Valparaiso, mon amour !

Si nous sommes pressés de visiter Valparaiso, Valpo pour les intimes, c'est que l'on sait que nous allons y trouver du street-art absolument partout. Ici, chaque porte, chaque mur explose de couleurs. Et nous, on adore ça !



Comme vous l'aurez compris, Valparaiso est la deuxième étape de notre périple chilien. A seulement 120km de Santiago, nous nous retrouvons au bord de la mer. On espère bien que la pollution y sera moins présente que dans la capitale !

Nous y étions 5 jours, du 24 au 28 mai 2018.



Notre arrivée dans la charmante ville de Valparaiso

Le Airbnb que l'on a loué se trouve en haut d'une colline. Rien d'étonnant quand on sait que Valparaiso compte environ une quarantaine de collines que l'on appelle ici "Cerro". Ça devient moins drôle quand on sait qu'il va falloir grimper cette colline avec nos sacs et que ce n'est pas une route bien large qui nous y emmène mais des escaliers bien raides et tortueux. Y avait bien un ascenseur mais il est en panne depuis bien des années. Misère ! Heureusement que nous nous trouvons au niveau de la mer et pas à 4000m d'altitude.

Ca monte, ça monte !
À peine arrivés dans la ville que le charme opère immédiatement. Portuaire, bohème et estudiantine cette ville très colorée d'environ 1 million d'habitants étalée entre collines et bord de mer ne laisse vraiment pas indifférent. La différence avec Santiago est radicale et c'est ce dont on va se rendre compte pendant nos 5 prochains jour ici. 


On arrive à l'appartement, essoufflés et un peu fatigués par cette montée. Fernando est là et nous réserve un superbe accueil. Il nous fait visiter le toit de la maison qui nous réserve une superbe vue sur les collines de la ville et sur la mer. A cette période de l'année il y a très souvent une espèce de brume venant de la mer gâchant la vue. Aujourd'hui c'est plutôt dégagé donc on a de la chance.

Et en plus, y a un rassemblement de voiliers qui ont de la gueule
Fernando nous donne pleins de bonnes adresses locales et nous apprend beaucoup de choses sur Valparaiso que l'on n'a pas encore visitée mais que l'on adore déjà.
On s'équipe ensuite contre le froid et le vent et on part fêter les 29 ans d'Ophé, puisque aujourd'hui c'est le 24 mai. D'abord une bonne grosse bière et ensuite un super restaurant surprise réservé par Sébi en suivant les avis de tripadvisor à la Casa Luisa. C'est vraiment excellent et on a du mal en ressortir.

Petit pisco sour : le Chili et le Pérou en revendiquent l'invention, alors il nous faut mener l'enquête et départager le vainqueur !

Valparaiso, mon amour : à l'assaut de tes monts et merveilles


Valpo est une ville atypique en Amérique du Sud et au Chili. Ses maisons en taule qui se chevauchent, toutes colorées et peintes avec les restes de peinture des bateaux, son bord de mer, son Street art, son ambiance portuaire, bohème, décontractée, sa multitude de fresques murales et ses adresses branchées opèrent un charme fou sur ces visiteurs de passage. Et nous n'échapperons pas à cette règle.


Pour mieux l'arpenter et saisir ses ambiances on décide de s'y perdre, sans programme et sans plan, à la recherche des tags et des maisons colorées. On commence par le Cerro Bellavista, près de notre airbnb, où nous découvrons un musée à ciel ouvert sur le Street art. Puis, nous continuons avec Miraflores. Ces deux quartiers sont ceux où l'on peut admirer le plus de street art. Pour notre plus grand bonheur.

Costume d'une ancienne tribu du sud du Chili, qui a été décimée par les colons espagnols

Here is Johnny !
Cette fois, la brume est bien là


On fait ensuite un tour dans Tempelman le quartier touristique de la ville, celui aussi où la concentration de tags, de maisons colorées et d'ambiance bohème est la plus importante.


 

Nous nous rendons ensuite au Parque Cultural, une ancienne prison réhabilitée en centre culturel après une occupation du lieu par les habitants, contre un projet immobilier. Avant, nous tournons un peu dans le Cerro Conception où là encore nous admirons de jolies fresques. Certaines de ces fresques ont été peintes lors de festivals ayant pour but de redorer le blason du quartier en proie aux dealers de drogues, à la criminalité et aux dégradations en tout genre. Grâce aux artistes de rue, les habitants ont pu se réapproprier leur quartier en invitant les artistes à peindre leurs murs, leurs garages ou leurs portes. Ils sont maintenant fiers de leurs quartiers. Le taux de criminalité a ainsi pu être nettement diminué.

On part acheter une bouteille de bon vin chilien, un petit Camenere, pour fêter notre amour pour Valparaiso au cours d'une soirée tranquille à l'appartement. On n'a déjà plus envie de partir.

4 fresques géantes sur le thème des saisons, par le couple Un Kolor Distinto : ici, l'été
Fresque d'INTI que nous avons déjà pu admirer à Santiago, toujours plein de symboles
Autre grande artiste : Anis

Le lendemain nous commençons par une visite guidée sur le thème du Street art avec Sebastian de tour4tips. Hyper calé et hautement intéressant notre guide nous balade pendant 2 heures au rythme des tags. Visite entrecoupée d'anecdotes sur l'histoire de la ville. Dans cette ville qui peut être assez craignos (c'est un port, et la ville est pauvre), on nous avait dit de faire très attention à nos affaires. La veille, nous n'avons fait que des photos avec notre téléphone et laissé l'appareil réflex au chaud à l'appart'. En général, quand les locaux disent de faire gaffe, mieux vaut les écouter ! C'est aussi pour ça que nous avons fait ce tour guidé : être accompagné d'un local permet de limiter grandement le risque de se faire tirer l'appareil photo, dans certains quartiers.

Un Kolor Distinto

Notre tour se termine une nouvelle fois au Parque Cultural, notre repère depuis hier, où se déroule la journée du patrimoine. On assiste à une représentation de danse contemporaine, un peu étrange mais qui rend plutôt bien dans ce lieu. On a trouvé que l'idée de mettre en scène des corps se mouvant librement dans une ancienne prison était très intelligente.

Ce parc autrefois jonché de bouteilles est devenu propre lorsque les écoles ont fait cette fresque
Un thème récurrent : le sort des tribus amérindienne
Vue d'ensemble très colorée

Des funiculaires tous plus pittoresques les uns que les autres

Nous prenons ensuite le bus O qui fait le tour de la ville par les collines. À fond les ballons sur des petites routes qui tournent énormément, notre cœur chavire pendant que les locaux rigolent. De vraies montagnes russes ! Heureusement nous descendons à Polanca. Quartier réputé craignos de par son taux de criminalité élevé, les touristes allant là bas prennent un tour guidé. Nous avons préféré suivre les conseils de notre hôte  à savoir garder l'appareil photo bien harnaché et rester dans la rue principale.

Un bel ascenseur
Mais pourquoi diable faut-il qu'ils aillent se balader dans ce quartier ? 
Pour voir le plus bel ascenseur de la ville pardi. L'ascenseur de Polanco. Cet ascenseur, le seul de la ville en fait (les autres, ce sont plutôt des funiculaires), part de l'intérieur de la colline auquel on accède par un tunnel de 150m et surgit au sommet parmi les habitations. Malheureusement l'ascenseur est fermé aujourd'hui donc nous ne pourrons pas le prendre. Le voir est déjà une belle récompense, après une petite grimpette, avec son jaune moutarde et son style particulier.

Valparaiso compte environ 28 funiculaires et 1 ascenseur dispersés dans toute la ville mais la plupart ne sont plus en fonction. Le temps, l'usure, le manque de pièces et les incendies ont eu raison de ces géants de fer. Aujourd'hui il n'en reste qu'une petite quinzaine en fonction qui font tous parti du patrimoine culturel et social de la ville.


Ces moyens de transport révolutionnaires et intelligents avaient commencé à être mis en place au 19ème siècle alors que la cité commençait à devenir le berceau économique de l'Amérique du Sud et que la population concentrée autour du port commençait à coloniser les "Cerros" avoisinants. La topographie atypique et accidentée de la ville à donné naissance à ces funiculaires pittoresques, qui soulagent les mollets mis à rude épreuve.

Toujours dans les 4 saisons : le printemps
Les quelques photos de rigueur prises et l'ambiance du quartier saisie, on se met en route pour aller voir les lions de mer et se poser un peu au bord de l'océan. On n'oublie pas de passer au marché s'étalant dans une grande avenue pour acheter potiron, fraises et avocats et manger une tarte plutôt très plump dans une boulangerie. 


On arrive pour voir les lions de mer et là c'est très drôle car ils sont installés sur une plate-forme à deux étages. En haut gueulent les mouettes. En bas gueulent les phoques. C'est un joyeux bordel bien bruyant qu'on prend plaisir à regarder non sans oublier de jeter un œil à la ville colorée et à ses collines en arrière plan. 


Sur le port de Valparaiso, y a des marins qui chantent

Vous l'aurez compris, on part se balader dans les rues du port, quartier malfamé s'il en est. Beaucoup déconseillent d'y aller si on lit les blogs. Fernando nous dit de faire très attention à nos affaires si on y va, mais que ça vaut le coup. Il nous donne également des bons plans pour éviter les rues qu'il ne faut pas prendre et en même temps être capable de saisir l'ambiance particulière du quartier.

L'hiver

Vous nous connaissez, on penche pour l'option Fernando. On ne va tout de même pas partir de cette ville sans voir le quartier portuaire classé au patrimoine mondial de l'Unesco, où jadis, les cargos et les marins du mondes entier s'arrêtaient après avoir franchi le dangereux cap Horn.

L'ambiance y est à la fête puisque nous sommes dimanche et que les rues sont occupées par un marché artisanal, et des food trucks. Il y a aussi des concerts sympas et des gens qui dansent. On se croirait dans une guinguette à ciel ouvert. On fait un saut dans le passé.


On prend un peu de hauteur après avoir dégusté des empanadas chez Donde Carlito, en prenant les escaliers pour aller "là où ça craint ouech ! ". C'est en effet moins vivant, un peu plus délabré et un peu plus sale mais on ne s'y sent pas en insécurité. L'effet que ça nous fait est qu'il n'y a juste personne dans les rues donc l'intérêt est plutôt limité.

L'Isla della Fantasia : le plus chilien des lieux chiliens

On termine notre séjour en beauté par l'Isla della Fantasia. Un lieu déglingué pour ne pas dire complètement foutraque où, tous les dimanches, jeunes et vieux se rencontrent pour partager des passions communes. À savoir la sangria locale et la Cuenca Portena, la danse traditionnelle des gauchos chiliens, vous savez les mecs à cheval, qui est devenue la danse nationale du Chili.


On profite de cette ambiance hors du commun autour d'un feu de bois à déguster notre sangria et à écouter ces musiques venues d'ailleurs.


Valparaiso a vraiment été pour nous un réel coup de cœur !

 

Nos bonnes adresses de gros à Valparaiso



  • La Casa Luisa pour sa cuisine revisitée dans une ambiance romantique 
  • Rosita del Puerto pour ses succulents empanadas dans une ambiance empanadesque
  • Hozenplotz dans le quartier Bella Vista si vous êtes en manque de bonnes bières allemandes (par exemple, après 9 mois de voyage)
  • La Isla de la Fantasia, un lieu carrément foutraque au fond d'une impasse où l'alcool pas cher et l'ambiance festive avec musique et danse traditionnelle coulent à flot
  • Donde Carlito pour ses empanadas aux fruits de mer (macha et loco pour nous, d'ailleurs on ne sait toujours pas ce que c'est) dans une ambiance de troquet portuaire. Vieux marins au visage buriné garantis! 
  • Le marché près du Cerro Polanco, sur l'avenida Argentina, pour les légumes et les fruits frais à des prix tout petits ; Pour y aller en montagne russe : pensez au bus O.
  • La glace au dulce de Leche (manjar) de la heladeria La Morada Alegre
  • Les madeleines avec un glaçage au citron-sucre de Markus, notre colloc' allemand pour les 5 jours. Mais ça, on ne peut pas vous donner l'adresse...

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