Souvenez-vous, nous vous avions laissé en plein suspense alors que nous arrivions à Wellington après 3 heures de traversée. Reprenons notre histoire là où nous nous étions arrêtés !
Voici notre itinéraire pour cette semaine qui nous mènera de Wellington le 8 avril à Rotorua le 14 avril :
08/04/2018 Arrivée à Wellington
Après notre superbe traversée de 3h pour rejoindre l'île du nord, on arrive à Wellington sous le soleil ce qui est apparemment plutôt rare. En effet la capitale est surnommée "Windy Welli" en rapport aux forts vents (souvent accompagnés d'une pluie fine d'ailleurs) s'abattant sur la capitale du pays.
Deuxième plus grande ville du pays après Auckland, cette petite capitale est considérée comme très cool, voire la plus cool du monde. Elle doit sa réputation à la très grande courtoisie des gens et son ambiance un peu bobo / street art. On a donc hâte de découvrir ça même si on est un peu fatigués de la traversée.
On gare notre carrosse en bas de Cuba Street la rue des restaus et des bars de la ville. Heureusement aujourd'hui c'est dimanche et les parkings ne sont donc pas payants. Sinon, les places de parking sont très chères, il y en a peu réservées aux non résidents et les pervenches guettent. On ne peut donc non plus pas vraiment dormir à l'arrache sans payer. C'est la raison principale pour laquelle on devra dormir à une 20aine de km de la ville.
On remonte donc Cuba Street et c'est super sympa. Beaucoup de bars et restaus dans cette rue piétonne. Il y a peu de monde vu que c'est dimanche mais ça a l'air carrément fêtard. On se rend au bout de la rue pour manger un fish and chips dans un endroit appelé le Fish Market (une poissonnerie avec une cuisine). Un grand choix de poissons fraîchement péchés du jour nous attend. Allez on est gourmand on prend une assiette par personne. Ce qui paraît normal en France est carrément démesuré ici. On arrive au bout du poisson énorme, par contre pour les frites il nous en restera pour demain midi et on mangera encore à deux dessus.
Repus, on fait les 20km qui nous séparent du Belmont Regional Park, un parking à l’orée de la forêt, notre camping pour la nuit, en échange d’une poignée de dollars.
09/04/2018 Un jour à Wellington
Aujourd'hui on attaque le Mont Victoria culminant à 175m, un des volcans éteints les plus hauts de Wellington, situé au sud du centre ville. On traverse une très belle forêt qui nous permet de voir un autre lieu de tournage de la trilogie de Peter Jackson. En grande fan, Ophé après quelques minutes de montée reconnaît immédiatement les lieux. La route où Frodo et ses amis se cachent d'un Nazgul, au début de la communautés de l'anneau, est très ressemblante. Par contre l'arbre sous lequel ils se réfugient est un décor en carton, on ne peut donc plus trouver l'endroit exacte. Mais l'ambiance y est.
On arrive au sommet pour admirer la vue sur l'océan et sur Wellington. C'est venteux, on est finalement bien à Windy Welli !
En redescendant nous mangeons nos frites froides et molles de la veille. Pas top mais ça nous cale.
On roule ensuite jusqu'à Red Rocks, une jolie plage peu fréquentée à l'écart de Wellington. Là encore, comme à Auckland, on est impressionnés par l'accès facile à la nature. En 15 minutes à peine on se retrouve isolés de la ville. Les falaises au bord de la plage sont impressionnantes et c'est d'ailleurs ici qu'a été tournée la scène où Frodo, dans les deux tours, dévale une pente abrupte devant les portes du Mordor manquant de se faire repérer par une armée d'humains venus en préparation de la guerre pour la terre du milieu. Là encore on s'y croirait vraiment.
On se balade en écoutant les vagues et comme par magie on tombe sur nos premiers coquillages de Paua, ces belles coquilles toutes nacrées aux reflets bleus. On est tout fous et on en ramasse plein. Une bonne douzaine en tout. On se renseigne quand même à l'entrée du parc pour savoir si on peut les emmener avec nous, et la restriction est sur la pêche (en apnée au dessus d’une certaine taille, autant vous dire que vue la température de l’eau, on reste au bord !) et apparemment non sur le coquillage en lui-même. On ne voit pas les phoques promis qui sont sûrement plus loin sur la plage.
En rentrant on décide de visiter le musée Te Papa (gratuit) car il commence à pleuvoir un peu. Ce magnifique musée tout rénové (le bâtiment date de 98 mais est très joli à l’intérieur) nous fait découvrir une exposition sur les Maoris, leurs coutumes, rites et leurs croyances, et la relation qu'ils ont avec la terre. Une petite partie est réservée aux envahisseurs européens et au traité de Waitangi, signé entre les tribus maories et les représentants de la couronne et qui fit formellement de la Nouvelle-Zélande une colonie britannique en 1840. On a trouvé que cette exposition était très belle mais un peu décousue : on avait parfois un peu de mal à suivre.
On fait ensuite une exposition sur la transformation des paysages de la Nouvelle-Zélande et l'impact des humains sur cette terre vierge. On apprend que cette terre était entièrement couverte de forêt et que seuls les côtes étaient sans arbres et habitées. Les déforestations successives ont commencé avec les maoris et ont continué avec les européens qui ont déforesté pour y mettre des champs et élever des moutons. Avant cela, les mythiques prairies vertes de Nouvelle-Zélande n'existaient pas et il y avait des arbres de circonférence énorme, les kauris, aussi imposants que des sequoias (ils vivent 2000 ans et peuvent atteindre 50m de haut et 10m de tour de tronc). Les maoris les utilisaient d’ailleurs pour leurs pirogues traditionnelles. Aujourd'hui les déforestations d'arbres endémiques ont été stoppées et des parcs nationaux ont été mis en place pour protéger les espèces. Mais beaucoup d'oiseaux ont disparus et d'autres sont encore en voie d'extinction malgré les efforts de l'état pour les protéger et on estime qu’il ne reste que 4% des forêts originales de l’île…
On apprend aussi dans cette exposition que les maoris ne sont pas propriétaires de leurs terres car d'après le traité de Waitangi ces terres appartiennent à la couronne. Quand les colons ont débarqué ils ont fait signer le traité aux Maoris qui ne parlaient évidemment pas anglais. Le traité a bien été traduit, mais le concept de propriété (les chefs maoris pensaient prêter la terre pour son usage pour un temps donné et non en céder la propriété) et le verbiage juridique était tellement loin de la culture maoris qu’ils ont été facilement dupés, d’autant que des différences existent dans les deux versions. Cette aberration fait qu'aujourd'hui, les maoris sont toujours en conflit avec la couronne pour tenter de récupérer leurs terres volées. Le volontariat que l'on a trouvé est pile dans ce thème et dans 2 semaines nous en saurons un peu plus sur ce sujet, vu du côté maori. On a vraiment hâte !
La dernière exposition que l'on visite, un peu à la va-vite cette fois car le musée ferme bientôt, est une exposition sur la Première Guerre Mondiale et sur les néo-zélandais et maoris partis combattre l’empire Ottoman pour le compte de la couronne d’Angleterre lors de la bataille de Gallipoli. Une déculottée pour les alliés, qui devint un important jour de mémoire en Australie et chez les kiwis. En revenant de la guerre, les néo-zélandais colons ont reçu une terre et une maison alors que les Maoris n'ont rien eu... Une inégalité qui se reflète encore aujourd'hui dans le fait que les Maoris sont bien plus pauvres que les descendants d'européens. Cette exposition était très bien faite avec des reconstitution de la bataille et des mises en scènes très réalistes avec enregistrements audio du vécu des combattants conté par des acteurs, des bruitages et pas seulement des objets.
Nous ne sommes d'habitude pas spécialement musée, mais celui-ci on l'a vraiment adoré car la muséographie était vraiment parfaite.
En sortant, il fait nuit et il pleut des cordes donc on va faire des courses avant de retourner à la voiture garée non loin du Mont Victoria quelques km plus loin, avant de rouler jusqu'au Belmont Regional Park pour notre deuxième nuit.
Au menu du soir, c'est repas gastronomique : pâtes aux moules vertes dans sa crème d'oignons au vin blanc, accompagnés de Chardonnay. Après une heure de cuisine, autant vous dire que c'est excellent, de loin le meilleur repas depuis notre départ. A 4€ le kg de moules on n'a pas pu résister.
On notera tout de même la phrase du jour de Seb s'insérant sur l'autoroute :
"Putain faut vraiment penser à laver ces vitres, je vois plus rien.
- Ah ouais c'est rassurant ça, et tu fais comment ?!
- Bah je devine..."
- Ah ouais c'est rassurant ça, et tu fais comment ?!
- Bah je devine..."
(en vrai, il n’a certainement pas dit “putain”, ce n’est pas son genre ! ndlr)
Merci pour ce moment et bonne nuit !
10/04/2018 Journée de route sous une pluie torrentielle, 200 km jusqu'à la maison des Simpsons
Ce matin, il pleut. Mais quand on vous dit qu'il pleut, c'est qu'il pleut. Vraiment trop de pluie, on serait trempés en moins de 5 minutes, donc on annule la marche qu'on avait prévue de faire dans les rues du centre ville de Wellington. On n'aura donc vraiment rien vu du centre à part Cuba Street, c'est dommage.
A la place, une douche bien chaude à la piscine de Naenae, une laverie et un petit passage à la bibliothèque pour mettre en ligne notre article de Kampong Cham au Cambodge (purée, on avait déjà 2 mois de retard à l'époque... maintenant c'est plutôt 4...). On en profite également pour réserver notre bus pour notre semaine de volontariat à Turangui, non loin du volcan Tongariro et on réserve à nouveau nos premières nuits dans un Airbnb à Tahiti car notre premier plan nous a lâché. Allez c'est dans 3 semaines, on est large !!!
On prend la route et on s'arrêtera seulement une fois avant d'arriver de nuit au "Simpsons Domain Campsite" sous la pluie, pour changer. On a choisi ce camping pour son nom et aussi parce que plusieurs commentaires disant qu'il y avait des poulets fous qui couraient partout et qui attaquaient en bande pour piquer la bouffe des pauvres touristes, nous avaient fait atrocement rire. Quelqu’un s’est apparemment réveillé avec un poulet dans la tente…
Dans l'attente des poulets fous, Seb cuisine des pâtes carbo sur le marchepied du van car on s’est garé dans un vrai lac, le parking étant bien inondé par la pluie. Il nous l'avait pas encore faite, celle-là Malheureusement pas de poulets fous pour ce soir, ni le lendemain matin d'ailleurs. Déception.
11/04/2018 De Marton à Rangipo pendant plus de 200 km.
On commence la route par un détour par une petite scenic route le long d'une jolie gorge, indiquée par des panneaux. En effet on n'est vraiment pas très emballés par les routes du nord qui sont beaucoup moins intimistes et qui ne permettent pas de s'arrêter pour prendre des photos. On a plus l'impression d'aller d'un point A à un point B avec rien au milieu. Donc rébellion.
Néanmoins au bout de quelques km on fait demi-tour car de gros cailloux nous barrent la route et qu'elle nous fait faire quand même un gros détour pour retrouver la route principale. Elle nous aura quand même permis de faire quelques jolies photos et de voir autre chose que la nationale et les champs.
On arrive à Taihape, qui n'est autre, Mesdames et Messieurs tenez vous bien, que la capitale mondiale autoproclamée de la botte en caoutchouc. Que ce soit au nord ou au sud, on remarque que les néo-zélandais se font toujours autant chier. Malheureusement nous avons raté de peu la journée de la botte le 3 mars, avec son semi-marathon en bottes (respect) et son concours de lancé de bottes...
On s'arrête quelques km plus loin sur un parking au milieu de la neige, exceptionnelle en cette période, pour manger nos sandwichs. On demande au passage les prévisions météo qui ne sont pas fameuses pour les 4 ou 5 prochains jours. Effectivement, tout est blanc autour de nous et la route que nous voulions prendre vient tout juste de ré-ouvrir, on nous dit quand même de plutôt faire le tour par l’ouest, des fois qu’elle referme sous peu sans prévenir. On nous déconseille même de faire la randonnée de 20km du Tongariro Alpine Crossing. Fait chier, c'est pour ça qu'on venait, notre poisse continue.
On se dirige vers le Tongariro National Park pour y faire quelques mini randonnées à Whakapapa. On s'arrête en chemin lorsqu'on voit “big carotte”, une aire de jeux sur le thème des carottes et des légumes en général. L'occasion pour Ophé de se réconcilier avec les carottes ?! Ou pas...
Notre première balade de 30 min avant d’arriver à la maison du parc nous permet de découvrir la gollum pools waterfall, la cascade où se baigne Gollum lorsqu’il se fait surprendre par les troupes de Faramir à Ithillein. Cette fois il nous manque quand même un peu les effets spéciaux pour bien se remémorer la scène.
On fait ensuit la Ridles Track qui nous permet de monter à un point de vue pour admirer les volcans Tongariro et Ngauruhoe ainsi que l'ensemble du parc national. On nous annonçait 1h de montée qui s'est transformée en 30 min car on est de grands sportifs (haha).
On enchaîne avec la nature walk en 10 min alors qu'on nous indiquait 30 min. Décidément, soit on est devenus très véloces soit ils sont mauvais sur l'estimation des temps contrairement aux randonnées qu'on a faites sur l'île du sud.
On termine par le début de la randonnée Silica Rapids qui dure 4h A/R (on se contente d'1h A/R). On est contraints de faire demi tour assaillis par le blizzard et une tempête de grésil. 5 minutes avant on était en t-shirt sous le soleil... Les joies de l’automne néo-zélandais.
Avant de partir on refait un tour à l'office du tourisme du parc qui nous confirme à nouveau la mauvaise météo des prochains jours... Seule consolation, ils ont un kiwi empaillé, et ça, c’est cool. Non, en fait c’est un peu glauque mais ce sera notre seule chance d’approcher l’animal en vrai (sans payer une blinde).
Nous dormons au camping gratuit Waikoko non loin de Rangipo et du départ pour la randonnée du Tongariro, sait-on jamais. Avant d'arriver au camping il faut traverser un pont au dessus du vide limité à 10 km/h pour éviter le risque d'effondrement. Ces kiwis ont le sens de l'humour. On sert bien les fesses et ça passe crème. La nuit est très froide et on ne doit pas être à plus de 5 degrés dans le van. Glagla.
Ca caille |
12/04/2018 Tongariro Alpine Crossing, Round 1
Aujourd'hui on se lève avec un soleil surprise et magnifique. Le volcan Tongariro est bien dégagé et il n'y a pas l'air d'y avoir de nuages menaçants dans le coin. On file fissa à l'office de tourisme de Rangipo pour prendre des infos sur les conditions des randonnées. Ils sont tous surpris de la météo qui a changé à la dernière minute, les guides ont pris la décision de ne pas partir et les prévisions météo ne sont pas à jour. Les navettes qui font normalement l’aller-retour entre les deux bouts de la rando sont annulées. On nous dit qu'on peut tenter le début de la balade dans la forêt sans problème car on sera protéger du vent et qu'il faudra attendre d'arriver au refuge au quart de la randonnée pour savoir si on peut la continuer : si le vent est trop important, inutile de continuer on ne tiendra pas en haut. Ah oui et on a oublié de vous dire qu'on commence par le côté le plus difficile de la randonnée (la fin) car ça nous évite de perdre du temps en voiture pour commencer par le côté par où tout le monde commence. En tout à peu près 400 m de dénivelée positive en plus, vu qu’on commence à 750m au lieu de 1150. Voilà voilà, on est prêts à notre façon !
La randonnée commence comme prévu dans la forêt et il n'y a presque pas de vent. 20 km de randonnée s’offrent devant nous, avec un point culminant à 1800m. Joie, bonheur ! Les marches sont nombreuses et ce n'est pas sans nous rappeler notre randonnée de 4 jours au Népal. Depuis, on est quand même plus en forme physiquement et on sort de la forêt et de ses marches en 1h. Sur le chemin, des panneaux indiquant "lahar hazard". Qu'est ce donc ? Sur le coup on ne sait pas ce que c'est juste que ça n'a pas l'air d'être très drôle. Après coup on s'est renseigné et ça veut dire qu’on peut se retrouver engloutis par une coulée de boue chaude d’origine volcanique. Ouf, on l'a échappé belle !
On sort donc de la forêt et le vent est en effet fort mais on attend d'arriver au refuge que l'on aperçoit au loin. Le soleil brille encore, pas trop de nuages à l'horizon, pas de quoi nous inquiéter. Même s'il y a toujours de la dénivelée depuis la sortie de la forêt, on trouve la randonnée facile car le chemin est bien aménagée sans aucun cailloux. Poua de la nioniotte en fait ! ^^. Les paysages sont surréels : des volcans, des vapeurs de souffre et leurs odeurs si caractéristiques d'œufs pourris, au loin le lac de Taupo, des couleurs ocres, vertes, rouges, noires soulignées par le bleu intense du ciel.
Cette randonnée très fréquentée d'habitude est vide aujourd'hui car les guides ont annulé et les navettes ne circulent pas non plus. Il n'y a donc que nous sur le chemin et une petite dizaine d'autres fous. La chance aurait-elle tourné ?
On apprendra quelques minutes plus tard que finalement non. Le vent froid à presque 0°C souffle très fort (80km/h) et on a maintenant vraiment énormément de mal à avancer. On a l'impression de reculer à chaque pas et le refuge paraît si loin maintenant. Ophé manque de tomber 2 ou 3 fois rattrapée in extremis par Séb. On arrive enfin au refuge qui est fermé à cause d'une éruption en 2008 : une pierre a atterri dessus et a fait un énorme trou dans le toit et détruit l'intérieur. On y voit quelques souris se balader. On a à peine le temps de faire nos sandwichs qu'on remarque que ça se couvre très méchamment au loin par l’ouest. En plus, avec le vent ça a l'air de s'approcher à grande vitesse. Il va faire tout noir ! On mange vite fait nos sandwichs et un bout de chocolat pour se donner du courage en prenant quand même quelques minutes pour admirer la vue sur le lac Taupo au loin. En haut, la température était négative et le vent bien trop fort. Pas de regrets. Obligés de renoncer, on amorce la descente en courant. Le vent est toujours aussi fort et on est maintenant dans le brouillard. Un espèce de grésil s'abat sur nous et avec le vent pinçant ça fait vraiment mal au visage. On n'est pas encore prêts pour l'Everest ! ;) Nos couches coupe vent et doudoune tiennent néanmoins bien le coup, c’était un bon test à nouveau.
Ensuite la pluie. Il n'y a maintenant plus un seul cm² de ciel bleu. On est contents d'arriver dans la forêt pour arrêter de courir et enlever nos 3 couches de manteau. On n'a jamais descendu une pente aussi vite, comme si notre vie en dépendait. Bon et bien ce ne sera pas aujourd'hui que l'on aura vaincu le Mont Tongariro. Restons humble avec la montagne. On est fiers de l'avoir tentée et on n'est pas trop déçus de ne pas être arrivés au bout, d'autant plus qu'on est quasi sûrs de pouvoir réessayer dans une dizaine de jours puisque notre volontariat sera tout près d’ici.
On longe le lac et la pluie cesse un peu. On passe le restant de l'après-midi en faisant les moules dans la piscine à ciel ouvert de Taupo pendant 2h en profitant du sauna et des bains presque chauds et en essayant de faire passer nos courbatures de ces 5h de rando à marche forcée, finalement pas évidente avec ces conditions.
On s'en va ensuite au camping gratuit de Taupo et on s'embourbe en cherchant une place. Comme d'habitude Seb est flippé et Ophé est hilare. On trouve 2 allemands sympas pour aider à pousser pendant qu’Ophé est aux commandes. Les roues arrière patinent et on balance de la boue partout. En moins de 10 minutes on est sortis de cette galère boueuse même si l'arrière du van a bien chassé et a failli emporter la voiture garée à côté de la nôtre. Ouf, maintenant qu'on est au sec et parqués, on peut dormir sur nos 2 oreilles (légèrement en pente).
13/04/2018 Randonnée et rapides autour de Taupo
Aujourd'hui, tout comme hier, on ne fera pas de longs trajets car on consacre un peu de temps à la visite de la région de Taupo.
On se met en jambe en prenant notre petit déjeuner face au lac mais dans notre van car il y a toujours un vent de dingue. On prend plaisir à regarder au choix, les chinois se photographiant devant le lac tout les 10 mètres, devant notre van, ou s'essayant au "hole in one". Munis d'un club de golf qu’ils ne savent visiblement pas utiliser ils doivent tirer et mettre la balle dans le trou situé… sur une plateforme posée sur le lac qui gigote avec les vagues. Le tout en un seul tir. Avec ce vent c'est perdu d'avance mais ils ont l'air de bien s'amuser et nous aussi du coup.
On fait un petit tour du côté d'une source chaude au bord du lac Taupo pour un bain de pieds hyper agréable. On en profite pour faire notre vaisselle dans des chiottes publics. On n’a pas le droit mais on est trop des rebelles !
De retour à notre van, on se dirige vers les Ratiatia rapids à une quinzaine de km de Taupo. Comme leurs noms l'indiquent ce sont des rapides. Mais pas n'importe lesquels. On peut s'y remémorer la fameuse scène des nains prenant la fuite dans des tonneaux à bière dans "Le Hobbit, un voyage inattendu".
Avant, le fort débit était naturel mais maintenant qu'ils ont construit un barrage hydroélectrique il faut y être à 12h pile pour l'ouverture des vannes.
Avant, le fort débit était naturel mais maintenant qu'ils ont construit un barrage hydroélectrique il faut y être à 12h pile pour l'ouverture des vannes.
On peut admirer le spectacle de 2 points de vue et on choisit celui le plus près du bouillon. Au bout de 3 sonneries la rivière qui n'était qu'un simple filet d'eau se transforme en un vrai torrent blanc avalant tout sur son passage en l'espace de 5 minutes. C'est très impressionnant. 15 minutes après le spectacle est fini, on ferme les vannes et tout le monde rentre chez soi.
On s'aventure ensuite un peu plus loin en reprenant la route vers Taupo pour avoir un point de vue sur l'usine géothermique. C'est immense, plein de tuyaux et ça fume de partout. Le sous-sol est une véritable cocotte minute !
On se gare ensuite non loin de notre camping pour faire la balade "Huka Falls" de 2h A/R pour aller voir une cascade très impressionnante de part son débit : l'eau se déverse au rythme de 2 piscines olympiques par seconde. Rien que ça. On peut se garer au pied des chutes, mais nous on adore marcher surtout quand on a encore mal au cul et aux jambes de la veille. On souffre à chaque pas, on dirait deux petits vieux, mais il est intéressant de longer cette rivière bleue verte d'apparence calme quand on connaît son débit quelques km plus loin. Ça monte et ça descend dans la douleur et on y arrive finalement.
Plusieurs points de vue permettent d'admirer ces chutes. C'est super impressionnant et le bruit est assez dément également. Quelques jetboats s'aventurent au pied du bouillon pour une petite excursion à sensation. A l'époque ils avaient essayé de s'y aventurer avec des bateaux standards mais bien sûr ils ont été coulés tout au fond à cause de l'extrême force de la chute d'eau. Il y a même un abruti qui l’a tenté en kayak…
Au retour, Seb décide d'aller se baigner dans une source chaude plutôt prisée pendant qu’Ophé range un peu le van et commence nouveau un bouquin. Malheureusement il pleut très vite et on rebrousse donc notre chemin jusqu'au camping de Taupo pour y passer notre seconde nuit.
Au moment de servir nos patates que Seb s'était donné tant de mal à faire chauffer, il les fait quasi toutes tombées dans la boue. Shit... Voilà ce qui arrive quand on n’a pas de passoire ! Elles seront mangées par les canards du camping. Au moins ça fait quelques heureux.
14/04/2018 85 km de Taupo à Rotorua ; Wai-O-Tapu Thermal Wonderland et baignades thermales
On prend la direction de Rotorua pour s'arrêter en route au parc Wai-O-Tapu Thermal Wonderland. Ce parc permet d'admirer un plateau thermal où se concentrent diverses manifestations géothermiques comme des geysers, des bains de boue bouillonnants, des lacs verts aux couleurs de l'arsenic. Bref pleins de trucs qui donnent envie de s'y baigner quoi !
On y arrive assez tôt, car à 10h15 ils déclenchent artificiellement avec de la lessive un geyser qui peut atteindre jusqu'à 20 m de haut, le Lady Knox Geyser. On se disait aussi, on vient de changer d’heure, c’est bizarre que le show soit toujours à 10h15 ! Bien sûr, on n’est pas tout seuls. Avant que ça pète gentiment, on nous explique comment fonctionne un geyser : pendant la nuit, la pression de vapeur augmente mais le tout est maintenu par la tension de surface du liquide qui bouche le conduit (cette tension est aussi ce qui permet aux araignées d'eau de flotter ou de remplir un verre d'eau plus haut que le bord, allez-y, essayez) ; lorsque le geyser est déclenché artificiellement la tension de surface est diminuée par le savon et le liquide part vers le haut poussé par la pression accumulée. Et voilà ! Un petit cours de physique pour les nuls. Ce geyser aurait été découvert par des prisonniers réquisitionnés pour défricher la zone. Ils trouvent un point d'eau chaude, veulent l'utiliser pour faire leur lessive et quand ils y mettent le savon, le geyser leur saute à la tronche. Ça doit faire drôle ! Le nom Lady Knox vient d'ailleurs de la fille du gouverneur de l’époque. L'eau de ce geyser n'est pas vraiment chaude et un peu savonneuse.
C'est très beau à voir même si quelques idiots de touristes traversent les barrières après le départ du guide pour aller se faire tirer le portrait juste à côté du geyser.
On poursuit notre parcours de 3.5km sous une pluie fine mais cette fois on est contents car ça rajoute à l'ambiance dramatique du lieu baigné dans les vapeurs et le brouillard. L'odeur de souffre est plutôt écœurante mais la visite est tellement riche entre les bains à l'arsenic, les bains de boues, les trous d'où s'échappent des vapeurs de souffre, les piscines colorées, les cratères, que l'on prend vraiment notre temps.
Une fois la balade terminée Ophé va faire trempette quelques km plus loin au "big steamy lake", un lac entouré de sommets, d'où s'échappent des vapeurs chaudes. Totalement mystique. La baignade est super agréable même si l'odeur de souffre en ressortant n'est pas des plus sexy. Et puis il y a quand même le froid à braver en ressortant en maillot de bain.
A quelques pas d'ici, il y a aussi Kerosene Creek. Une petite rivière ou l'eau coule à entre 35 et 40 degrés (quand même 10 degrés de plus que dans le lac) mais qui sent le Kerosene, comme son nom l'indique. Ophé ne peut y résister une seconde fois. Cette baignade restera un de ses plus beaux souvenirs en contact direct avec la nature en Nouvelle-Zélande. Mais bon c'est clair qu'il ne faut pas faire attention à l'odeur qui reste vraiment sur la peau quand on ne sait pas quand sera la prochaine douche...
On fait ensuite les derniers km qui nous séparent de Rotorua, la ville thermale à l'odeur d'œuf pourri. C'est affreux ça sent vraiment partout, et pourtant on roule les vitres fermées.
On se pose au Kuirau Park qui est un parc thermal gratuit en plein centre ville. Ça bubulle, ça pète et ça pue de partout mais c'est super cool. Seb en profite pour faire un bain de pied au milieu d'un bus de chinois ;).
On visite ensuite un village maori quasiment de nuit. Jolies petites maisons en bord du lac, lieux de culte et un marae, l'endroit où se tiennent leurs réunions. Il n'y a personne dehors et pas de lumières dans les maisons. Dommage, on aurait aimé discuter avec eux. Il faudra attendre encore une semaine pour faire connaissance avec cette culture. Là en plein milieu d'un jardin, quelques sources chaudes qui fument et qui nous gratifient d'une odeur nauséabonde.
On retourne ensuite vers le centre ville pour aller au restaurant maori Kiwi Kai pour déguster un bon Hangi, un plat cuit à la vapeur des sources chaudes justement à base d'un mix de viandes (agneau, poulet, bœuf) et de légumes (pommes de terre, carottes, potiron, topinambours, poireaux). Le tout cuit à couvert pendant 4h sous la terre à la vapeur des sources. Ça donne un goût excellent au plat et tout est parfaitement cuit.
On passera la nuit au camping gratuit de Boyes beach reserve à 15 km de Rotorua au bord du lac Okareka. L'endroit est encore une fois magnifique et d'un calme absolu !
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