Road trip sur l’île du sud : semaine 2

Nous entamons la deuxième semaine au volant de notre van en Nouvelle-Zélande, au sud ouest de l’île du sud. Au programme : un fjord, des randos, des perroquets, des lacs, des glaciers et des oliphants

Voici notre itinéraire pour cette semaine de route :

27/03/2018 Cap plein sud: 280 km d'asphalte jusqu'à Invercargill puis Te Anau

Ce matin quand nous nous réveillons, Seb a le courage de braver le froid et l'humidité de l'automne néo zélandais pour immortaliser le plus beau lever de soleil que l'on ai jamais vu. Et on pèse nos mots. Ophé le rejoindra quelques minutes plus tard quand elle aura enfin réussi à émerger de sous les 3 couches de couettes. Les couleurs sont absolument surréelles, et garanties sans retouche. Non seulement ils ont des paysages variés et sublimes mais en plus ils nous font l'affront d'avoir les plus beaux levers de soleil du monde ?! Salauds !

Après cette grosse claque, on s’enfile notre petit déjeuner et on lève le camp pour arriver sur le coup de midi à Invercargill. Ophé prend le volant sur les 100 premiers km et le laissera à Seb pour les km restants. Avant la route asphaltée, on commence bien sûr par une quinzaine de km de piste. Et qui dit piste dit berger avec chiens et moutons, non ?! Un passage par Slope point s’impose : c’est le point le plus au sud de l’île du sud. Droit devant nous, l’Antarctique !

On s'arrête à quelques km d'Invercargill car il commence à pleuvoir et qu'on adore visiter sous la pluie. Ce matin nous visitons Demolition World, un projet fou d'un couple un peu fou qui vise à récupérer des objets voués à la casse ou à la déchetterie, qu'ils récupèrent lorsqu'ils vident des lieux publiques/des habitations avant leur démolition et qu'ils exposent ensuite dans leur musée. Le tout fait assez glauque entre les vieilles poupées en cire qui nous fixent, les sourires figés des clowns, les costumes, les chaises de dentiste, les vieux lits d'hôpitaux ou encore des mannequins pour les vitrines des magasins et des vieilles balançoires grinçantes au vent. Ça nous fait drôlement rire et en plus ça va carrément bien avec le temps médiocre. Une phrase retient notre attention et nous servira d'inspiration pour le restant de notre voyage : "always do the things you think you can't do". Pour les nuls en anglais ça donne à peu près ça : "fais toujours les choses que tu ne te crois pas capable de faire".

Dans la boutique, des choses plus utiles pour le bricolage (vieux outils, planches, chiottes, vasques ou baignoires) mais on se dit qu'entre les poneys multicolores, les théières, les joujoux un peu fou de "the lost gypsy caravan" ces néo zélandais sont soit des sacrés originaux soit ils se font sacrément chier sur leur île.

On reprend la route jusqu'à Invercargill qui n'est pas une ville ayant un intérêt fou et surtout pas sous la pluie mais Ophé a un premier défi à réaliser qui est de poster une carte de la ville la plus au sud de la Nouvelle Zélande pour un de ses meilleurs amis. On en profite donc pour s'arrêter à l'office de tourisme pour manger notre traditionnel sandwich au sec et publier un article sur le blog, étant donné que la pluie ne s'est toujours pas arrêtée.

Une fois nos dures missions accomplies on reprend la route et on s'arrêtera sous le soleil à la Mores Reserve pour faire une petite balade de 30 min dans la forêt et admirer les vues magnifiques de cette colline entourée par l’eau. Au soleil il fait trop bon et on n'a pas trop envie de s'enfermer dans notre van même si on roule couramment les fenêtres ouvertes, cheveux au vent. On glande donc quelques temps en siestant au soleil.

Ensuite, Campermate nous indique une petite plage sur laquelle on est censé pouvoir trouver des pierres précieuses. On se rue sur cette opportunité inespérée, mais on ne sait pas vraiment ce que l’on cherche. On voit une ou deux personnes qui ont l’air d’avoir un peu plus d’expérience que nous, qui ramassent des trucs, en relancent d’autres à la mer… Nous, on ne voit que des beaux cailloux, de là à dire qu’ils sont précieux. Tant pis, la fortune ne sera pas pour aujourd’hui !

On s'arrête ensuite à Te Anau et Ophé nous gratifie d'un poétique "laissez moi sortir de cette cage à poule !!!" à propos du van. Autour de Te Anau, plusieurs points nous intéressent. "The dead mash", le marais des morts qui n'est autre que le marais ou Frodo a failli perdre la vie, l'anneau étant attiré par un roi mort. Cet endroit est facile à trouver car au bord de la route. Par contre on se rend compte que l'effet marais a largement été exagéré en postproduction. Ou alors on n'y est pas à la bonne saison. Un peu décevant mais on prend tout de même une photo pour la forme.

Le second point s'adresse encore aux fans du Seigneur des Anneaux car c'est la rivière Anduin sur laquelle navigue la communauté de l'anneau. On y accède très facilement après une très courte marche dans la forêt. Là, pour le coup c'est très ressemblant et Ophé est aux anges.

On s'arrête ensuite non loin de là pour faire le début de la Kepler Track qui est une randonnée de 3/4 jours pour rejoindre un fjord. On marche en tout 2h car il est déjà 17h30 et qu'il fait bientôt nuit. Après avoir traversé un barrage hydroélectrique, on s'enfonce dans la forêt touffue d'un vert intense qui fait le tour du lac. La marche est facile car elle longe le lac et ça nous fait du bien de nous dégourdir les jambes après cette longue journée de voiture. Comme il y a énormément de fougères et que c'est leur habitat, on fait le vœu secret de rencontrer un kiwi, l'emblème de la Nouvelle Zélande avec la fougère. Mais il est trop timide et ne se montrera pas. Tant pis on reviendra (ah non merde on l'a déjà dit pour l'Asie ça...) ;)!

Sur le retour, on est étonnés de voir que le DOC (l'ONF locale) offre une récompense de plusieurs milliers d'euros pour qui apercevra un oiseau (dont on ne se rappelle plus le nom) en voie de disparition ou déjà disparu. Soit ils ont un sérieux problème avec leur biodiversité ou ils sont réellement très concernés. Ça nous change vachement de l'Asie où l’on tire sur les oiseaux en tout genre au lance pierre. En Thaïlande, on nous a raconté que les oiseaux étaient revenus… avec la sortie de la Playstation.

On continue notre route jusqu'à notre campement pour la nuit, un camping du DOC près d'un lac et sur la route des fjords que l'on veut faire demain.

28/03/2018 En route pour les fjord, 95 km jusqu'au bout de la route et retour

Aujourd'hui on prend la route des fjords et en particulier Milford Sound qu'il nous tarde de découvrir. On fait quelques arrêts en route à des cascades et à différents points de vue. Rien que la route vaut le coup mais on sent que c'est déjà beaucoup plus touristique que la route que l'on a faite il y a quelques jours. Des cars de touristes (dont pas mal de chinois) nous doublent à toute blinde. Apparemment, il FAUT remplir sa bouteille d’eau à un endroit au bord de la route, mais on ne sait pas pourquoi… L’eau doit y être pure, mais on n’est pas trop chauds pour servir de cobayes. Laissons la tourista à d’autres, Seb l’a assez eu en Asie !

En chemin, on passe par Mirror lake, qui reflète parfaitement la montagne lorsqu’il n’y a ni pluie ni vent. Ce jour là, c’est plus ou moins réussi, quelques rides viennent troubler l’effet. On observe avec perplexité des chinois qui se prennent en selfie du côté où il n’y a pas le lac. On s'arrête aussi deux fois pour enfin voir nos premiers keas, juste après un tunnel. Ces perroquets des montagnes sont très intelligents et curieux et squattent les parkings à touristes en espérant trouver un peu de bouffe donnée par des gens peu scrupuleux. Y en a un qui se pose sur le toit de notre van et tente de bouffer le joint de la porte côté passager. Intelligent... sale bête oui ! Mais ils sont magnifiques quand même et beaucoup de gens s'arrêtent pour les prendre en photo.

On fait un petit arrêt à Chasm falls où une cascade au débit impressionnant a lissé la roche de manière étonnante. En faisant tourner des cailloux sur la roche, le courant a creusé des formes rondes.

On arrive à Milford Sound pour l'heure du déjeuner et ça tombe bien car on a la dalle. On sort nos chaises de camping et on se met bien, face au fjord. C'est beau mais sincèrement on s'attendait à mieux, la faute à la météo. Ils en font tout un foin alors qu'il n'y pas de balades à la journée, seulement des bateaux ultra chers qui proposent des excursions de 2h dans le fjord. Comme on n'est pas emballés plus que ça et que le temps est très couvert, on ne fera pas cette excursion qu'on avait pourtant mis sur notre todo list. On fait à la place une petite balade de 30 min sur un mini chemin aménagé et qui permet d'avoir de belles vues sur le fjord.

On va ensuite à l'office du tourisme pour se renseigner sur la météo de l'après-midi. On a repéré une petite randonnée de 3h sur la route du retour, la Key Summit, une superbe randonnée qui permet d'admirer tous les sommets de la région et un glacier. La nana nous dit que ça ne sert à rien de la tenter aujourd'hui car on ne verra rien et nous propose à la place une autre randonnée de 3h pour voir un lac et un glacier, la randonnée du lac Marian. Pas besoin d'avoir du beau temps pour celle là, il nous en faut pas plus pour nous convaincre.

La randonnée est belle mais est assez difficile car elle monte pendant 1h30 le long d’un torrent et dans des pierriers. Un panneau nous indique qu’il y aurait un canard bleu qui se promène dans le secteur (et pourquoi pas un éléphant rose tant qu’on y est !?), mais on ne l’a pas croisé. On arrive en haut un peu fatigués mais la récompense est belle. On y reste 20 minutes puis on redescend car on n'a pas envie de finir de nuit. Le retour est assez difficile : Ophé a mal aux genoux. Faut dire que la descente est vraiment casse pâte. On finit presque de nuit et on croise 4 asiatiques dont 2 sont vraiment à la peine à 1h de l'arrivée. Y en a qui vont finir à la lampe torche !

Crevés, il faut encore faire la route jusqu'au camping Cascade Creek et cuisiner de nuit. Heureusement le camping n'est pas loin et il nous permettra de commencer la randonnée Key Summit de bonne heure demain.

29/03/2018 Etape de 110 km jusqu'à Lumsden

Ce matin le temps est encore couvert (mais, on a vraiment la poisse, ou quoi?!) mais on s'en fout car on décide malgré tout de tenter la randonnée. Faut pas pousser mémé. Le début est couvert et brumeux en effet mais au final peu importe car on se trouve dans la forêt. Au bout d'1h on sort de la forêt et on aperçoit le bout de la randonnée à 30 minutes de montée. Quelques minutes plus tard ça se découvre vraiment et le temps qu'on arrive en haut, les nuages se perceront de toutes parts et laisseront apparaître les sommets alentours. Miracle ! C'est en effet une des plus belles randonnées que l'on ai faite et il aurait été dommage de la faire sans rien voir à cause des nuages. Au sommet, un petit sentier explicatif sur la faune, la flore et le glacier. C'est trop beau et on prend bien notre temps, même si on a de la route à faire.

Le retour est très facile et on le fait en moins d'1h alors que c'était censé mettre 1h30. Pour fêter ça, un bon plat de pâtes, sauce tomate, jambon, cheddar pour les sportifs et on se met en route pour la route du retour à Te Anau.

On s'y arrête pour faire le plein et les courses que l'on appellera "les courses du mal". Seb craque et achète 2 plaques de chocolat, du vin, du cidre, 2 paquets de cookies, de la bidoche et de quoi faire des crêpes pour un petit dej'. Ce soir c'est la fête. En plus c'est jour de douche !

On arrive donc assez tôt à Lumsden pour pouvoir se décrasser à la piscine municipale. Ce qu'on n’avait pas prévu c'est qu'on est jeudi soir et que demain c'est le weekend de Pâques. La piscine est donc fermée. Et il ne vendent plus d'alcool jusqu'à lundi. Ouf de ce côté là notre Seb a eu le nez creux.

Heureusement il y un autre camping avec douche chaude de 5 min (car faut pas déconner quand même) à Lumsden et le mec carrément bougon et tout débraillé accepte que l'on prenne notre douche. Mais 5 minutes qu'il nous dit, de toute façon si c'est plus il viendra couper l'eau chaude. La pauvre Ophé avec ses longs cheveux râle un peu et part en courant à la douche. On a respecté grosso modo le temps, le bougon nous salue amicalement et on se casse de là non sans avoir caressé ses petits moutons et ses deux alpaguas.

On n'a pas l'habitude de faire l'éloge des endroits où l'on dort (et certainement pas depuis qu'on a atterri en Nouvelle Zélande) mais le camping gratuit de Lumsden est vraiment top. Déjà, il est gratuit. Mais en plus il y a tout ce qu'il faut et c'est vraiment très propre : un bloc de sanitaires avec lavabo (il faut aller en NZ pour comprendre que ce n'est pas toujours le cas), des tables, sous auvent pour se protéger de la pluie et des éviers pour faire la vaisselle avec produit vaisselle. En plus il y a de vieilles locomotives car on se trouve dans l'ancienne gare de la ville. On fait péter la bouteille de vin rouge pour l'occasion et aussi un peu parce que c'est Pâques. Le lendemain avant de partir, un habitant nous offrira même des œufs en chocolat. Sympa !

30/03/2018 Dans des décors magnifiques de lacs pendant 190 km jusqu'à Queenstown

On roule notre carcasse jusqu'à Queenstown dans des décors tellement sublimes que l'on en perd notre vocabulaire. On s'arrête toutes les 10 minutes voire moins pour mitrailler. Les photos parlent d'elles mêmes.

On arrive à Queenstown tout excités par tant de beauté. On gare notre carrosse et on part explorer la ville à pied. C'est super mignon et reposant et on décide d'y rester un peu plus longtemps que de passage. La ville est petite et plutôt très touristique par rapport à toutes celles que l'on a traversées avant mais on repère un parc bordant le lac qui nous intéresse. On craque chez Patagonia pour une glace au chocolat 1 boule en route. Heureusement qu'il n'y en avait qu'une car on a eu du mal à la finir à 2 car le chocolat était très fort et la boule énorme.

On se balade tranquillement dans le très joli parc en regardant les gens jouer au frisbee golf : c'est tout un concept et il faut envoyer le frisbee dans un panier. On rejoint le lac pour observer des bateaux requins qui vont sous l'eau et qui font des sauts : génial ! Et dire qu'il y en a qui payent pour ça...

On reprend la route pour aller faire la petite randonnée de Bob's Cove sur laquelle on peut apercevoir un autre lieu de tournage du Seigneur des Anneaux. On marche ensembles les 30 premières minutes, jusqu’à une magnifique presqu’île mais on se rend compte que ça va être chaud niveau timing pour reprendre le van ensuite car la randonnée fait quand même 1h30 aller. Ophé veut vraiment voir le lieu de tournage du Seigneur des Anneaux qui est au bout, Séb se dévoue donc pour aller rechercher la voiture et la ramener au bout de la randonnée. On part donc chacun dans un sens sur le sentier et on se retrouve au milieu pour faire la fin ensemble.

Que ce soit d'un côté ou de l'autre de la randonnée il n'y avait absolument personne et la randonnée était facile car elle longeait le lac dans des paysages à couper le souffle. Ophé se prend pour Frodo regardant les oliphants arriver. On s'y croirait vraiment, il ne manque que les oliphants.

On a adoré la région de Queenstown et on y serait bien restés au moins 4-5 jours de plus pour faire les randonnées et pousser jusqu'à Glenorchy, pour voir d'autres lieux de tournage et voir d’autres superbes paysages. Mais on manque clairement de temps et on se posera donc plus vers Wanaka notre étape de demain.

Sur la route on s'arrête à quelques endroits dont deux sont des lieux de tournage de la trilogie. Décidément, la région est riche et Ophé jubile.

Le premier est à nouveau la rivière Anduin où il y a normalement les deux statues monumentales des rois dans le film. Comme c'est de la piste dégueulasse pour se rendre sur le lieu exacte de tournage, on continue sur la route et on s'arrête un peu plus loin à un pont. Les puristes ne nous en voudront pas, hein!

On s'arrête ensuite à Arrowtown, une ancienne ville minière qui a gardé du charme pour aller voir Gladden Fields l'endroit où Deagol trouve l'anneau perdu par Isildur dans la rivière. Ce lieu de tournage est un peu décevant mais en même temps c'est une rivière, on ne s'attendait donc pas à grand chose et puis c'était sur notre route. On rejoint ensuite le camping gratuit de Benedito, au bord d'un lac et non loin de Wanaka. La montagne est toute dénudée et la végétation est assez rase mais on ne se pose pas tellement de questions a priori.

On est plutôt occupés à faire la tournée des camping cars classes pour essayer de faire recharger la batterie de notre appareil photo qui est presque vide. Trouver une prise de courant en Nouvelle-Zélande, c’est pas de la tarte ! Dans les camping cars, l'électricité ne marche que quand le moteur tourne donc c'est mort pour ce soir, il faudra trouver une bibliothèque conciliante demain. C'est quand nous décidons de nous mettre au pieux que le vent commence à se lever et à souffler vraiment très fort. Le van bouge et on se croirait dans une machine à laver. Mais bon il n'y a pas d'arbres autour pour nous tomber dessus, c'est déjà ça.

On repense au paysage complètement dénudé qui nous entoure et on se dit qu'il doit souvent y avoir des vents forts. Sur ces constations on s'endormira non sans peines vers 3h du mat histoire d'être bien en forme pour la journée de demain.

31/03/2018 en route pour Wanaka, la journée des poisses - 130km

Ce matin on ne se lève pas avant 9h car on vous rappelle qu'on n'a presque pas dormi. Pour bien commencer la journée, on va voir une forêt en faisant un détour par une piste, parce qu’un jour des orques ont gambadé ici.

Première poisse : l'appareil photo est presque complètement déchargé il va donc falloir trouver une bibliothèque illico presto à Wanaka.

La deuxième poisse arrive dans la foulée car Seb fait tomber son portable sous les sièges du van. On est obligés d'enlever tout le lit pour pouvoir récupérer l'animal. Mais ce n'est pas tout car avec l’humidité il ne se recharge maintenant plus sur l'allume cigare. La poisse on vous dit, la poisse. Après quelques vaines tentatives et en soufflant dans la prise pour la sécher, il se recharge enfin et on se met donc en route.

C'est à ce moment là qu'Ophé a un gros mal de tête doublé d'une grosse fatigue qui ne la quittera pas pendant les 3 prochains jours. Allez là, le deuxième coup de barre du voyage nous fait comprendre qu'il faut qu'on se pose quelques jours sans trop faire de voiture. Ça tombe bien on va rester à Wanaka 2 jours, ce qui n'est pas énorme en soi mais on peut difficilement faire mieux.

On s'arrête en route à l'événement "war birds" qui se tient tous les ans pendant le weekend de Pâques et qui est un show d'aviation et de voltige, notamment avec des vieux appareils datant de la guerre.

Allez pour le coup on a bien de la chance. On s'y arrête un peu moins d'1h pour observer ces dieux du ciel (transalpin, hélicos, voltigeurs) dans un boucan d'enfer, entourés par une grosse foule. On se croirait au 14 juillet.

On se rend ensuite à la bibliothèque de Wanaka pour recharger nos appareils électroniques, regarder les balades et activités dans la région / préparer la suite de notre itinéraire, préparer un peu la Polynésie et manger un bon sandwich camembert/tomates préparé par notre bon Seb.

On repère une courte balade d'1h30, la Diamond Lakes (ça laisse rêveur non?!) à seulement quelques kilomètres de Wanaka. On part donc se dégourdir un peu les pattes.

Gros coup de cœur sur les paysages bordant la route jusqu'à cette incroyable randonnée et de manière générale autour de Wanaka. Lacs à la couleur bleue intense, montagnes pelées, incroyables nuances de couleurs. Pfiouu on se sent tout petit.

La randonnée est facile, hyper bien balisée (comme partout en Nouvelle-Zélande) et avec quelques marches. Et en haut, un point de vue pour admirer toute la région et les lacs. Waouh! Dommage, quelques sales jeunes montent avec de la musique horrible à fond. Heureusement, ils ne vont pas bien vite et on les dépasse rapidement. On retrouve notre sérénité et le calme de la nature.

Sur le chemin du retour, on s'arrête à un arbre solitaire dans l'eau. L'attraction gratuite phare de Wanaka, c’est vrai que c’est étonnant.

On retourne vite fait dans la ville pour faire quelques courses. C'est à ce moment là que la quatrième poisse de la journée arrive. Ophé pète ses lacets. On est donc obligés d'aller en racheter. Heureusement que ça arrive ici, avec toutes les activités de montagne dans la région, la ville est assez bien fournie en matériel de randonnée.

De nouveaux lacets aux pieds on se dirige vers notre camping pour les 2 prochaines nuits à venir, le "cricketground campsite". Eh oui le camping est situé sur un terrain de cricket. Le camping est très bien et peu cher (5$ la nuit) avec douche et eau chaude et points d'eau un peu partout sur le site mais le mec est un vrai connard. On se fait engueuler car on a le malheur de garer le van sur un emplacement (comme d'habitude quoi!) avant d'aller le payer. Allez te bile pas on est crevés pépé, donc on réplique pas et on reviendra demain car tu es le seul à proposer un emplacement de qualité avec eau chaude.

Donc une bonne douche chaude, une bonne bouffe et rideau !

01/04/2018 Pas de blague, mais une randonnée au Rob Royes Glacier - 130km

On profite de la belle région de Wanaka et on décide de partir assez tôt du camping après une bonne nuit de sommeil. On va s'attaquer à une randonnée de 5h pour voir le glacier Rob Royes.

Pas question de partir non préparés car la route pour y aller est assez dégueulasse car c'est une piste très caillouteuse avec pas moins de 8 gués à traverser. Autant vous dire qu'en van on va rigoler d'autant plus que sur notre contrat de loc cette route est déconseillée. Histoire de se rassurer on passe au DOC pour se renseigner sur l'état de la route et sur la taille de la rivière. S'il y a trop d'eau on ne pourra bien entendu pas traverser les gués. Ils font des points tous les 2 jours et nous disent que la route est correcte et qu'il n'y a pas trop d'eau donc envisageable avec le van. Ouf ! On est rassurés. On fait quelques courses pour notre sandwich et on met les gaz.

Au bout de 30 min de vraie route on attaque la prochaine 1h30 de piste avec joie.

Juste avant, on fait un mini arrêt car il y a un lieu de tournage de la trilogie : la station de ski de Treble Cone où ils ont tourné sur une crête de la montagne. On regarde d’en bas.

Sortons les boule quies, serrons les fesses et gainons nos abdos c'est parti. La route est en effet tape-cul mais les paysages sont trop beaux. Le fait que cette vallée soit assez inaccessible la rend encore plus intéressante. On fait un checking des pneus en route avant de traverser les gués et on tient les vitres quand ça vibre trop fort. Seb est un vrai pilote (il se fait doubler par tout le monde) donc on atteint le parking du départ de la randonnée comme prévu, mais un peu fatigués.

C'est parti pour 5h de randonnée de difficulté moyenne dans des paysages grandioses. Le gros avantage est que la randonnée n'est pas très fréquentée à cause de l'état de la route. Les paysages sont donc presque à nous seuls.

On arrive au sommet en 2h30 comme prévu après avoir fait un arrêt pour observer la première vue sur le glacier. En haut on peut presque toucher le glacier du doigt. C'est très impressionnant.

On mange notre sandwich dans un calme absolu et on fait une sieste dans l'herbe au soleil.

Sur le chemin du retour on croise un autre couple de français qui vont faire une autre randonnée non loin de Wanaka. C'est vrai que c'est tentant mais il nous reste encore 2h de descente et 1h30 de piste alors on n'arrivera sûrement pas avant 16h30 pour enchaîner sur l’autre randonnée. Un peu juste tout de même avant le coucher du soleil. On abandonne assez vite l'idée pour prendre notre temps sur le retour et arriver à Wanaka pas trop tard pour se reposer. Le camping cricket ground nous accueillera encore une fois mais cette fois avec une douche froide.

02/04/2018 De Wanaka à Haast, il pleut, il pleut – 200 km

Eh oui comme à chaque fois qu'on s'apprête à attaquer une route scénique le temps est pourri. Ah les charmes de la Nouvelle-Zélande.

Jusqu'à la sortie de Wanaka et le contournement des lacs, passe encore mais ensuite c'est le vrai déluge. On ne voit plus les montagnes qui nous entourent et des fois même la route devant nous. Chauffage et essuie glace à fond, on peine, on peine.

On décide de s'arrêter en route pour casse crouter avant de partir pour Blue Pools, une petite marche de 30 min sous la pluie. La bruine dégueulasse ne donne vraiment pas envie de sortir mais si on ne fait pas ça on sait bien qu'on ne va pas sortir de la journée. Donc on enfile nos beaux K-way fluos et notre courage et on marche. On est pas les seuls à avoir eu cette idée brillante et on est rapidement trempés. Tant pis on mettra le chauffage à fond.

Cette petite marche est notée comme étant une des plus belles randonnées courtes de l'île donc on ne voulait pas rater ça. C'est en effet joli et l'eau est bien bleue même si le soleil n'est pas au rendez-vous. C'est bien parce que c'est sur notre route mais on n'aurait pas forcément fait un détour pour la faire.

On repart après quelques photos et on ne s'arrêtera pas jusqu'à Haast, le néant absolu. Bon après on est conscient que c'est peut être le sale temps qui nous a fait cet effet là. On fait le plein et comme à chaque jour de pluie on essaye de trouver une laverie. Seb va surveiller la machine en écrivant pour le blog pendant qu’Ophé termine son bouquin dans le van. Encore une fois merci aux collègues, ce cadeau est une pépite.

Notre journée poisse continue puisque Seb, dans un élan de maladresse fait tomber la batterie de l'appareil photo dans une flaque d'eau. Heureusement elle ne reste pas longtemps dans le caniveau et en la séchant on arrive à la faire repartir. Mais pour combien de temps...

On part à la supérette s'acheter une bouteille de vin pour oublier ces déboires ;) puis on passe la nuit au camping du lake Paringa.

03/04/2018 De Haast au glacier Franz Joseph et randonnées – 110 km

Aujourd'hui on a certes de la route mais peu de route. En tout, 110 km. On décide donc de consacrer notre temps à marcher sur des sentiers de randonnées multiples.

On s'arrête en premier au bord de l'océan pour écouter les vagues et les regarder se déchaîner sur la plage. C'est un moment magique pendant lequel on ne pense plus à rien et on a du mal à décoller à nouveau derrière. Ça fait un bien fou.

On s'arrête ensuite à un point de vue sur le glacier Fox. Mais c'est encore nuageux, on ne voit donc rien et on décide de ne pas prendre la route qui y monte. On continue notre chemin jusqu'à la petite ville du même nom. On en profite pour acheter quelques cartes postales, se connecter à une borne wifi et se renseigner sur les prix exorbitants d'une visite du glacier en hélicoptère : quelques 300$ par personne. Merci et au revoir.

On va donc faire une randonnée autour du lac Matheson pour admirer "the view of views", "la plus belle des vues" comme ils la surnomment. Les sommets alentours se réfléchissent à la perfection dans le lac et par très beau temps on peut même voir le Mont Cook. On raconte même que beaucoup d'artistes sont venus peindre cette vue. Alléchant n'est-ce pas?!

Bien entendu pour nous ça ne se passera pas exactement comme ça. A vrai dire il fait effectivement très beau puisque le soleil brille de mille feux depuis quelques heures mais les montagnes restent très couvertes. On se contentera donc d'imaginer la plus belle des vues en profitant néanmoins de cette belle petite marche d'1h15. Et en plus on verra même des champignons bleus un peu fluo et ça c'est quand même vachement la classe.

Un petit curry avec riz blanc sur le parking et on repart.

Direction le parking du glacier Franz Joseph (la Nouvelle-Zélande est riche en glaciers pour notre plus grand bonheur) pour se faire plaisir sur notre seconde randonnée de la journée.1h30 dans des paysages de rêves. Le point un peu moins réjouissant est que comme cette randonnée est très accessible (car vraiment plate alors que la récompense est quand même un glacier) il y a vraiment beaucoup de monde. Mais ça vaut le coup. Le glacier est au bout, on évolue dans la moraine entourés de superbes montagnes et de quelques cascades.

Un lieu de tournage de la trilogie est indiqué dans les parages, on pensait le voir d'en bas mais il n'en est rien. Il faut faire une randonnée de 2 jours pour le voir. Tant pis alors.

On retourne au parking et comme on n'en a pas assez, on enchaîne sur une petite marche de 40 minutes, la Peter's pool track. Toute mignonne et toute facile, elle nous promet une réflexion des sommets dans le petit lac. Moui moui on nous l'a déjà faite celle là. N'empêche que cette fois c'est vrai, on les voit vraiment ainsi que le glacier tout au bout là bas. Il paraît qu'il y a un siècle il était au niveau de la Peter's Pool et qu'il n'y a même pas 30 ans on marchait à peine 20 minutes pour le voir. Il était énorme, il en reste moins d'1/4 (infos à vérifier), dans 10 ans où en sera t-il?

Repus par ces belles balades, on fait encore quelques km jusqu'au camping Macdonald. Heureusement pas de Mcdo's en vue mais le nom nous aura bien fait rire. On s'installe à côté d'un local qui a un petit bateau de pêche et qui nous parle de ses coins préférés de pêche ainsi que de ses prises. Rigolo le mec, mais il commence à pleuvoir donc on se met à l'abri pour manger dans notre van. Bonne nuit les petits et à demain pour de nouvelles aventures !