Ambiance européano-chilienne à Santiago

Nous quittons les Moais et posons le pied sur le continent sud-américain. Notre première étape est Santiago de Chile, la capitale du Chili.

Nous y étions les 22 et 23 mai 2018.


C'est parti pour 3 mois à la découverte de l'Amérique du Sud. Au programme, une traversée du Chili, de l'Argentine, de la Bolivie puis du Pérou. Autant de pays qui nous font rêver depuis longtemps notamment pour leurs grands espaces. Grand comme 1 fois et demi la France, large de 200km mais long de 4000 km, le Chili, impressionnant à bien des égards, est notre première étape dans ces pays continents. Si, au niveau des paysages, on sait à peu près à quoi s'attendre, au niveau culture on n'a aucune idée de ce que cette nouvelle aventure nous réserve. Et c'est tant mieux comme ça même si on se pose pas mal de questions sur la sécurité dans ces pays là.

Une arrivée fatigante dans une capitale polluée

On se réveille tout embrumés après bien 4h de sommeil (on vous rappelle qu'on a eu des déboires aéronautiques en venant de l'île de Pâques). On est émerveillés devant l'ampleur du petit-déjeuner et à vrai dire on ne sait plus trop où donner de la tête devant tant de choix. Ç'en est déjà presque trop. Après 8 mois de mode de vie minimaliste on se sent perdu quand il y a plus de 2 tranches de pain avec de la confiture.

 
Une petite douche et une sieste et on met le réveil à 12h pour libérer la chambre et prendre le déjeuner. Comme si on n'avait pas encore assez mangé ! Mais bon, on se fait inviter par la compagnie aérienne donc on ne va pas refuser.

On sent que ça fait beaucoup, à la fin
On glande encore un peu à l'hôtel et on se rend à notre Airbnb vers 16h. On est super bien accueillis par Carlos qui nous propose une chambre un peu plus classe avec télé et Netflix pour le même prix. On papote gentiment avec Carlos (mais non, pas le chanteur), qui parle heureusement très bien anglais. On papote pendant une petite heure et on prend nos quartiers.

 
On va ensuite se balader vers Brasil, un quartier sympa alternatif avec quelques fresques murales (et des gros droguéééésss à chien) dans une ambiance plutôt paisible pour une capitale de cette taille : environ 8 millions d'habitants tout de même pour cette métropole moderne sans compter sa très étendue banlieue. On va ensuite faire quelques courses pour une superbe soirée en perspective devant Netflix ! On est des beaufs !

Quand soudain, au détour d'une rue... un authentique vendeur de K7 audio !

Balades en ville ou quand tu essayes de respirer à Santiago de Chile

Nous commençons notre excursion dans la ville par une jolie marche à pied en solo entre les quartiers de Bario Bellavista, la colline du Cerro San Cristobal et le parque Forestale.


Le premier nous permet de découvrir le quartier bohème et alternatif de la ville avec ses nombreux bars, ses boîtes de nuit, ses vieilles maisons et hangars réhabilités et bien sûr ses fresques murales très colorés. On s'y sent un peu comme en Europe avec une influence latine évidente.

Que vois-je à l'horizon derrière la pollution ? des Montagnes ?

San Cristobal est en revanche un quartier plus historique avec son funiculaire permettant de monter en haut de la colline, où se trouve une église, et d'admirer la vue sur Santiago et la cordillère des Andes qui l'entoure. Les environs de Santiago sont censés être sublimes. Oui "censés" car la ville est très, voire trop polluée et on n'y voit rien. La vue du belvédère donne l'impression d'un développement anarchique de la ville avec des gros immeubles bien dégueu comme on aime (ou pas) et c'est pas hyper joli à voir. Enfin nous c'est ce qu'on dit... Y en a qu'ont été, y en a qu'ont aimé.
On redescend de notre colline à pied par un petit chemin poussiéreux entouré d'une végétation très sèche et on se fait la réflexion qu'il ne doit pas beaucoup pleuvoir ici.

On ne montait pas avec beaucoup d'espoir, vu que d'en bas on ne fait que deviner la gare d'arrivée
Et effectivement...
On a vu mieux

On finit par un tour dans le Parque Forestale, un grand parc au cœur de la ville avec comme son nom l'indiqué, quelques arbres forestiers. C'est sympa ça a un petit côté Versailles du sud ou en tout cas méditerranéen classe mais ils n'ont pas vraiment pensé leur truc jusqu'au bout car une artère assez bruyante passe juste à côté. 

On arrive devant le palais des beaux-arts "Bella Artes" pour notre tour guidé réglementaire avec un local. Dès que l'on est dans une grande ville et qu'on ne sait pas bien par quoi commencer ou quand la ville semble regorger de milles secrets qu'on ne pourrait connaître par nous même, nous allons faire un de ces tours guidés fonctionnant aux pourboires.

Nous avons jeté notre dévolu sur Tour4tips et le mec est vraiment super, mais c'est vrai que cette ville ne nous emballe pas tant que ça. Il n'y peut rien, ce pauvre guide. On espère en apprendre plus sur l'histoire de la ville et notamment sur le passage Allende-Pinochet et la dictature. 

Nous commençons par visiter une jolie église sur une des places principales de la ville dont le nom nous échappe. Le guide nous explique que tout les quartiers à l'ouest de la ville sont très pauvres et plus on va à l'est plus c'est riche avec des villas, piscines et grosses voitures. Les richesses sont extrêmement mal réparties à Santiago et depuis qu'il nous a dit ça nous avons fait attention à l'architecture dans les différents quartiers ainsi qu'aux population. Les différences sont assez frappantes en effet.


Nous nous dirigeons ensuite vers la Moneda, siège présidentiel d'Allende jusqu'au coup d'état de Pinochet et de sa junte en 1973. Le guide nous retrace toute l'histoire, nous lit le dernier discours présidentiel d'Allende et va même jusqu'à nous montrer les impacts de balles sur la façade. C'est vraiment poignant et c'est fou de voir en vrai ce que nous racontaient nos livres d'histoire.

Allende fut le premier président élu démocratiquement avec un programme socialiste, en septembre 1970. Nationalisation des mines de cuivre, redistribution des terres, distribution gratuite de lait pour les enfants afin de lutter contre la mortalité infantile... son programme ambitieux est apprécié de la classe pauvre chilienne. Mais les plus riches perdent ainsi beaucoup, et très vite les tensions éclatent de cette division de la société chilienne. Les États-Unis font tout pour affaiblir le jeune gouvernement, dans un contexte de guerre froide, ils ne veulent pas voir le socialisme s'installer sur le continent.

L'économie plonge et Pinochet, tout juste nommé général en chef des armées profite de ce climat pour lancer un putsch violent : le 11 septembre 1973 le palais de la Moneda est bombardé et Salvador Allende est retrouvé sans vie. S'en suivront 15 années d'une dictature sanglante, jusqu'au referendum de 1988 au terme d'une campagne originale du camp du No (non à la prolongation du mandat de Pinochet). Pour plus de précisions, nous vous renvoyons vers le très bon film "No", de Pablo Larraín.

Pinochet organise alors la transition vers un retour à la démocratie, en s'assurant une immunité constitutionnelle. Malgré plus de 3200 morts et disparus et 38000 personnes torturées sous son régime, il décède en 2006 sans être jugé (il s'en tire avec seulement 2 années de détention entre 1998 et 2000). Ce sujet reste sensible car s'il est haït par une partie des chiliens, Pinochet suscite encore aujourd'hui l'admiration d'une partie de la population.


Puisque Santiago est considérée comme l'une des capitales du street art, on passe en revue quelques fresques murales d'artistes chiliens très réputés comme Inti (en bas, plus d’œuvres ici), avant d'arriver dans le quartier parlementaire.


Notre guide nous fait alors prendre part à un jeu de questions d'éducation civique assez rigolo. Après nous avoir lu quelques proposition qui sont des lois en vigueur au Chili, nous devons nous déplacer d'un côté ou de l'autre du guide pour voter. C'est à ce moment là que nous apprenons que la consommation de Marijuana au Chili n'est pas légale mais tolérée pour un usage personnel. Tout le groupe pensait que c'était légal tellement l'odeur de plantes aromatiques règne dans cette ville de jour comme de nuit et le nombre de consommateurs est important dans les rues. Le Chili est le plus gros consommateur de Marijuana d'Amérique du Sud.
On apprend également que l'avortement était totalement interdit jusqu'en 2016. Tout le groupe pensait qu'il était légal vu comme le pays est développé. 

On prend ensuite le métro pour admirer une jolie fresque murale dans la station Universidad de Chile racontant les différentes étapes de l'histoire du Chili depuis les premiers peuples jusqu'à aujourd'hui.


On finit sur le centre culturel GAM un lieu chargé d'histoire. Le bâtiment fut construit en 1972 en seulement 275 jours grâce à la participation de nombreux bénévoles, partisans d'Allende, pour accueillir une conférence des Nations unies avant de devenir un centre culturel. Lors de la dictature Pinochet, le lieu devint le siège du ministère de la défense afin de gommer toute référence à la culture et à Allende. En 2006, un incendie détruit presque l'intégralité du bâtiment. Reconstruit, il retrouve son usage initial de centre culturel. Le lieu est aujourd'hui dédié à tous les travailleurs chiliens et est très apprécié des habitants de la ville.


On se sépare de notre guide sur ces belles paroles pour rejoindre en duo la colline Santa Lucia pour une belle vue sur le centre ville. Ici on aime l'influence italo-hispanique ainsi que la balade verte et bien sûr la vue promise.


Nous finissons notre périple citadin par quelques courses de bières, chips et de quoi faire du guacamole pour notre deuxième soirée Netflix. Encore une journée à plus de 20km dans nos petites papattes.

Adieu Santiago

Oui adieu. D'habitude c'est plutôt des au revoirs tristes avec des "on reviendra c'est sûr" mais là clairement il nous a manqué quelque chose. Notre hôte ainsi que l'appart étaient vraiment super et on a envie de dire "heureusement !" Pour ce qui est du reste, la ville ne nous laissera pas un souvenir impérissable. Pour autant, on s'y est senti en sécurité et c'est de bonne augure pour la suite de notre voyage au Chili. Ce fut aussi une bonne entrée en matière dans le street-art : mais nous savons que ce qui nous attend à Valparaiso est encore plus grandiose de ce point de vue.

Notre bus pour Valparaiso est à 14h30, nous quittons donc l'appartement dans la matinée avec nos gros sacs pour visiter le très intéressant musée des droits de l'homme, sur la dictature de Pinochet. On en apprend énormément sur cette période glaciale de l'histoire mondiale et on y reste plus de 3h.

On rejoint la gare en passant par des quartiers très populaires et les gens sont plutôt interloqués et curieux de nous voir à pied dans ces quartiers. Certains engagent la discussion et nous passons de bons moments, comme d'habitude. 

Ophé dort comme un gros sac dans le bus. Faut dire que le confort du bus tout comme l'état des routes nous change grandement de l'Asie.

A bientôt sous le soleil de Valparaiso !

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