plus tard le chauffeur nous débarque au bord de la route, on est tous seuls, on est au parque nacional de la Quebrada del Condorito, le Canyon du petit Condor.
Et cette fois nous voilà presque réconciliés avec cette étape. C'est absolument magnifique, nous marchons dans des hautes herbes jaunies, sur un plateau surplombant une magnifique vallée et des reliefs magnifiques. Il paraît que des serpents, des pumas et des zorros (sortes de petits coyotes) s'y dissimulent. On va essayer de ne pas se faire bouffer, avec le bol qu'on a !
Au bout du chemin, clou du spectacle, nous arrivons sur une une quebrada dans laquelle vivent de nombreux condors. Nous nous posons là et nous admirons de loin le vol de ces charognards géants majestueux. Comme son nom l'indique, le parque Condorito tient toutes ses promesses en terme de condors !
Au bout du chemin, clou du spectacle, nous arrivons sur une une quebrada dans laquelle vivent de nombreux condors. Nous nous posons là et nous admirons de loin le vol de ces charognards géants majestueux. Comme son nom l'indique, le parque Condorito tient toutes ses promesses en terme de condors !
Plein de promesses : "une rencontre avec les condors" |
On scrute la quebrada... |
Et soudain, on aperçoit un point de 3m d'envergure qui glisse dans le ciel ! |
La température est idéale, et nous faisons une marche de 4h en tout dans cette nature magique.
Retour sur Córdoba : même si le parc nous a énormément plu on est carrément frustrés des horaires de bus qui font que nous avons fait 4 heures de route aller retour... pour seulement 4 heures sur place !
Ce soir, l'Argentine joue sa place dans la coupe du monde. C'est un drame national, il faut absolument que l'Albiceleste gagne contre le Nigeria pour espérer passer les phases de pool et accéder aux 8ème de finale (contre la France, hem), une première dans ce pays où le football est une religion ! Dans le bus, le chauffeur garde un œil sur une petite télé et diffuse les commentaires à la radio à fond. Les gens sont sur leurs téléphones, visiblement stressés quand le Nigeria égalise à la 51eme minute...
Nous descendons du bus et retournons chercher nos sacs à l'auberge... les rues sont vides. Tout le monde retient son souffle. Soudain, une clameur sort par toutes les fenêtres ouvertes : les argentins repassent à 2-1 à la 86ème minute. Quand le coup de sifflet final retentit, la vie reprend dans un concert de klaxons, chants et gens qui tapent sur des casseroles à leur fenêtre. C'était moins une, grosse ambiance !
Sur ce, nous avalons un plat de pâtes pour nous préparer à cette nouvelle nuit de bus vers de nouveaux horizons. Et quels horizons, vous verrez !
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