'Ia ora na, Tahiti

Nous restons dans la culture océanienne. Après les maoris, nous partons découvrir leurs cousins polynésiens. Un heureux mixe de la culture des îles et de la culture française que l’on retrouve avec bonheur après ces mois de voyage. Deux semaines en Polynésie française : le récit d'un coup de foudre, entre Tahiti et Moorea. Voici la première partie de cette découverte magique, nos premiers pas sur l’île principale, Tahiti.
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Tahiti, c’est ici :


Tahiti, une entrée bien négociée au paradis

C'est avec un sentiment bizarre que l'on se réveille ce matin. On s'apprête à quitter la Nouvelle-Zélande, et vu la distance et le prix on n'y reviendra sûrement pas, mais bon on ne sait jamais. On est donc tiraillés entre nostalgie et tristesse, excitation, joie et envie de découvrir ce nouveau pays qui va être notre terre d'accueil pour ces deux prochaines semaines : la Polynésie-Française. On ne peut pas s'empêcher de voguer d'un état à l'autre et c'est la première fois que ce sentiment est aussi intense dans notre voyage.

Notre avion décolle à 9h00 pour Papeete. On va avoir le droit à notre cure de jeunesse, à notre lifting gratuit (enfin pas tout à fait quand même). C'est même mieux qu'un lifting puisque aujourd'hui on rajeunit. Eh oui nous partons le lundi 30 avril à 9 h et nous arrivons la veille, le dimanche 29, à 16 h. Bref, on va vivre 2 fois la même journée. Nom de Zeus, Marty ! Pour ceux qui se demandent, oui, ça fout le bordel dans le tri des photos, les téléphones aiment moyennement et les messages se retrouvent mélangés (les nouveaux messages apparaissent au dessus des anciens dans les conversations). Ça a de quoi faire des nœuds dans la tête et on espère qu'on ne s'est pas lamentablement planté dans nos horaires et notre date de vol.

29/04/2018 17:14, Aéroport de Papeete, Polynésie

29/04/2018 17:14, dans un bus, quelque part entre Turangi et Auckland, Nouvelle-Zélande
(oui, on ne s'est pas changés, et alors ?!)
Mais non c'est bien le bon jour, l'avion a juste quasiment 1h de retard. Dans la salle d'embarquement ça sent bon le soleil et la douceur de vivre et en plus ça parle Français. On a déjà de quoi être dépaysés.

Allez c'est l'heure on embarque pour le paradis avec Air New Zealand. On s'attendait à un coucou mais en fait l'avion est tout neuf et assez imposant. Cette compagnie a reçu l'award de la meilleure compagnie aérienne les 5 dernières années. Et ça se ressent. Pour un vol de 5h on est servis comme des papes : couvertures, coussins, films, un très bon repas accompagné de 2 verres de vin. C'est la première fois qu'un de nos vol passe aussi vite.


30/04/2018 7h, Aéroport d'Auckland
30/04/2018 9h, dans une rue de Papeete
L'entrée dans le petit aéroport de Papeete est tout aussi détonante. On est accueillis par du Ukulélé et des danses traditionnelles, le tout avec des robes à fleur et des colliers à fleur. Le gros cliché qui fait du bien.


On nous avait dit que l'hospitalité des polynésiens était exceptionnelle mais on ne savait pas trop à quoi s'attendre néanmoins. Après quelques minutes sur le sol de Tahiti on était loin d'imaginer ce que cette phrase signifierait pendant notre séjour ni à quel point elle allait l'imprégner. L'hospitalité, on connaissait : on avait le Népal et la Birmanie pour ça. Mais l'hospitalité à la polynésienne, c’est autre chose : c'est quelque chose.

D'ailleurs je ne crois pas qu'on puisse décemment commencer un article sur la Polynésie sans aborder le sujet des gens exceptionnels, de leur hospitalité et de l'art de vivre à la polynésienne.

Légendaire, diraient beaucoup. On ne croyait pas trop en cet adjectif avant d’atterrir. Mais ça c’était avant, et le mot légendaire pourtant à la base démesuré a perdu toutes ses proportions en Polynésie. Dès l’instant où nous avons posé le pied sur l’île notre séjour a été exceptionnel et c’est le premier pays de notre voyage dans lequel on se serait bien expatriés. Sur une île qui vu avec nos yeux de continentaux ressemble au Paradis (en plus petit). Outre les paysages magnifiques, il y a un rythme de vie ici qui n’est vraiment pas commun et on s’y fait vite tellement il est doux et reposant (le rrrrythme des îles, comme le clame la radio locale, Diarrhée Tiaré FM). Les gens, bien que parlant français, sourient absolument tout le temps (comme quoi, ça arrive Smile), sont conviviaux et sincères et n’hésitent pas à t’aborder dans la rue pour te donner conseils ou juste te parler et même t’inviter chez eux. On vous l’a dit, c’est le paradis.

C'est donc bien dans ce contexte là que nous avons merveilleusement été accueillis par Moeata qui loue un petit studio à Pirae dans la périphérie nord de Papeete. Franc sourire, yeux pétillants et gentillesse débordante sont les premières choses que l'on remarque chez elle. Ah oui et elle nous fait directement la bise et nous tutoie, car c'est comme ça ici. Après nous avoir passé un collier de fleurs de tiaré autour du coup, on embarque dans sa petite voiture française comme elle aime si bien nous le rappeler.

Moeata aime sa petite île et ça se sent. Originaire de l'archipel des Australes tout au sud de la Polynésie elle est venu à Tahiti pour le travail, a rencontré un français de Bordeaux, s'est mariée et a fondé une famille. Aujourd'hui à la retraite, elle s'occupe en faisant de la couture et en louant le studio de son fils uniquement à des voyageurs de longue durée, car elle “aime ça, discuter avec des voyageurs", dans une petite propriété dans le quartier où vivent ses frères et sa maman. Vous êtes ici chez vous qu'elle nous dit.
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Et au moment de partir manger alors qu'on s'apprête à fermer la porte elle nous dit "pas besoin ici il n'y a pas de voleurs on est en Polynésie". Alors on l'écoute, on laisse tout ouvert et on s'en va manger aux roulottes de Pirae, de bons plats traditionnels. L'ambiance y est très locale (comme bien souvent on est les seuls touristes), on y mange bien, copieusement et pas trop cher en comparaison de coût de la vie ici (environ 12€ pour un plat très copieux que l'on aurait pu prendre à deux). Ici, on paye en francs, ça nous fait drôle. Mais rien à voir avec les anciens francs, ce sont des francs pacifiques. Un petit concert avec Ukulélé achève de nous mettre dans l'ambiance purement polynésienne. En effet on se sent bien, comme à la maison.



C’est qui qu’a Papeete ?!

Le lendemain, après une grasse matinée bien méritée on ne fait pas grand chose jusqu'à ce qu'on décide d'aller au Carrefour à pied faire quelques courses. Sur le chemin on s'arrête au moins 30 minutes car un groupe de danse répète pour le festival Heiva Nui ayant lieu au mois de juillet. C'est l'occasion pour eux de fêter leurs traditions dans leurs plus beaux costumes, au cours du plus grand festival de danses et de chants de Polynésie. Pendant un instant le temps se suspend et on retient notre souffle devant tant de fierté et de ferveur. Un superbe hommage à la culture polynésienne.
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On voit qui a pris la photo...

L'après midi on se rend au centre ville de Papeete à pied qui est quand-même à 4,5 km de Pirae. La balade se fait en plein cagnard le long de la nationale. Pas malin et pas hyper sympa mais on n’avait pas envie d'attendre le bus pour si peu. Surtout que les bus, ici, ça ne court pas les rues.

Ah... ok ! Merci de nous le rappeler alors, j'avais comme un doute...
L'ambiance locale à Papeete est vraiment sympa même si le centre n'est pas de toute beauté. Et puis il y a le soleil et la mer, donc que demander de plus... On visite le joli marché couvert mais, à cette heure là, il n'y a plus vraiment grand chose et tout le monde a l'air de faire la sieste. Tant pis, on reviendra.
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On va ensuite vers la cathédrale puis le long du port jusqu'aux roulottes de Papeete. La balade est super sympa car elle est aménagée dans un parc et elle permet de s'imprégner encore une fois de la vie locale car les gens s'y réunissent pour converser et rire aux éclats autour d'une Hinano, la bière polynésienne. On s'assoit sur les grosses pierres du port pour y admirer le coucher de soleil sur Moorea.
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IMG_4183Au loin, MooreaIMG_4178
Le soir on demande à un gendarme s'il y a encore des bus pour Pirae qui nous répond que "oh là non ! Mais si vous voulez j'appelle la patrrrouille, ils vous ramèneront", avec un fort accent polynésien. Encore une fois, la gentillesse et la bienveillance des habitants nous sautent aux yeux. Mais bon, on ne va quand-même pas rentrer dans un panier à salade à la maison.

On fait donc notre route nationale de nuit, toujours aussi peu accueillante. On s'installe tranquillement dans notre canapé quand soudain des énormes cafards envahissent le salon. Et en plus ça vole, ces merdes là. En Asie ils étaient gros mais là ils le sont deux fois plus, pour le plus grand bonheur d'Ophé.


Belvédère, pépère.

Lors de notre troisième jour sur l'île nous décidons de monter au belvédère de l'île. La plupart des gens voire tout le monde y monte en voiture mais nous comme on est timbrés et têtus on va se le faire à pied. Tahiti est une île volcanique donc ça monte fort et on s'en rend compte dès le début. Un local ayant pitié de nous sous ce soleil nous prend en stop et avance un peu à l'entrée de la montée. Ah parce que ça ne montait pas déjà là ? Allez les gars, courage ne vous reste plus que 700m de dénivelée. On se dit qu'au moins les lacets sont à l'ombre en pleine forêt tropicale. Un petit vent frais qui nous fait du bien. Mais c'est vrai qu'on est les seuls fadas à monter à pied.

Il nous reste plus que 5 ou 6 lacets avant le belvédère quand une voiture de location s'arrête à notre niveau et nous prend gentiment en stop jusqu'en haut. Au volant un couple de vacanciers bretons venus la première fois sur l'île il y a 17 ans. On arrive en haut pour la traditionnelle photo. C'est beau. Notre couple reprend sa voiture pour redescendre nous confiant ne pas être bons marcheurs, tandis que nous préférons grimper encore plus haut sur le chemin de randonnée qui mène à des refuges puis jusqu’à 2066m d’altitude au Aora’i, le 3ème sommet le plus haut de l’île (le point culminant étant le Mont Orohena, à 2241m).
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Papeete vu du cielIMG_4189
Et nous avons bien fait car la végétation et les vues dégagées sur le lagon sont incroyables. On s'arrête pour manger tranquilou notre pâté de campagne du carrouf’ (et ça aussi, ça fait plaisir à retrouver, même avec une baguette industrielle) alors que quelques gouttes de pluie rafraîchissantes commencent à tomber. Ca ne dure pas et on poursuit encore plus haut pendant quelques kilomètres. Des randonneurs qui descendent dans l’autre sens nous disent que ça ne sert pas grand chose d'aller plus haut car on aura la tête dans les nuages, donc on ne verra rien. Eux sont partis à 5h du matin car l'après midi la vue est souvent bouchée.
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On continue un peu pour la forme sur une arrête très raide et un peu glissante, avec des cordes pour nous aider à grimper. Et puis stop. Le début de la descente est rigolo pour Ophé qui s'accroche aux cordes tant bien que mal et finit par descendre sur les fesses dans une terre sableuse brunasse. Il va être beau le short.
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En redescendant on croise énormément de gens montant au belvédère à pied, en vélo, en courant, en famille ou seuls. Ah ils sont donc là les sportifs.

Pour nous récompenser de cet effort de 20km et de 1400m de dénivelée, on part à la station service qui est la supérette la plus proche de chez nous pour s'acheter une bonne glace au chocolat. Miam. Le soir les cafards sont de nouveau heureusement au rendez-vous...

Plage noire, ciel noir

Pour notre quatrième jour on se rend à la plage de sable volcanique noire de la pointe vénus, en bus. Sur cette plage a débarqué James Cook en 1769, à bord de l’Endeavour. Son but premier était d’observer le transit de Vénus qui, mesuré à plusieurs endroits du globe, permit de calculer la distance Terre-Soleil à une précision d’environ 1 million de kilomètres près (sur 150 millions, on leur pardonne, à l’époque). Il fut suivi en 1788 par le vaisseau anglais HMS Bounty où on inventa un célèbre snack à la noix de coco eut lieu une célèbre mutinerie, puis par des missionnaires protestants anglais venus convertir la population. Le beau phare blanc qui trône aujourd’hui, lui, date de la fin des années 1860.
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Prendre le bus à Tahiti c'est toute une aventure. Un bus dessert l'île du nord au sud et l'autre fait la même du sud au nord. Sauf que bon il n'y a pas d'horaires et pas mal de bouchons surtout à l'approche de Papeete. Le bus passe quand il passe, souvent blindé. Au bout d'une heure d'attente le voilà au loin. Il nous refuse presque l'entrée car il est vraiment plein mais nous on la joue finement à l'asiatique, “y a toujours de la place”. Les bus archi pleins ça nous connaît. On est donc en équilibre sur les marches de devant pendant les 10 prochains kilomètres. Jusqu’à il y a peu, les bus s’appelaient des “Trucks” et ça avait l’air bien plus rigolo et typique… mais pour des questions de sécurité, des vrai bus les ont remplacés.

Ophé a des courbatures partout et une fatigue s'est installée depuis ce matin. On suspecte le changement brutal de climat. On fait donc ce que tous les gens font quand ils vont à la plage. On dort et on glande au soleil. À peine 2h après notre arrivée, une pluie torrentielle s'abat sur nous. On est en mai et la saison des pluies est censée être terminée depuis fin mars. On se réfugie tranquillement sous un abri dans le parc de la plage en se demandant quand même comment on va faire pour rentrer. La pluie est trop forte pour marcher, l'arrêt de bus est loin et n'est pas sous un abri. Le problème aussi c'est qu'ici on ne sait jamais vraiment combien de temps les pluies peuvent durer.
IMG_4245Y va faire tout noir !IMG_4243
Heureusement, on tombe sur Marie-Christine, institutrice retraitée de son état, qui nous propose gentiment de nous ramener dans sa Twingo. Ça tombe bien elle habite aussi à Pirae. C'est notre jour de chance. En plus elle est vraiment adorable. Elle nous raconte sa vie sur un air de boléro de Ravel (“si ça vous dérange pas les jeunes, je vais mettre mon petit CD”), sur fond de grincement d'essuie-glace et à une vitesse super-sonique d’au moins 30km/h. Elle ne roule pas plus vite car elle n’est pas rassurée au volant, surtout sous la pluie. Et ben, on n'est pas rendus avec tout ça, nous. En chemin comme le courant passe bien et qu'on lui raconte un peu nos voyages précédents et notre prochaine étape à l'île de Pâques, elle se rappelle les bons souvenirs quand son petit-fils avait 7 ans et qu'elle l'avait emmené à l'île de Pâques. C'était il y a une vingtaine d'années. Elle souhaite nous inviter chez elle pour nous montrer ses photos, et on n'a pas vraiment envie de refuser d'autant plus que l'on sent qu'elle se sent un peu seule.

Arrivés chez elle, elle nous montre toutes ses photos de voyage de l'île de Pâques, nous raconte les légendes et des anecdotes de voyage en nous offrant un verre d'eau et des mandarines. On repartira bien 1h30 après avec le souvenir d'une belle rencontre en tête, sous un bel arc-en-ciel.
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En route flotte pour Moorea

Aujourd'hui, c'est le grand jour. Nous quittons Tahiti pour Moorea, l'île du lézard jaune, la petite sœur comme on l'appelle ici. Visible depuis Tahiti elle n'a pourtant rien à voir. Plus sauvage, plus authentique, moins peuplée, plus petite, elle possède aussi un lagon mais d'un bleu transparent à la différence de Tahiti. Le tour de l'île ne fait que 60km, et est faisable à vélo. Ce serait drôlement dommage de rater cette étape idyllique.

Moeata se propose gentiment de nous déposer en voiture à l'embarcadère le matin pour nous éviter l’épreuve du bus avec nos sacs. En plus, la mamie est venu leur rendre visite des atolls des Tuamotu, un archipel à 430 km de Tahiti dans lequel un de ses fils tient une pension de famille. Moeata nous prie de venir rencontrer sa maman... qui est vraiment la polynésienne typique, bonne vivante, marrante, et adorable. “Je suis la mamie de tout le monde”. Sa personnalité originale nous fait rester plus de 2h chez Moeata. Personne ne veut nous voir partir et on doit dire que nous non plus. On est vraiment accueillis comme des rois ici et on se sent comme à la maison.

Au bout d'un moment, Moeata part acheter du poisson quand on lui dit qu'on n'a pas encore goûté le poisson cru à la polynésienne. Mais "c'est comme les sushis ?!". "Nonnnn c'est meilleur". Moeata ramène du thon blanc tout frais de la dernière pêche et nous le cuisine sous plusieurs formes : cru au lait de coco, frit à la noix de coco fermentée (le Miti Hue que l'on trouve partout dans les supermarchés), et pour finir cru avec huile d'olive, citron, sauce soja et câpres. C'est absolument délicieux et avec les histoires de la mamie en plus on a vraiment beaucoup de mal à partir.

Mais finalement on dit au revoir à cette belle famille et Moeata nous dépose à la gare maritime pour qu'on prenne notre bateau à 14h. On se bise pour les au revoir et on saute à bord de notre navette catamaran.
IMG_4255IMG_4258IMG_4268IMG_4270Le lagonIMG_4278
En 50 minutes sur une mer d'huile et dans un bateau bien rempli on rejoint Moorea, cette petite île que l'on nous a décrit comme très différente de Tahiti et pleines de mystères et de belles surprises. Ça donne l'eau à la bouche, pas vrai ?!

Pour découvrir la suite de nos aventures polynésiennes sur Moorea, revenez au prochain article!

2 commentaires:

  1. Je viens de me rendre compte en lisant votre article qu'on était dans le même avion pour arriver à Tahiti ! Marrant qu'on se soit retrouver sur les mêmes vols pour arriver et repartir :p

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  2. Les grands esprits se rencontrent ! ;) bisous à vous et à bientôt en France !

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