Road trip sur l’île du nord : semaine 2

Dernière semaine de notre road-trip en van sur l’île du Nord placée sous le signe des hobbits, des poissons et des châteaux de sables.
Ah, au fait, on est rentrés en France depuis le 1er octobre 2018. Oui, bon, on sait, 6 mois de retard sur le blog, on aurait pu mieux faire. Mais on va tout faire pour continuer à écrire les (quelques) articles manquants ! Ce n’est pas parce qu’on n’y est plus que les paysages et les découvertes sont moins beaux dans la suite du voyage, alors restez à l’écoute et continuez à visiter nos pages de temps en temps.
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Ce trajet nous a fait bourlinguer de Rotorua à Auckland en passant par le sud du Northland, du 14 au 21 avril 2018.


14/04/2018 : Découvertes autour de Rotorua


Aujourd'hui on a la flegme de faire des kilomètres en van donc on décide de rayonner autour de Rotorua et de se balader.

On commence par une balade A/R de 5.5km autour du lac Okareka, juste en face de notre camping. Ce lac est une réserve de faune et on y voit énormément d'oiseaux. Des Tuis, des martin pêcheurs, des cormorans, des hérons, aigrettes et pas mal d'autres espèces non identifiées. Le lac autour duquel on se promène est en fait un ancien cratère de volcan. D’une superficie de 3,5 km², le lac est aussi une réserve importante pour la pêche à la truite. C'est hyper paisible, loin des sentiers touristiques, il n'y a que nous, la nature, et le chant des oiseaux. Sur le lac, au loin, un kayakiste.
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A la moitié de la balade on s'arrête sur les tables de pique-nique non pas parce que l'on a déjà faim mais parce qu'on entend 2 tuis converser dans les arbres au-dessus de nous. Leur cri est assez drôle et reconnaissable entre mille car il s'apparente aux bruitages de R2D2 dans Star Wars.


Cette balade pourtant si éloignée des grosses attractions touristiques de la Nouvelle-Zélande a été un réel coup de cœur pour nous et restera un de nos meilleurs souvenirs sur cette île.

Ensuite, on retourne au centre de Rotorua pour se poser dans Queens Park, un très joli parc entouré de centres thermaux. On en a repéré un, le Blue Baths dans lequel on voudrait faire trempette mais malheureusement il est fermé pour maintenance. Tant pis, c'est l'heure de manger donc on se pose au soleil pour déguster nos sandwichs, parmi de nombreux chinois que l'on regarde encore une fois se photographier dans des pauses parfois frisant le ridicule, en talons hauts sur un terrain de croquet.
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On marche ensuite 3 km jusqu'au "sulfur point" du lac de Rotorua, ce qui nous permet d'avoir de belles vues sur le lac toujours dans une odeur assez écœurante. On ne s'y habituera donc jamais... Cette partie du lac est protégée et de nombreux oiseaux s’y posent, insensibles à l’odeur de pet ambiante. A l'endroit du "sulfur point", le bien nommé, la plage est en effet un peu jaunâtre et l'eau est fumante avec au fond des reflets jaunes également. Qui veut se baigner ?
IMG_3602C'est qui qu'a pété ? - Notez l'excellence du jeu de mimeIMG_3607
A l'époque, cet endroit était ouvert à la baignade et c'était un rituel pour les Maoris d’y venir. Par contre il ne fallait pas trop s'approcher de la source sous peine de brûlures graves irréversibles voire de cuisson mortelle. En plus, il y a aussi des gaz hilarants toxiques qui s'échappent de la terre. Un jour, un type a eu la bonne idée de louer son trou d'eau chaude au temps passé. Pas encore le billet 2h du Themapolis d’Amnéville, mais c'est sans doute l'inventeur de la piscine thermale moderne. Depuis, le site a été fermé pour des centres plus officiels (et pas donnés).

On s'aventure ensuite sur une plage toute proche car on a vu sur Campermate qu'en creusant un peu, on peut se créer son propre trou d'eau chaude et y mettre les pieds. On retombe en enfance en creusant comme des p'tits fous (oalala à 29 ans qu'est ce qu'on rigole ^^). Malheureusement l'eau n'est pas chaude, mais tiédasse et elle a une couleur blanchâtre et parfois un peu brunâtre aussi donc ça ne nous donne pas franchement envie. Déçus, on rebouche nos trous et on termine la boucle jusqu'à Queens Park.
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Il commence à pleuvoir légèrement mais Ophé n'est pas rassasiée de balades. Elle propose donc une marche dans une forêt de sequoias, ces arbres au diamètre immense, de 6 à 8 m de circonférence (30 m de circonférence pour le plus grand spécimen qui se trouve en Californie) au tronc rouge, pour être protégés de la pluie. Séb se laisse convaincre pour cette boucle de 4 km dans la Redwood Forest à quelques minutes d'ici en voiture.

La balade est absolument magnifique dans cet enfer vert. Là dessous on ne voit même plus le ciel tellement les arbres sont immenses. A leurs pieds des centaines de sortes de fougères, il y a même des arbres fougères. On découvre enfin la "silver fern" un des emblèmes de la Nouvelle-Zélande (avec le kiwi, finalement plus dur à croiser). C’est celle-là même que l'on retrouve sur les maillots de rugby des All Blacks. Verte sur le dessus comme une fougère classique elle est de couleur argentée en dessous. Magnifique.
All blacksIMG_3615Les sequoias ne sont pas aussi gros qu'aux USA, mais restent bien grandsIMG_3618
Quelle grosse claque sur cette balade encore une fois éloignée des sentiers touristiques. C’est plus le rendez-vous des joggers et la sortie des gros chiens.

On retourne le soir au camping de Boyes Beach pour notre dernière nuit à Rotorua.

16/04/2018 : 75 km de route jusqu'à la Contée à Hobbiton, la terre des Hobbits


Aujourd'hui c'est le grand jour. Ophé a réservé un tour organisé hier pour aller voir Hobbiton et la fameuse Contée. Malheureusement elle a très mal au ventre, à en pleurer. Il faut absolument que ça passe. Petit détour donc par la pharmacie pour la blinde de cachets avant un petit déjeuner au bord du lac. Le deuxième malheureux hasard de cette journée est qu'il pleut averse. Autant vous dire que la Contée sous la pluie ce n'est vraiment pas ce qu'on avait imaginé. Néanmoins, elle a réservé assez tard dans l'après-midi dans l'espoir d'une amélioration annoncée par la météo de google.

Comme il n'y a rien d'autre à faire par ce temps-là et qu'on a finalement assez peu de km jusqu'à Hobbiton, on se dirige vers le Rotorua Aquatic Centre où l'on va faire les mérous pendant 1h30 dans le bain chaud. L'eau chaude a l'effet escompté sur Ophé : au bout de 30 min elle va mieux. Une bonne douche et on est propres pour les Hobbits.

Sortis de ce paradis, on retrouve notre pluie bien aimée pour le déjeuner. On se rend ensuite à la bibliothèque de Rotorua pour recharger la batterie de l'appareil photo. Ça serait quand même con de tomber en rade un jour pareil.

On prend la route toujours sous la pluie et on commence à voir les paysages se transformer en collines bien vertes. La Contée. C'est incroyable ! Et en plus comme un miracle, le soleil fait enfin son apparition. Le temps d'arriver à Hobbiton et c'est un soleil franc et un grand ciel bleu qui nous accueillent. Ophé est aux anges et Séb regretterait presque de ne pas avoir réservé le tour avec elle. Il est 15h et le tour part à 15h30. 1h de visite des maisons de Hobbits, à se balader dans Hobbitbourg, à admirer les jardins en espérant secrètement que Sam ou Frodo sera là pour venir vous faire un petit coucou. Suivie de 30 min dans le pub “Green Dragon” à boire une bonne bière brassée ici-même. Comme les vrais quoi. On pensait que Séb pourrait rejoindre Ophé au pub pour la bière mais ils ne sont pas cons... pour y accéder il faut payer le tour à 79$...
Il attendra donc au soleil avec un cappuccino en travaillant un peu sur le blog.
Billet en main, il n'y a plus qu'à attendre que les poils lui poussent sur les piedsIMG_3622
Pendant ce temps là, Ophé prend un bus qui l'emmène sur les lieux du tournage et découvre les jardins de la Contée et les petites maisons typiques. Elle s'attendait à voir du toc mais les légumes sont bien réels et quelques jardiniers travaillent quotidiennement à l'entretien des lieux. Le tout est vraiment sublime, et avec la lumière du soleil qui s'adoucit, on ne pouvait rêver mieux. Tout y est comme dans le film et la magie opère très rapidement. Inutile d'avoir un grand sens de l'imagination tellement les détails ont été soignés.
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Le terrain appartient à une famille de fermiers du coin, la famille Alexander, et quand Peter Jackson est venu en personne pour lui annoncer qu'il voulait tourner un film ici contre une belle somme d'argent car l’endroit ressemblait en tout point au lieu décrit dans les livres de Tolkien, le fermier ne savait ni qui était ce réalisateur venu d'ailleurs ni de quels films il s'agissait. Après les tournages, il s'est battu pour conserver les décors (les autres ont tous été démontés) et en faire une des attractions les plus visitées de l'île du nord. C’est sur le circuit de nombreux tours organisés (et donc plein de chinois s’y pressent), certains visitent d’ailleurs l’endroit sans même connaître l’univers de Tolkien. L'armée néo-zélandaise a participé à la construction du lieu en construisant des routes et en faisant des terrassements, et en échange, les soldats ont eu des rôles de figurants dans l'armée des orques.
IMG_3691IMG_3663IMG_3666IMG_3669Venez les hobbits !IMG_3677IMG_3679IMG_3680IMG_3682IMG_3687IMG_3690
Le tour passe très vite même si la guide est sympa et qu'elle ne nous pousse pas à forcer le pas, laissant à tout le monde le temps de prendre ses photos. Et des photos on a vraiment envie d'en prendre à tous les coins de rue... le record à battre est de 1000 photos en 1h30... oui oui il y en a. Ophé s'arrêtera à 120 ce qui est déjà une performance en soi. La guide nous raconte quelques anecdotes de tournage montrant le sens du détail de Peter Jackson et sa folie des grandeurs :
  • une scène de crépuscule a été tournée au lever du soleil avant d’être montée à l’envers (on voit d’ailleurs un oiseau voler à reculons !)
  • un gâteau en polystyrène brûle derrière Bilbon au moment où il fait son discours d’anniversaire
  • la majorité des 44 maisons de la Comté ont été construites deux fois. Une fois en petit format pour que les acteurs jouant des “humains” paraissent plus grands. Et une fois en grand pour que les acteurs jouant les Hobbits soient de la même taille que leur petite maison
  • tous les détails (faune et flore) rappelant la Nouvelle-Zélande ont été enlevés pour que les scènes rappellent le plus possible les paysages irlandais ; comme ce tronc d’arbre endémique de l’île et dont toutes les feuilles et fruits ont été enlevés pour être remplacés par ceux d’un pommier

Le tout est intéressant même si au final les guides pourraient raconter beaucoup plus en 1h.
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Pour ceux qui rêvent encore de rentrer dans une maison de hobbit, ce n'est pas possible, puisque l'intérieur des petites maisons a été entièrement créé en studio. Eh oui !

Ça se termine avec une bonne pinte de bière brassée à Hobbiton que l'on a bien le temps de déguster, en revivant les scènes du film tournées dans la Contée.
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On ressort de là le sourire aux lèvres, avec une âme d'enfant et une poignée de dollars en moins. Mais qu'importe !

Ophé retrouve Séb à l'entrée du parc. On prend finalement la route pour 100 km jusqu'au camping de Te Kauwhata bien au sud d'Auckland car il est très cher de trouver un camping proche de la ville des voiles. Pour fêter cette journée, on se cuisine une tournée d'une vingtaine de crêpes pour la troisième fois depuis qu'on est en Nouvelle-Zélande, accompagnées d'une bonne bouteille de cidre. Les gens des vans d'à côté zieutent sur nos crêpes que l'on a encore mis une bonne heure à faire cuire. Mais on s'améliore. S'il y a des Français dans le camping, c’est sûr qu’on va faire des jaloux...

17/04/2018 En route pour les fameux bouchons d'Auckland, 240 km jusqu'à Whangarei


Nous prenons la route pour le Northland, paradis des surfeurs en quête de grosses vagues. Tout nous, quoi. Non, mais la côte est apparemment magnifique et on aimerait retrouver le côté sauvage que l'on avait sur l'île du sud.

Pour cela, il faut déjà passer par les traditionnels bouchons autour d'Auckland. Rien à voir avec ceux de Paris, en 1h00 on est de l'autre côté de la ville. Un ou deux ponts à passer et le Northland s'offre à nous.

On arrive pour déjeuner sur la plage d'Orewa. Grande plage de sable fin qui nous invite à siester au soleil pendant que d'autres courageux s'y baignent. Séb ira tremper les pieds mais elle est quand même assez froide. On retombe ensuite en enfance en décidant de faire un château de sable. Bon c'était plutôt l'idée d'Ophé sur le coup là mais c'est vrai que le sable est tellement fin qu'il faudrait être fou pour y résister. Le château royal construit pour le prince et sa princesse fini, on se dépêche de remballer car, eh oui mes amis, voici le retour de la pluie.
La douve devrait le protéger de la marée pendant au moins 5 minutes !IMG_3754On fait un crochet sur la route par une ancienne usine de ciment principalement utilisée lors de la Première Guerre Mondiale (en activité de 1882 à 1920) et employant 180 personnes, la Wilson Cement Works. Elle fournissait le ciment qui manquait à l’Australie lorsque les livraisons de l’Allemagne ont cessé pendant la guerre. Abandonné, le bâtiment a été classé au patrimoine national en 2003. L’usine est belle et l'ambiance industrielle n'est pas sans nous rappeler les hauts fourneaux de notre bien chère Moselle.
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On roule, on roule, pour finalement arriver aux chutes d'eau de Waipu reserve, car le nom nous faisait bien rire ("why poo", "pourquoi chier ?"). Ahhh ces néo-zélandais n'en ratent décidément pas une ! La minuscule promenade vaut le coup et les cascades aussi et même si le temps n'est franchement pas terrible, ça nous fait du bien de sortir de notre cage à poules.
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On passera la nuit au camping gratuit du "bascule carpark" de Whangarei, au pied d'un joli pont à bascule, comme son nom l'indique. On y arrive assez tard et par manque de places on se gare devant un camping-car déjà stationné. Sur le panneau il est bien marqué que c'est interdit mais on n'a pas vraiment le choix, quand on ne peut pas se permettre de payer 40$ de camping. On décide de mettre le réveil assez tôt pour déplacer notre carrosse avant l'arrivée hypothétique des rangers.

18/04/2018 En tutu kaki à Tutukaka


Pas de rangers à l'horizon, on prend notre petit déjeuner tranquilles, au bord de l'eau, en ayant pris soin d'avoir déplacé le van auparavant. On ne sait jamais.

Comme un long jour de route et de glande précède toujours un jour rempli de randonnées c'est exactement ce que l'on s'apprête à faire. On va jusqu'au centre de Whangarei en longeant la rivière sur un chemin aménagé où des panneaux racontent des légendes maoris notamment celle du dieu maori Maui et de la création d’Aotearoa, le nom maori désignant la Nouvelle-Zélande et qui explique leur connexion avec la mer. On note en chemin une phrase écrite sur un camping-car qui nous plaira beaucoup : "some people are so poor, all they have is money". En gros ça donne "certaines personnes sont tellement pauvres que tout ce qu'elles ont c'est de l'argent". On trouve que ça colle tout à fait avec notre voyage.
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On visite ensuite la Kiwi house mais 20€ pour tenter de voir un kiwi finit par nous décourager. On se rabat sur un centre de sauvetage d'animaux juste à  côté, le "Native Bird Recovery Centre". Apparemment ils ont aussi dans leurs murs un kiwi un peu mal en point : Sparky, le kiwi unijambiste. Finalement on ne le voit pas car il dort la journée. A la place, quelques tuis, des pigeons (beaucoup de pigeons) et quelques martins pêcheurs. Pas de quoi nous emballer vraiment.

On se dirige donc pour se consoler vers les Whangarei falls, de belles chutes d'eau de 26m. On y restera quelques temps pour les admirer et pique niquer mais aussi parce qu'on tentera de sauver un canard qui avait un hameçon accroché dans le bec et un long fil de pêche qui le suivait. Comme la blessure n'avait pas l'air de dater d'hier, que ça n'avait plus l'air de l'embêter et qu'il ne se laissait pas attraper (va chopper un canard, toi), on a abandonné pour reprendre la route pour Ngunguru (oui oui c'est en Nouvelle-Zélande) et Tutukaka (avec un nom comme ça ça ne peut qu'être en Nouvelle-Zélande).
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On marche dans la marina pour admirer les beaux bateaux posés là et on fait ensuite une balade à la "Tutukaka recreation reserve" une petite île au bout d’une plage que l'on traverse à marée basse pour avoir un très beau point de vue sur la côte. Il faudra faire attention à ne pas être absorbés trop longtemps par la vue sous peine de faire une Robinson Crusoé à marée haute et de rester coincés de longues heures. On consulte quand même les horaires de la montée des eaux en ligne, histoire de…
Belles prises
A marée haute, impossible de traverser
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Ensuite, on se dirige vers Matapouri pour une autre balade. On ira voir un autre point de vue juste au dessus de "Whale bay" la baie des baleines, un nom vendeur pas vrai? Mais pas de baleines pour nous. En revanche ce que l'on voit est assez incroyable avec la lumière du coucher de soleil. On reste les yeux perdus dans l'océan pendant de longues minutes et on trouve ensuite un banc dans la baie pour profiter des derniers rayons du soleil.
Dans les bras de grand-mère feuillageIMG_3840Cétacé joli cet endroit : Whale bay au soleil couchant
On passe enfin la nuit au camping gratuit de Kowharewa bay non loin de Tutukaka, un de nos endroits préférés de Nouvelle-Zélande pour camper, dans une baie sauvage et magnifique. Demain on a prévu de s’offrir un petit coup de folie. On a décidé d'aller plonger, peu importe le prix !
La vue de notre chambre à roulettesIMG_3847

19/04/2018 Plongée à Poor Knights Island


Aujourd'hui on se lève tôt pour s'inscrire et partir dans la matinée sur le site de Poor Knights Island, découvrir ce site de plongée de renom dans le top 10 du commandant Cousteau. Avec ça on ne pouvait pas vraiment résister. Mais pourquoi donc cet endroit froid est dans le top 10, capitaine ? C'est sûrement la question que vous vous posez, non ? Un courant chaud venu des tropiques arrive pile poil ici et permet donc un savant mélange entre des poissons tropicaux et des poissons d'eaux froides. Très intriguant. De plus, les 2 îles sont classées réserve de faune, il n'y a donc aucune habitation et aucun humain ne peut y poser le pied à moins d'avoir un permis. On peut également y admirer la plus grande grotte marine du monde, formée par une bulle de gaz ayant explosée, ainsi que la plus grande arche marine de l'hémisphère sud.
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IMG_3867IMG_3865Ces îles ont été habitées par une tribu de Maoris, dont la population s'est vue massacrée, réduite en esclavage ou dispersée à la suite de l'attaque d'une autre tribu en 1823. Elles sont depuis cette époque demeurées inhabitées.
IMG_3887Grotte marine
Après nous avoir introduit l'histoire de l'île, le capitaine met l'ancre et notre instructrice nous emmène dans les profondeurs froides et sombres de cet endroit. Ici l'eau est noire et à 21°C, rien à voir avec les eaux chaudes et bleues turquoises que l'on a connu en Thaïlande.
Le matos est Ready, y a plus qu'à !
Ophé grelottante dans sa combi épaisse reçoit avant la plongée un jet d'eau chaude dans la combi pour se tenir au chaud pendant la plongée. Sinon, un petit pipi doit marcher aussi, mais c’est pas très propre…

On commence par le site de Blue Mal Mal Arch avec en prime un passage sous l'arche. Et là tu as intérêt à bien contrôler ta flottabilité sinon tu te cognes contre la paroi de l'arche au dessus de toi. La formation géologique est très impressionnante et on fait deux fois l'aller retour dedans. On fait les cons avec le Séb en se prenant pour des astronautes en herbe (ça se voit : on est plus à l’aise qu’en Thaïlande, le métier qui rentre et le talent aussi un peu). On voit beaucoup de bancs de poissons d'eaux froides et pas mal de poissons perroquets. Etrange à cet température. C'est juste fou. Ophé respire et nage comme un poisson dans l'eau en pulvérisant son record de temps de plongée. 1h sous l'eau alors que nous sommes tous sortis au moins 20 voire 30 min avant pour certains, à court d'oxygène. Elle reste seule avec l’instructrice et a donc droit à un cours particulier et voit des choses que le reste de la palanquée ne voit pas comme une murène chassant son déjeuner.
cUne drôle d'espèce de poissonb
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Une trentaine de minutes après s'être réchauffés avec un thé bien chaud, on plonge à nouveau, cette fois sur le site de Cream Gardens qui est un tombant rempli d'anémones vertes et violettes. Les courants sont plus forts ici et on se laisse porter par le va et vient des vagues, sans lutte. Quel moment agréable. Les anémones bougent également en rythme, on entend seulement le bruit de nos bulles d'air et au loin les poissons-lapins qui grignotent les herbes sur les parois.
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On voit un scorpion fish qui s'est endormi et ne se fond donc plus du tout dans le décor. D’ordinaire, ce poisson venimeux prend la couleur du  rocher sur lequel il est posé, comme un caméléon, il est donc assez dur à repérer. Mais, quand il dort, le camouflage ne change plus et il arrive qu’il dérive sur un fond différent. On est morts de rire (ça bulle). Ophé voit un requin qui nage au loin et pulvérise encore une fois son record de temps de plongée en nous laissant à nouveau tous sur le carreau. Son second cours particulier lui permet de suivre entre autres une nouvelle murène et des petits poissons noirs. La végétation sous marine à cet endroit est colorée et luxuriante.
defgiQue de souvenirs magnifiques à revivre sur le trajet du retour avec le groupe en n'oubliant pas de jeter un œil au large de temps en temps dans l'espoir d'apercevoir des baleines ou des dauphins. Mais on ne peut pas tout avoir…

Au loin, les îles du chevalier pauvre s’éloignent, c’est le terme d’une journée magnifique. Le nom de l’île viendrait de sa forme, qui a rappelé vaguement celle du corps d’un chevalier, allongé avec son bouclier posé sur le torse aux explorateurs qui cartographiaient la région. C’est ainsi qu’étaient enterrés les chevaliers pauvres au moyen-âge.
Un peu d'imagination... Vous ne voyez pas le chevalier ?
Nous passons notre deuxième nuit dans notre camping préféré de Kowharewa Bay autour d'une bonne bière locale face au calme de l'océan.

20/04/2018 Il nous reste 160 km de route jusqu'à Silverdale, à 30 km au nord d'Auckland


On sent déjà que c'est la fin de notre aventure motorisée dans le nord et de notre road trip néo-zélandais. Nous devons rendre notre van après demain après 5 semaines de bons et loyaux services.

Ce matin nous rencontrons un couple de français qui a travaillé pendant 1 an dans le sud du pays, ont mis un peu d'argent de côté et en profite maintenant pour voyager quelques mois avant de rentrer en France. C'est courant en Australie et en Nouvelle-Zélande même si les salaires ne sont pas mirobolants. Apparemment ils nous reconnaissent : on est ceux qui ont fait une vingtaine de crêpes et débouché une bouteille de cidre dans un camping au sud d'Auckland. On l'avait bien dit qu'on allait faire des jaloux.

On discute une bonne heure sous un beau soleil avant qu'un kiwi nous offre des feijoas (dit comme ça…), ces fruits hyper énergétiques d'Amérique du Sud dont les néo-zélandais sont fans. La récolte a été trop bonne, ils ont fait leurs confitures et leurs tartes, ils nous donnent maintenant généreusement les restes de la récolte. Et il y en a au moins pour 5 kg de ces fruits très chers. Trop heureux, on en dévore au moins 5 chacun et on en prend quelques-uns pour la route. On finit notre petit déjeuner tranquillement pendant qu’Ophé nourrit les mouettes voraces.
Photo presque finish avec notre Van-hiné
On embarque pour 40 km de route et on s'arrête pour manger nos sandwichs à One Tree Point, un point de vue en hauteur sur des collines entourant une mer d'un bleu intense.
On se promène ensuite sur l'immense plage de Ruakaka (Roi caca) car le nom nous a encore une fois fait bien marrer et on ramasse quelques jolis coquillages.
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On reprend ensuite la route jusqu'à Waipu cave (why poo? ... décidément c'est l'apologie du caca ici), de jolies grottes à vers luisants mais où on a de l'eau glacée jusqu'aux genoux. On oublie l'appareil photo dans notre maison donc malheureusement pas de photos mais ça luisait bien de partout comme sous un ciel étoilé. A l'entrée de la grotte des gens tournent un film amateur avec un acteur déguisé en homme de Cro-Magnon maori. Non mais vraiment…

On continue nos kilomètres en direction d'Auckland quand soudain nous voyons Sonic le hérisson errant en plein milieu de la route. C'est son jour de chance car on met les warnings et on s'arrête pour le sortir de là et le déposer plus bas dans un champs en espérant qu'il ne reprenne pas la mauvaise direction.
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On arrive ensuite à Pinewoods Motor Park le camping superclasse de Silverdale, notre étape pour la nuit. Superclasse car pour 15 dollars (tous les campings sont payants et très éloignés autour d'Auckland et il n'y en a pas dans la ville), on a douche chaude, toilettes, cuisine, frigo avec free food laissée par d'autres campeurs, salle de repos avec bouquins, barbecues, et un emplacement avec de l'électricité et un robinet. Le grand luxe en fait. On revoit par hasard les français qu'on avait croisé à Berlins. Le monde est petit.
On se prend un apéro pour fêter avec nostalgie notre dernière nuit en van.

21/04/2018 Route finale de 30 km jusqu'à Auckland city


Qui dit camping grand luxe dit petit déjeuner grand luxe également. On se retrouve avec les restes du petit déjeuner des français de Berlins : du beurre salé, du bon miel et du pain que l'on peut faire griller, parce que cette fois on a écouté Ophé et on a plein de pain.

Ce festin fini, on range le van et on nettoie tente de cacher ces 3 semaines de crasse. Après 1h c'est nickel chrome ce n'est toujours pas propre, mais bon ça ira bien comme ça. En route pour Auckland, la cité des voiles.
On a encore perdu la zapette !
On rend le van à 13h avec 5320 km de plus au compteur (qui affiche maintenant un honorable 434 036) en 33 jours de road trip du 20 mars au 21 avril. Cette prouesse nous prouve encore une fois qu'on n'a pas chômé. A notre grand étonnement, avec la conduite pépère de Seb, la bestiole a moins bu que prévu : “seulement” 11,42 L/100km, soit 653 L d’essence cramés sur le trajet (on faisait un plein tous les 2 jours, en gros).

Adieu notre cher van. Un dernier regard empreint de nostalgie et nous prenons la direction du port. A pied. Mon dieu que ça nous fait drôle. On fait la tournée des boutiques souvenirs qui sont étrangement toutes tenues par des chinois, et on se balade tranquillement dans le port en scrutant à l'horizon pour peut-être voir une baleine. Nous espérions avoir un peu de temps à consacrer à une excursion en bateau pour pouvoir les observer de près mais ce n'est pas le cas. On se rattrapera donc en Argentine, pour 3 fois moins cher.
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On rentre assez tôt à l'appart hôtel Columbia que l'on a réservé pour la nuit car on a envie de glander un peu avant notre semaine de travail volontariat. Eh oui ça nous arrive aussi de bosser de temps en temps. Il est assez mal équipé et même y faire des pastas est compliqué : la maladresse de Séb frappe encore une fois et tout tombe dans l’évier au moment d’essorer... ni vu ni connu, on rince, on remet tout dans la casserole trop petite et on fait rebouillir un coup. Ca sentira un peu le pesto et le pec citron, un délice qui nous désinfecte les entrailles et on espère secrètement ne pas se retrouver à l'hosto pour indigestion.

Une page se tourne donc et nous partons demain à Turangui non loin du volcan Tongariro pour une semaine de volontariat chez Lisa, une Maori qui s'est battue et a réussi à récupérer quelques hectares de terres aux mains de la couronne d’Angleterre pour pouvoir y faire de la permaculture.

Une expérience très enrichissante nous attend donc et nous espérons bien pouvoir creuser la question de la situation des Maoris avec notre hôte. Vous saurez tout dans notre prochain article !

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