Road trip sur l’île du sud : semaine 1

C’est bien beau d’avoir loué un van, mais maintenant qu’on est à Christchurch, on va où ? Partons ensemble à la découverte de l’île du sud et de ses paysages magiques de montagne !

Voici le récit de notre 1ère semaine au volant de “vahina girl”, notre beau van taggé, du 20 au 26 mars 2018, de Christchurch à Slope Point.

Qui dit nouveau pays, dit nouveau continent, dit nouvelle culture, dit nouvelles habitudes, dit nouveau format d'article ! Logique n'est-ce pas ?!

La Nouvelle-Zélande a été pour nous un réel coup de cœur au niveau des paysages, c'est le pays dans lequel on a dit le plus "Waouh" depuis notre départ, autant sur les routes que pendant nos nombreuses randonnées. On vous propose donc un nouveau format avec plus de photos (beaucoup plus de photos) et moins de texte, plus adapté à notre nouveau mode de voyage en van et pour essayer de traduire nos émotions le plus fidèlement possible.

20/03/2018 Jour 1 : Péninsule de Banks et poney multicolore (103 km)

Comme on est encore fatigués de notre petite nuit à l’aéroport d’Auckland on décide de ne pas trop faire de route pour pouvoir profiter tranquillement du soleil. On met donc le cap sur la Péninsule de Banks à 1h30 de route. Les paysages de cette route ne sont pas réputés pour être les plus beaux ou surprenants de Nouvelle-Zélande mais on en prend déjà vraiment plein la vue. Les collines sont verdoyantes, l'ambiance est douce et appelle à la rêverie, les nuances de couleur détonnent. C'est beau. Au détour d'une colline, on l'aperçoit : le fameux, le magnifique, l’unique… poney multicolore. Ses propriétaires peu scrupuleux devaient sûrement se faire chier un jour de pluie et lui on teint sa crinière en rose et bleu pâle. Il erre maintenant dans son champs à la recherche d'autres amis licornes. Mais ses propriétaires, sûrement déçus de leur œuvre n'ont pas recommencé. Le pauvre, qu'est ce qu'on a rit ! Dommage que nous soyons passés trop vite pour lui tirer le portrait.

On arrive dans la ville de Akaroa au bout de la péninsule. Ville de bout du monde comme beaucoup en Nouvelle-Zélande, on se balade dans ses rues à l'influence française : les noms des magasins sont dans la langue de Molière. Alors ok c'est magnifique mais qu'est ce que les gens doivent se faire chier quand même. Alors ils peignent des poneys. On se balade au bord de l'eau au soleil et on se prendrait bien une petite bière. Ah non pas déjà ?! Ça y est ça recommence.

Notons quand même que c’est le point le plus éloigné de la maison pour nous sur l'ensemble de notre voyage : à ce moment là nous nous trouvons à quelques 18850km de Metz ! Comme le dit Sam dans le seigneur des anneaux “Ca y est ! Encore un pas de plus et ce sera l’endroit le plus éloigné de chez moi où j’ai jamais été.”

On a fait notre plein de vitamine D donc on reprend le van pour rouler jusqu'à la Pigeon Bay non loin d'ici, et passer notre première nuit en camping. Le camping est sommaire, mais joie il y a un bloc avec des toilettes propres et un évier pour la vaisselle. Evidemment pas de douche ou eau chaude. Pour nous y garer il faut quand même débourser quelques 15 dollars néo-zélandais, on se dit que c’est peut-être bien nous les pigeons, mais il faudra s’y faire c’est comme ça ici. Le cadre est magnifique, on gare le van à côté de l'eau pour se faire bercer par le clapotis des vagues. On est super contents de l'endroit et, souvenez-vous de l’épisode précédent, nous avons prévu des crêpes pour l'occasion. Mais c'était sans compter sur notre gaz que l'on avait pas encore testé. La flamme est bien trop faiblasse et on mettra 3h à faire 12 crêpes. Allez au moins il nous en restera une ou deux pour le petit déjeuner.

21/03/2018 Jour 2 : Scenic road jusque Woodbury : il pleut, il pleut. (227 km)

Après avoir médité face à ces paysages sublimes et pris notre petit déjeuner au soleil, nous nous mettons en route pour rejoindre Woodbury à 227 km de là. Woodbury est une minuscule ville dans l'état du Canterburry. De là nous pouvons accéder facilement aux Alpes du Sud qui nous font rêver depuis bien avant notre départ.

Après quelques kilomètres dans la péninsule, on s'arrête au bord de la route pour faire une petite marche et profiter du soleil. La balade est sympathique à l'ombre dans la forêt dense et nous permet de voir un arbre énorme. Au bout de 30 min de petite montée on arrive en haut. Un banc est placé là, surplombant la péninsule et ses collines colorées. Ces néo-zélandais ont le sens de l'esthétique !

On profite du climat super agréable de ce début d'automne et de ce ciel d'un bleu intense : la météo nous annonce le déluge pour dans 2h. On a dû mal à y croire mais on nous a dit que le temps changeait vite ici. On verra bien. On reprend la route et au bout de 30 min ça commence à se couvrir sévère et le vent se lève. Ah oui ça ne rigole pas ici. On a encore le temps de se faire cuire des pâtes et de réparer notre gaz avec un tournevis emprunté dans une station service quand les premières gouttes de pluie nous tombent dessus.

On remonte dans le van et on poursuit notre périple. Et en musique s'il vous plaît. De la vieille country qui passe à la radio et qui va bien avec le décor. Encore 30 minutes de plus et il pleut des cordes, les nuages sont tout bas et on ne voit plus rien à 10 mètres. Mon dieu.

C'est à ce moment qu'on attaque la scenic road qui nous amènera à Woodbury. En Nouvelle-Zélande, ils vouent un culte au mot "scenic". Absolument tout est "scenic" : du point de vue banale à la petite route de montagne qui tourne et qui t'arrache des ohhhh et des ahhhh toutes les 2 minutes. Avec l'expérience on a appris à savoir quand c'est vraiment scenic et quand ça ne l'est pas. La route sur laquelle on est l'est, mais on ne voit malheureusement absolument rien. Quelle déception ! Des montagnes enneigées et des arbres aux couleurs d'automne nous entourent mais on devine à peine les arbres au bord de la route. La pluie se calme mais la bruine la remplace et on a l'impression que les nuages sont de plus en plus bas.

Heureusement nous nous arrêtons près d'un pont pour admirer une rivière impressionnante de part sa couleur irréelle. On se fait un peu saucer, mais les nuages n’oseront quand même pas descendre aussi bas ! On n'a jamais vu un truc pareil et les photos parlent d'elles mêmes.

On finira la route sous la pluie sans aucune autre vue et on pataugera dans la boue au camping. Poireaux patates pour finir cette journée et on n’aura même pas la foi de monter la table, on mangera donc sur nos sièges à l’avant du van. Allez, une bonne douche chaude pour se remettre de nos émotions ? Ah ben non, au camping de Woodbury, y a rien (mais ce n’est que 5 NZD)...Allez rideau. Au moins on ne dort pas sous tente ;-).

22/03/2018 Jour 3 : Route scénique de Géraldine au lac Pukaki (145 km)

Aujourd'hui il ne pleut plus mais ça ne devrait pas tarder. Une dame promène son chien en bottes en caoutchouc (ah mais c’est ça qu’on aurait dû acheter en fait !) et nous demande ironiquement si nous n'avons pas eu trop froid cette nuit. Froid, non ça va, on a pas mal de couettes, mais le bruit de la pluie sur la taule nous a quelque peu réveillé. On prend donc la route de bonne heure pour nous rendre à l'office du tourisme de Géraldine à une dizaine de km d'ici histoire d'avoir une connexion internet pour voir les prévisions météo des prochains jours et se renseigner sur les chemins et activités à faire dans la région.

Les prévisions sont mauvaises, ils nous annoncent 1 semaine de pluie non stop et on demande donc s’il y a une rando abritée sur notre route. Il y en a une dans une forêt mais elle n'est pas du tout sur notre route. 1h30 de détour pour ne pas connaître l'état du chemin qui est sûrement boueux avec le temps, nous convainc de ne pas y aller. C'est bien beau mais on fait quoi du coup ?! Les montagnes autour ne sont pas visibles du tout et on a peur que ce soit pareil au Mont Cook, notre marche de demain. La nana de l'office a l'air du même avis que nous et nous conseille de rebrousser chemin et de longer la côte jusqu'à Dunedin. Le moral est au plus bas car ce devait être notre étape phare du sud de la Nouvelle-Zélande.

Oh et puis zut, on est ici qu'une fois dans notre vie. On se lance donc à cœur perdu sur cette scénique route où on ne voit pas la scène jusqu'à Poaka. Avec un peu de chance les prévisions météo sont aussi mauvaises qu'en Asie.

On fait notre première pause à Fairlie, un autre trou du cul du monde pour manger des tartes à la viande car on nous a dit à l’i-Site qu'elles étaient bonnes. Elles le sont en effet mais elles ressemblent étrangement aux tartes à base de viande d'humain faites par la femme du barbier de Fleet Street dans Sweeney Todd. Bah quoi on passe le temps comme on peut hein !

Ça y est il ne pleut plus, on conduit donc notre char jusqu'au lac Tekapo pour faire une petite balade digestive. Les couleurs du lac et les paysages autour sont magnifiques même si on ne voit pas encore tout à fait toutes les montagnes. Waouh quelle grosse claque. On marche une petite demi heure et il fait plutôt venteux et assez froid mais heureusement on a nos doudounes magiques et nos coupe vents dont on est super contents, plus nos beaux kways vert pomme, la classe. On reprend la route et on fait un arrêt plus loin pour voir une petite chapelle surplombant le lac. C'est encore une fois très beau et on a bien fait de tenir tête à la météo. Des bus de chinois ont aussi fait le déplacement, alors on ne s’attarde pas trop. Dur dur d’avoir une photo sans personne.

On voit ensuite quelques pubs pour des bains chauds et on se dit que ce serait peut-être une bonne occasion de se prendre une petite douche au bout de ces 3 jours de route. Le cadre est très beau et ils le vendent clairement mais pour le prix (20€ par personne tout de même) on se dit qu'on n'est pas encore assez sales et que nos cheveux gras attendront bien quelques jours de plus (âmes sensibles, s'abstenir). Le lac Pukaki est sublime aussi, d'un bleu surnaturel, et les montagnes commencent à bien se dégager. C'est vraiment de bonne augure pour demain.

On repart contents vers notre camping gratuit de Poaka (mais avec chiottes sèches puants) qui se trouve en plein milieu d'un lieu de tournage du Seigneur des Anneaux, celui des plaines du Rohan. On s'y croirait tellement...Enfin plus Ophé que Seb qui n'est pas un grand fan de la trilogie. On fait durer le suspens, on le visitera seulement demain.

23/03/2018 Jour 4 : Route vers le Mont Cook (64 km) et retour vers Omarama

Ce matin lorsque le réveil sonne, nous prenons soin de regarder à travers nos rideaux de fortune pour apercevoir les montagnes. On les voit parfaitement. Yes ! On va pouvoir faire la route jusqu'au Mont Cook. On fait un stop à l'office du tourisme avant pour checker la météo / se brosser les dents / faire la vaisselle dans leurs toilettes et admirer la vue sur les montagnes.

On traverse avec admiration la vallée qui mène au Mont Cook et qui est impressionnante de beauté. C'est grand, pardon c'est immense, non c'est vaste, c'est un peu jaune, orange, brun clair, noir et bleu. Enfin vous voyez quoi c'est beau. De l'autre côté du lac on voit de loin un autre lieu de tournage du Seigneur des Anneaux, la station Braemar où des scènes du Hobbit ont été tournées. On traverse la vallée et on ne sait plus vraiment où donner de la tête. Et comme si ça ne suffisait pas, on nous rajoute au loin un Mont Cook qui se découvre parfois, qui est soit dit en passant le plus haut sommet de la Nouvelle-Zélande culminant à 3724 m d'altitude. On découvre tout cela en musique, celle de Batman, "the dark knight rises". Des frissons.

Les arrêts sur la route sont donc assez nombreux et arrivés au parking des randonnées on décide d'attaquer directement la balade de la Hooker Valley, une randonnée facile de 3h A/R dans des paysages dignes du surnaturel, au son des glaciers qui s'effondrent et craquent dans un grondement étonnant. La balade est en effet très facile car des passerelles en bois balisent tout le chemin qui reste assez plat tout du long jusqu'au glacier. Les paysages sont bien entendu magnifiques avec pas moins de 3 glaciers que l'on peut voir de très près et bien sûr la récompense du Mont Cook entre deux nuages au milieu de la randonnée. On s'y arrête pas mal de temps pour admirer les paysages et manger quelques gâteaux. Tiens un iceberg au milieu du lac ! On s'y baignerait bien.

On fait le chemin de retour au van avant la pluie en se pressant un peu. On arrive au parking et il pleut. Les montagnes se couvrent et on ne voit bientôt plus rien. Pour le coup on a vraiment eu du bol. Malheureusement pour nous on ne pourra donc pas faire la deuxième randonnée que l'on avait prévu "Kea Point" pour voir les kéas, les perroquets d'altitude de la Nouvelle-Zélande. A la place on se fera des pâtes chinoises à la sauce tomate. Un vrai délice !

On a beaucoup aimé cette randonnée même si elle est très fréquentée et que ce n'est pas une boucle mais un aller/retour.

On reprend la route vers Omarama. Par contre, chiasse verte, on pensait faire le plein au village du Mont Cook mais les prix exorbitants nous dissuadent très vite. On fait un rapide calcul de consommation, on pense que ça doit passer selon les estimations. Assez vite, la réserve s’allume, et Seb fait de l'éco conduite stressée pendant qu’Ophé essaye de le rassurer tant bien que mal. Que d'aventures mes amis, que d'aventures !

Le plein fait à Twizel, trêve de suspens nous nous dirigeons vers le fameux lieu de tournage du Seigneur des Anneaux de Pelennor Fields (bataille de Minas Tirith, dans le Retour du Roi) que nous avions repéré hier. Une vieille piste dégueu achève notre Seb qui commence à bougonner. Tout ça pour un vieux champ comme il y en a partout autour ! Mais chut, nous y voilà, la magie et l'imagination opèrent. Quelques photos plus tard, on se dirige vers notre lieu de repos pour la nuit, le camping gratuit de "Auhiri Bridge". Il y a un pont, il y a une rivière c'est le camping d'Auhiri Bridge.

24/03/2018 Jour 5 : Route de 230 km vers Dunedin, en passant par le monde de Narnia

La route de 230 km passe des montagnes et des grands espaces aux collines verdoyantes pleines de moutons laineux en peu de kilomètres . Le gros cliché. On passe un peu plus de la demi-journée dans la voiture en faisant quelques arrêts indiqués par l'application Campermate, une appli super bien faite répertoriant tous les points d'intérêts sur la route ainsi que les campings, les stations essence, les toilettes (très utiles en temps de crise)…etc.

On fait notre premier arrêt à un joli lac où il y a pas mal d'oiseaux et aussi un terrain de golf. On marche quelques km pour arriver à une ancienne piste d'aéroport engloutie par le lac. Sur le retour, Seb cueille quelques pommes qui ne seront pas bonnes. Ca lui apprendra.

Sur la suite de la route qui longe une rivière on voit énormément de possums écrasés. Ces petits animaux nocturnes protégés en Australie mais détestés en Nouvelle-Zélande sont un vrai fléau pour la faune et la flore de l'île. Introduits illégalement par des nouveaux arrivants peu scrupuleux ils détruisent absolument tout, mettant des espèces endémiques en danger d'extinction. Le gouvernement a pris le problème au sérieux puisqu'ils les ont classés dans la catégorie des nuisibles et leur font la chasse en posant des pièges un peu partout, surtout dans les réserves naturelles. On ne s'émeut donc pas trop de les voir écrasés ça et là mais on n'irait quand même pas jusqu'à les écraser volontairement comme certains néo-zélandais.

Après un arrêt un peu inutile à des pétroglyphes faits par des Maoris dans la roche mais qu'on voyait à peine, on s'arrête à Elephant Rocks. Des rochers lisses et immenses mais pas du tout en forme d'éléphants (ils ont dû les nommer ainsi pour appâter le touriste) dans des collines verdoyantes : bienvenue sur un des lieux de tournage du Monde de Narnia. C'est bien sympa et on en fait le tour rapidement. On mange ensuite nos sandwichs au camembert (oui oui il est arrivé aussi jusqu'ici) sur nos chaises de camping au bord de la route en se faisant cuire le dos au soleil. Dure dure la vie.

Notre dernier arrêt se fera aux Boulders de Moeraki avant Dunedin. Ce sont des roches volcaniques toutes lisses et toutes rondes sur une plage. Il faut donc faire bien attention à y aller aux heures de marées basses sinon l'expérience est un peu ratée. L’entrée est payante mais par chance (ou par malhonnêteté, on ne le saura jamais), nous avons trouvé un petit chemin détourné qui rattrape le chemin principal un peu plus bas et qui permet de voir ces rochers gratuitement. Ce sont des rochers sur une plage, faut pas déconner quand même. Le spectacle est joli mais bon ce n’est pas non plus l’arrêt indispensable, on l’a fait car il se trouvait vraiment sur notre route, sans détour donc.

On arrive du coup assez tôt au camping gratuit que l’on a repéré, à la Warrington Reserve. Il se trouve assez loin de Dunedin mais le cadre est superbe (comme souvent dans les campings sur cette île de toute façon) donc on décide d’y rester pour une nuit. De plus il y a très peu de places pour les vans non self-contained (ndlr sans chiottes portables) donc on ne veut pas prendre de risque et perdre notre place. Allez pour une fois on arrivera avant la nuit dans un camping et au final c’est pas plus mal.

Une canne très curieuse et n’étant visiblement pas effrayée par les humains, que nous baptiserons Georgette, essaye de rentrer dans notre van pour voir si y aurait pas un peu de bouffe par ici. Elle se balade comme ça dans tout le camping et fait du racolage chez tout le monde. Elle est trop drôle et Mémère Oiseau (Ophé) craque encore une fois en lui donnant un peu de pain de mie rassis.

25/03/2018 Jour 6 : Route de 100 km vers Dunedin et péninsule d'Otago : au menu décrassage et rencontre avec un albatros

Dunedin est la deuxième plus grande ville de l'île du Sud après Christchurch (à vérifier). Une ville étudiante, dynamique et en bord de mer sympa à visiter d'après ce que nous avons pu lire sur le sujet. C'est donc là que nous nous rendons après les paysages aux couleurs surréalistes de la région du Mont Cook.

Avant de visiter la ville on passe à la station décrassage. Eh oui car si vous avez bien compté ça fait le sixième jour qu'on n'a pas pris de douche et ça commence à sentir le poney. Les cheveux pour ceux qui en ont, tiennent maintenant tout seul sur la tête. Alors bien sûr ce n'est pas parce que vous partez en Nouvelle-Zélande en van que vous allez forcément ne pas pouvoir vous doucher. Néanmoins, il faut savoir que les douches sont payantes (en général 3 ou 4 € les 5 minutes et un peu plus si on veut de l'eau chaude). Il y a bien entendu des campings très bien équipés avec douches chaudes mais il faut payer entre 15 et 40€ la place donc on se rend bien vite compte que ça ne rentrera pas du tout dans notre budget de routard. Il reste donc les piscines publiques (en général l'entrée est entre 6$ et 8$). Donc voilà il y a du choix pour ceux qui ont le budget en conséquence. Pour les autres, il y a les lacs en saison (donc on oublie pour nous, c’est l’automne), ou la douche une fois par semaine et les lingettes/gant de toilette et savon dans les toilettes handicapés entre temps.

Donc, passage à la station de décrassage disais-je. Pour la peine on a choisi une piscine municipale de luxe, j’ai nommé celle de Dunedin. Pour 7$ on a le droit à une douche chaude illimitée (faut juste ressortir appuyer sur un bouton toutes les 3 minutes), l'entrée à la piscine et un bain chaud à bulles. On y reste 2h et on prend 2 douches à la suite. C'est fou ce que ça fait du bien de se sentir propres. Un nouvel homme et une nouvelle femme sont nés sous vos yeux englués de bonheur.

On cherche ensuite un restaurant car on en a un peu marre des sandwichs du midi. On jettera notre dévolu sur 2 bons gros burgers. Le classique de la Nouvelle-Zélande, ici c'est la bouffe nationale. Seb teste le burger à la betterave, histoire d’être sûr qu’on ne lui en piquera pas.

On s'attaque ensuite à un tour street art de la ville. On suit un plan de l'office du tourisme qui nous amène aux différentes œuvres sur les façades des immeubles et qui nous fait en même temps visiter la ville. Super sympa.

On fait ensuite un détour par la rue habitée la plus pentue du monde, Baldwin Street, qui se trouve à quelques minutes en voiture du centre. C'est en effet très pentu et on n'ira pas jusqu'en haut car on vient de prendre notre douche et qu'il faut donc à nouveau attendre quelques jours pour la suivante, on ne voudrait pas trop transpirer tout de suite ! Après quelques photos à la con on reprend donc la route pour la péninsule d'Otago.

La péninsule d'Otago est l'attraction naturelle phare autour de la ville. La route sinue entre collines verdoyantes et bords de mer et permet d’avoir des vues absolument magnifiques sur toute la péninsule. Franchement un pur coup de cœur pour nous. Malheureusement, nous n’avons pas pu admirer les pingouins aux yeux jaunes ou les pingouins bleus revenant du large que l’on nous a vendu un peu partout sur cette côte, mais on a vu quelques phoques (bon ok on en a chez nous aussi) et (attention !) deux sublimes albatros. Apparemment il fallait payer assez cher pour aller les voir dans la réserve qui était sur le point de fermer, mais têtus come on est on s’est dit que les oiseaux ça vole (surtout les albatros), donc on s’est un peu éloignés. Et on les a vu, planer dans le ciel !

Nous dormons non loin de là, sur le parking d’un champ de course hippique, le Mosgiel horse club.

26/03/2018 Jour 7 : Route de Dunedin à Slope point : entre délires psychédéliques néo-bohèmes et nuggets (what?!?!) – 190 km

On fait notre premier arrêt sur une jolie plage où l'on est censé pouvoir trouver des coquillages de Paua, des coquillages énormes dont l'intérieur est nacré. La pêche est très réglementée car ces coquillages sont sacrés pour les Maoris : pas plus de 10 par jour et au dessus d'une certaine taille que l'on pêche en apnée vers les 4 à 6m de profondeur. Comme la pêche ne nous intéresse pas, on espère en trouver sur la plage vidés de leurs petits habitants. Mais rien, nada, peau de zobi.

Nous continuons ensuite à rouler jusqu’à Nugget Point, en partie parce qu’on trouve le nom rigolo. En plus, pour y aller, il faut passer par Kaka Point, vous imaginez la tranche de rigolade dans le van ! On y découvre des falaises qui se jettent dans la mer et un beau phare blanc tout au bout du chemin… mais pas de nuggets.

Sur campermate, nous avons repéré deux arrêts culturels décalés. Le premier d’entre-eux s’appelle Teapotland. Il s’agit d’un stop rapide pour observer le jardin d’un passionné de théières qui expose sa collection délicieusement kitsch en plein air. Et il y en a ! Des théières de toutes les couleurs, de toutes les formes, de la plus simple à la plus originale (et pour certaines, on se demande même franchement comment on peut servir du thé avec).

Pour se remettre de nos émotions, nous marchons un peu vers de petites chutes d’eau, les Purakaunui Falls. Alors c’est sûr qu’après le Laos cela nous parait vachement moins impressionnant, mais la balade dans la forêt est très agréable.

Allez, j’avais parlé de DEUX arrêts décalés (c’est bien, y en a qui suivent). Nous passons donc par “the lost gypsy caravan” où un doux rêveur nous invite dans son monde. Il a construit des tas de machines amusantes et inutiles mécaniques ou électroniques, souvent alimentées par l’énergie solaire, éolienne ou par la force des bras en tournant des manivelles. En entrant, un bouton avec un panneau “ne pas appuyer sur ce bouton” nous asperge d’eau. Une fois la porte passée, un petit train électrique fait le tour de la caravane, en actionnant toutes sortes de machins faisant de la lumière, du bruit, des mouvements improbables… Un vrai retour en enfance, on veut tout essayer, tout toucher et découvrir la blague qui se cache derrière le gadget.

Bon, c’est bien beau de rigoler mais avec tout ça nous sommes trop à la bourre pour aller jusqu’à Invercargill. Seb commence à fatiguer de la route et il fait bientôt nuit. Plutôt que de forcer, nous établissons notre campement dans un freecamp non loin du point le plus au sud de l’île du sud, Slope Point. Le confort est sommaire comme presqu’à chaque fois que nous dormons dans un lieu gratuit mais le lieu est magnifique. Un petit golfe sur lequel nous regardons le coucher le soleil borde la pelouse du camping.

Nous ne le savons pas encore, mais le lever du soleil sera encore plus magique… Mais pour voir ça il faudra revenir pour lire le prochain article !

Et c’est à ce moment qu’on se rend compte que nous avons tenu parole sur le nombre de photos… mais pas vraiment sur la longueur des textes. Décidemment, on a du mal à faire court ! Peut-être dans le prochain ?