Après Vientiane, nous reprenons la route qui cette fois est tortueusement belle et qui nous mènera non sans avoir subi de nombreux tournants vertigineux pendant 12h vers les premiers amours d'Ophé en Asie : Luang Prabang.
Nous nous arrêterons dans cette petite ville de charme pour 5 jours reposants du 26 février au 2 mars 2018.
Luang Prabang ayant été un immense coup de cœur pour Ophé lorsqu'elle y avait été en mai 2016 avec ses amis, nous ne pouvions pas ne pas nous y arrêter. Destination très touristique s'il en est, Seb n'était pas trop chaud à cette idée mais l'enthousiasme débordant d'Ophé et les quelques photos de son dernier voyage ont bien aidé.
Charmante, attirante, reposante, envoûtante, cette petite ville classée au patrimoine mondial de l'humanité et très différente des autres villes asiatiques a tout pour plaire. Allez on embarque.
Nous partons de Vientiane dans un bus de jour tôt le matin. 12 heures pour faire moins de 400km, avec des laotiens dans le bus c'est synonyme de tournants et donc de vomitos pendant tout le trajet ! C'est bizarre, ils ne supportent vraiment pas la route, même droite (mais s'obstinent à prendre le bus). Un cocorico retentit dans la soute du bus, tout est normal, quelqu'un voyage juste avec son coq. Jusqu'à Vang Vieng, tout se passe paisiblement, on roule bien et il n'y a pas trop de virages. Nous passons dans ces reliefs karstiques impressionnants et majestueux qui ont fait la renommée de cette ancienne capitale du vice qui essaye de se racheter une réputation. Pendant des années, des générations de backpackers s'y sont pressés pour faire du tubing sur la rivière en avalant des buckets d'alcool bon marché et consommer diverses drogues. Le Laos a finalement fermé les bars et fait la guerre à ces pratiques après de nombreux incidents. Reste donc le décor de carte postale et les activités plus classiques, comme des tours de buggy. Depuis la fenêtre du bus, nous admirons les montagnes et les rizières autour de la ville. Il n'y fait pas un temps génial et nous ne regrettons pas trop de ne pas nous y arrêter, car nous savons que nous retrouverons ce genre de paysages plus au nord, au calme, à Muang Ngoy, loin des hordes de chinois et de coréens qui envahissent à présent Vang Vieng en quête de sensations packagées. Car ce qui choque c'est qu'ici tout semble désormais écrit en chinois dans les rues... autour de la bus station plus de trace de lao ou d'anglais, la ville a été littéralement rachetée.
Il est midi et demi, nous attaquons maintenant la partie montagnarde du voyage. Le bus nous arrête dans un petit restau au bord de la route et on nous donne un "bon pour une noodle soup". Il faut bien ça pour supporter les tournants. Car des virages, il y en a ! Mais c'est aussi pour ça qu'on a pris un gros bus de jour, parce que le spectacle par la fenêtre est réellement génial. On aimerait pouvoir s'arrêter partout pour prendre des photos mais ce n'est malheureusement pas possible et les vitres du bus sont dégueulasses, on garde donc toute cette beauté dans nos souvenirs, rien que pour nous. Désolé, si vous voulez voir, il va falloir y aller ! Sachez que, pour les pressés, il existe une autre route "express" empruntée uniquement par les minivans et les voitures, sans les tournants et avec de moins de vues. Elle est tellement pentue que les bus n'y ont pas accès. Nous, on a préféré prendre un big bus parce qu'ils roulent moins comme des dingues et qu'on voulait voir cette superbe route. Quelques jours plus tôt, un van s'est d'ailleurs crashé méchamment sur la route express et elle n'était plus accessible qu'aux voitures quand nous avons voyagé. Quand on voit ceux qui nous doublent à fond la gomme dans les virages, on se dit qu'on est quand même mieux en prenant le temps, même si on n'est déjà pas toujours rassurés de la conduite de notre chauffeur !
Nous arrivons épuisés au centre ville de Luang Prabang après notre périple aventurier et non sans avoir férocement négocié en vain le prix du tuk-tuk qui nous ramènera au centre ville. Il est déjà presque 21h.
Chargés de nos gros sacs à dos, nous cheminons dans les rues à la recherche d'un petit hôtel pas cher. L'odeur de tiaré embaume la rue et on la respire à pleins poumons. Que c'est bon de se retrouver ici après 2 ans d'absence. Comme un doux retour à la maison.
La guesthouse où Ophé avait été avec ses amis à l'époque étant largement au dessus de notre budget, nous en trouvons une autre à deux pas de la Nam Ou sur Ratsavong road pour quelques euros de moins (12 000 kips la nuit = 12€). Ça paraît peu, mais Luang Prabang subit quelques peu les joies du tourisme qui font augmenter les prix, il faut fouiller pour trouver des pioles à moins de 30 dollars. À ce tarif on a quelques cafards (que l'on nommera Edgar) et notre chambre ressemble plus à un cagibi avec fenêtres "vue sur un mur" qu'à une chambre proprette avec vue sur le Mekong. Mais on s'en fout, on a décidé que ce serait ici chez nous. En plus le nom nous fait rêver, "Aussie Sports Bar Guesthouse", un truc bien typique.
Visite de la ville
Le lendemain, on se lève pépère après une grasse mat' et on part à la découverte de la ville. En fait, principalement 2 rues parallèles au Mekong plutôt très calmes et vides la journée et assez pleines le soir grâce ou à cause du marché nocturne. A cette heure là de la journée on ne devrait donc pas être trop embêtés.
Ophé se rappelle de la ville comme si c'était hier et on visite à nouveau avec plaisir les rues, les temples, les parcs, les bords du Mekong et les ruelles désertes et fleuries sous une chaleur un peu étouffante, il faut bien le dire. On découvre cette petite ville au rythme laotien, chose qu'il faut vite apprendre à faire sous peine de se gâcher les vacances à coup d'énervements.
On en a vue une qui était fraîchement débarquée d'Angleterre et qui se plaignait qu'au bout de 40 minutes elle n'était toujours pas servie. Eh oui madame, tu es maintenant sur un autre continent et il va falloir t'y faire. Ici le temps ne te prends pas, tu le prends, le temps. Ici, même les instant noodles prennent du temps à cuire.
On s'arrête en route pour admirer le magnifique pont de bambou qui permet de traverser la Nam Ou et à un joli parc où la Nam Ou et le Mekong se rejoignent. C'est ici que se trouve la maison de l'unesco, puisque tout le centre ville est classé. Nous remontons maintenant la deuxième rue parallèle au Mekong pour retourner lentement vers notre hôtel. En chemin on s'arrête quand même au Wat Xiengtong afin que Seb puisse visiter ce temple majestueux, un des plus beaux de la ville. Ophé qui l'a déjà visité reste sur le côté à cramer au soleil.
Ce temple est composé de plusieurs bâtiments, tous finement décorés et dorés. Là, une barge sacrée à tête de canard est abritée derrière des portes monumentales. Ici, ce sont de nombreuses statues de Bouddha entourées de peintures d'Absara. Sur la facade, une mosaïque représente l'arbre de vie, le banyan sous lequel Bouddha prie.
C'est à ce moment que notre appareil photo décide de ne plus avoir de batterie. On écourte donc notre balade pour aller le recharger à notre hôtel. Et ça tombe finalement bien car il fait faim en cet après-midi. On va donc se faire un délicieux casse croûte poulet avocat près de l'endroit où se tient le night market les soirs.
On décide de consacrer le restant de l'après-midi à la visite du Mont Phousi, LA colline sacrée de Luang Prabang, le lieu de tous les Bouddhas, debout assis couché, du Bouddha du lundi qui fait la gueule au Bouddha du dimanche qui est content. On peut aussi admirer l'emplacement sacré du pied sacré de ce sacré Bouddha dans une petite grotte, sans doute sacrée elle aussi. Cette balade est sympathique malgré la montée des marches quelque peu éprouvante par cette chaleur.
L'intérêt du site est que l'on peut aussi voir le coucher de soleil sur Luang Prabang vu que la colline domine la ville. Mais malheureusement la colline est victime de son succès auprès des touristes. Nous arrivons vers 16.30, bien en avance pour le coucher de soleil et il n'y a tout d'abord pas grand monde donc on s'installe tranquillement. Le soleil décline et on commence à prendre quelques photos. Quand, horreur ! On a la mauvaise idée de se retourner et de voir la quantité de personnes derrière nous et à côté. On ne les avait pas entendu arriver au fur et à mesure. Il y en a partout, certains ont même escaladé les marches du stupa. C'est tout de même un peu affligeant même si l'on est bien conscient de faire partie de cette masse. On n'a jamais eu autant l'impression d'être sur les routes touristiques du Laos qu'à ce moment là et on ne nous y reprendra plus.
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| L'instant "selfie de chinois". Nous qui voulions être peinards ! |
On redescend de l'autre côté du Mont Phousi par le chemin qui mène directement au Night Market de la ville. Ce marché se tient tous les soirs à Luang Prabang dès le coucher soleil et jusqu'à 22h. Alors bien sûr c'est le lieu de rendez-vous de tous les touristes mais au delà de ça c'est un des plus beaux marchés du Laos pour la diversité des souvenirs et un des seuls où on peut encore trouver de l'artisanat non "made in China". Donc pour nous ça a vraiment été l'occasion de découvrir les différents savoir-faires des ethnies du Laos même si c'est l'ethnie Hmong qui est la plus représentée sur ce marché, réputée pour sa fibre commerciale.
Pour finir la journée sur une note gourmande, on se rend dans au night market côté bouffe. Au menu une assiette pleine à ras bords de mets divers et variés tous plus colorés les uns que les autres. Pour 1,50 €, on nous donne une assiette et on a accès au buffet végétarien, c'est plus qu'imbattable. Au stand d'à côté, on aurait pu manger des pieds et des têtes de poulet frits, mais en fait ça nous disait moyen.
| Qui n'en veut ? |
Ça fait longtemps qu'on n'a pas vu de cascade
Pour notre deuxième jour dans la ville on décide de se rendre hors de la ville. Mais pas très loin on vous rassure. A seulement 25km et quelques de Luang Prabang se trouvent de superbes chutes d'eau d'un bleu cristallin : les chutes de Kuang Si.
On tente de s'y rendre en stop mais l'endroit que l'on choisit pour trouver un chauffeur potentiel n'est pas terrible. En effet nous sommes sur l'axe principal de la ville donc les voitures ne se rendent pas forcément aux chutes d'eau. La ville est étendue et ce n'est pas facile d'en sortir à pieds. Au bout de 30 minutes un mini van finit par s'arrêter. C'etait pas ce qu'on souhaitait à la base mais au final on arrive à bien négocier le prix. L'aller retour nous revient à 50 000 kips pour 2 alors que les autres personnes du minivan payent plutôt 100 000 kips par personne.
Le mini van fait la tournée des hôtels pour faire le plein de gens (alors qu'à la base il nous avait dit qu'on ne serait que 4) et on arrive aux chutes au bout d'1h30. Le chauffeur essaye de collecter l'argent pour l'entrée à la cascade en prétextant qu'il va payer pour nous. Certains naïfs lui donnent, nous on est assez grands pour prendre un billet tout seul sans avoir besoin de payer plus pour que quelqu'un le fasse pour nous... en plus nous avons une petite idée derrière la tête, vous allez voir. À l'arrivée il nous dit qu'on doit être de retour dans 1h (mais qu'apparemment c'est suffisant). Personne ne bronche. Sauf nous évidemment ! Même si c'est suffisant pour un coup d'œil rapide et un retour dans la matinée, 1h c'est franchement rien si on veut profiter pleinement des lieux. Donc, on lui dit qu'on ne fera pas le retour avec lui. On négocie à nouveau pour finalement lui payer 30 000 juste l'aller (allez, il a gagné un pourboire au passage, ça reste moins cher que le tarif normal), qu'on lui règle discrètement loin des regards des autres passagers qui paient beaucoup plus. Vu le nombre de minivans on en trouvera bien un qui nous redscendra à Luang Prabang l'après-midi.
Comme l'entrée des chutes d'eau est payante (pas biennnn !), on décide de gruger (biennnn !) par une petite route boueuse qui monte et qui tourne à partir du village et qui est indiquée sur mapsme comme "free entrance to waterfall". On croisera en route quelques locaux en moto-claquettes-sans casque mais aucun touriste. Visiblement les gens sont contents de payer pour voir de l'eau qui coule. Mais nous on en a un peu assez de se faire plumer partout. Arrivés à la porte après un peu de grimpette, il n'y a effectivement pas de caisse 😊
| C'est donc ici l'entrée secrète ? |
| Et dire que pendant ce temps là, y en a qui bossent... |
On arrive en haut des chutes d'eau et il n'y a personne. Forcément on est à contresens du flot touristique. Ce bon plan est doublement gratifiant !
On prend le temps d'admirer encore une fois la générosité de dame nature et on profite de ce lieu magique. On dirait qu'ils ont dillué du harpic WC dans l'eau tellement sa couleur bleutée est surnaturelle. Quelques personnes se baignent mais sur le coup on n'a pas envie de les imiter car l'eau est assez fraîche. On préfère mariner dans notre jus de transpi' (ces jeunes sont vraiment dégueulasses).
On passe 3 bonnes heures sur place et on se rend ensuite à la ferme aux papillons (c'est mignon hein?!) en n'oubliant pas de sortir par le parc aux ours lune, qui s'occupe de prendre soin d'ours victimes du braconnage, très présent dans la région. Ils sont notamment mis en cage pour leur jus de bile supposé aphrodisiaque. Les animaux recueillis sont traumatisés et ne pourront jamais être relâchés dans la nature. La plupart des ours siestent dans des hamacs et on se dit qu'on aimerait bien les imiter bercés par le chant des oiseaux de la forêt et le boucan des insectes tropicaux (il y en a qui font un bruit de tronçonneuse assez marrant mais pas dérangeant pour autant).
On s'enfile vite fait un sandwich (pas très laotien tout ça...) et on passe par une boutique de souvenirs pour acheter une boîte en bamboo pour faire cuire le sticky rice. C'est la méthode traditionnelle au Laos et les boîtes sont très jolies donc on en profite. Malheureusement on se rendra compte à Bangkok quelques heures avant notre vol pour la Nouvelle-Zélande que le bois est infesté de parasites. On arrivera à en exterminer avec notre insecticide antimoustique mais comme on n'arrive pas à savoir s'ils ont pondu on préfère laisser la boîte en Asie. Dommage...mais plus sûr !
Le parc aux papillons est un endroit charmant, bien que tout petit et on profite encore une fois pleinement de la quiétude des lieux. Ce parc a été créé par un couple de hollandais qui ont embauché par la suite des locaux pour s'occuper de l'entretien du parc et des soins aux papillons. L'ensemble est très bien entretenu et très joli et on sent d'office l'effort fait pour l'aménagement du parc. À l'intérieur on peut admirer les différentes variétés de papillons présents au Laos à cette saison, qui sont tous plus colorés les uns que les autres. Aussi, on s'essaye à la "fish pedicure" ce qui est une première pour nous. Mais il faut dire que l'endroit s'y prête bien, en tout cas mieux qu'assis dans un salon dans une vitrine qui donne sur une rue passante où tout le monde te regarde en train de te faire rogner les croûtes de pied. Ça chatouille un peu.
On essaye vite fait le stop pour rentrer mais comme il n'y a visiblement pas de voitures de location avec des places libres ou de locaux qui retournent sur Luang Prabang on abandonne et on remonte jusqu'au parking d'où partent les mini-vans. Et comme de par hasard on retrouve notre cher ami du matin, dans son service de l'après-midi, qui a l'air tout content de pouvoir se refaire un bon petit pourboire. On négocie le même tarif que le matin même et en route, ce qui nous arrange bien et lui aussi.
Le soir nous retrouverons Sophie notre motarde de la victoire pour un bon restau et une bonne bière et plus tard nous rejoindrons Aymeric et Léa pour boire un verre devant un supermarché dans des odeurs de pipi de chien (pas très glamour mais on vous assure que c'est l'endroit le moins cher de la ville, une bière à 6000 kips ça se mérite !). On n'est encore jamais sortis tous ensemble mais on découvre finalement que Sophie a elle aussi déjà rencontré Aymeric et Léa sur la boucle des Bolovens et avait passé une soirée avec eux. C'est fou comme le monde est petit !
De l'autre côté du Mékong
Le troisième jour c'est la terrible maladie qui assaille Ophé. Après avoir survécu à l'Inde, et voyagé 6 mois en Asie, l'affreuse coulante la frappe à 10 jours de la Nouvelle-Zélande. C'est quand même pas de bol faut dire, même si ça fait bien rire le Seb qui en a souffert régulièrement. On décide que ça ne va tout de même pas gâcher notre journée et après quelques immodiums, la meilleure invention après le fil à couper l'eau chaude, on fait ce qu'on avait prévu : rejoindre l'autre rive du Mékong pour explorer le village d'en face et ses alentours.
On se rend à l'embarcadère et en 5 minutes nous trouvons une pirogue qui permet de faire la navette entre les 2 rives. Elle est chargée de locaux qui reviennent du marché de Luang Prabang avec leurs courses dans de jolis paniers en bambou ou dans des gros sacs à viande. La traversée est ultra rapide et nous permet d'avoir un aperçu totalement différent de la vie au bord du Mékong. Ici très peu de touristes voire pas du tout alors que, rappelons le, nous sommes à même pas 5 minutes de pirogue de Luang Prabang et que le petit village dans lequel nous sommes est visible de Luang Prabang. Ce n'est donc pas l'endroit le plus pommé du monde. Et pourtant...
Lors de cette randonnée d'une demi journée on découvre le visage sauvage et non touristique de Luang Prabang. La balade en elle-même est chouette car elle offre de belles vues sur le Mekong et sur Luang Prabang et n'est vraiment pas compliquée car elle se contente de longer les bords surplombant la rive du Mékong. Quelques arrêts nous permettent de nous balader dans des temples complètement isolés et il faut le dire un brin perdu dans la nature environnante. Heureusement, les moines sont modernes et ont pensé à mettre des toilettes pour agrémenter notre randonnée et pour le plus grand soulagement d'Ophé (à une grosse araignée près). N'empêche, les cachets font assez vite effet donc on finit la rando tranquillement.
Sur le chemin du retour, on croise un attroupement de femmes qui ont l'air de sortir des temples ou qui attendent qu'une cérémonie se déroule. On attend avec elles et avec 4 autres français en se demandant bien ce que ça peut être (on a tenté de communiquer en langue des signes mais ça n'a pas marché). Finalement au bout de 20 minutes, elles se dispersent et puis plus rien... Cela restera dans les mystères du voyage. On traverse le village en sens inverse pour profiter de l'atmosphère à l'heure de la sieste et des karaokes à grosse sono en préparation.
Arrivés à l'embarcadère, on décide pour changer de prendre le bac. Le mec nous embrouille en essayant de nous faire payer le prix qu'il ferait payer pour deux personnes à moto. On fait donc mine de s'en aller en lui disant qu'on va prendre la pirogue juste à côté. Le prix redevient normal comme par magie !
| Comment ça ma voiture elle dépasse ? |
Nous décidons de passer le restant de l'après-midi à la piscine de My Dream Boutique Hotel pour 3 raisons. On n'a pas encore glandé une seule fois depuis qu'on est arrivé / Ophé a des courbatures et est crevée / elle connaît le manager de l'hôtel.
Lors de son premier séjour dans la ville Ophé avait séjourné quelques jours dans cet hôtel et avait bien sympathisé avec le manager. Ils ont donc gardé quelques contacts et sachant qu'on revenait au Laos en mars, Saen nous avait proposé de venir passer un petit moment à l'hôtel et profiter de la piscine en prenant une boisson au bar. Bien évidemment, on ne peut pas vraiment résister. Le lieu se prête vraiment au repos car il est à l'écart de la ville. Si vous séjournez à Luang Prabang et que vous avez plus qu'un budget de routard on vous conseille d'y aller (lien).
Après la trempette, on discute pendant à peu près 1h avec Saen, de tout et de rien mais surtout de l'arrivée en masse des chinois depuis les 2 dernières années qui imposent aux infrastructures touristiques des changements drastiques comme l'agrandissement des hôtels pour pouvoir les acceuillir. Et surtout la construction de la ligne à grande vitesse qui sera finie l'année prochaine et qui reliera en quelques heures la Chine à Luang Prabang. Ces changements ne sont pas toujours bien vus auprès de la population. Le Laos qui est le pays d'Asie du Sud Est à accueillir le moins de touristes vit un réel tournant.
Le soir nous rejoignons nos acolytes Sophie, Manu, Domi et le petit Léo à l'utopia bar (encore une adresse à recomander) pour une super soirée plus bière que pizza. Mais pizza quand même !
Moines, musée et ciné
Pour notre dernier jour ici, Seb décide de se lever aux aurores pour aller admirer le tak - bat, la procession des moines faisant l'aumône dans les rues de Luang Prabang. Munis d'un grand bol ils se rendent tous les matins dans les rues principales de la ville pour recueillir les dons de nourriture que font les habitants (principalement riz collant, fruits) afin de manger leur seul et unique repas de la journée.
Tout le monde peut faire un don en respectant la tradition et en se positionnant toujours plus bas que le moine. C'est donc censé être une cérémonie très spirituelle et authentique qui permet la communion des habitants avec les moines. Sauf que, un peu comme ce que nous avions vu en Birmanie, c'est maintenant aussi une activité proposée par les tour-opérateurs chinois. Ce qui donne lieu à une scène assez étrange ou tous les groupes de touristes chinois sont réunis à un seul et même endroit sur des petites chaises en plastique, portant tous la même écharpe et la même boîte en bambou remplie de sticky rice de mauvaise qualité achetées à prix d'or aux vendeurs ambulants qui ont senti le filon. Les locaux, assez peu nombreux il faut le dire, sont beaucoup plus loin. A vrai dire la cérémonie perd un peu de son charme. Ou bien est-ce peut-être grâce à la présence des chinois qu'elle se maintient et que les moines récoltent autant de dons ? On ne sait pas vraiment répondre à cette question car nous n'avons pas abordé le sujet avec les locaux. Mais si vous avez la réponse on veut bien la connaître ;). On retrouve aussi les mêmes touristes irrespectueux qui font des selfies devant les moines ou qui leur mettent leur gros zoom dans la tronche... Tout ça manque de discrétion et de respect.
On se rend ensuite tous les deux au TAEC, le musée ethnologique de la ville. Très petit musée mais très bien fait, on en apprend beaucoup sur les différentes ethnies présentes au Laos (dialecte, répartition geographique, artisanat, habits...) ainsi que sur l'utilisation de l'herbe à chapelets dans les différentes ethnies du Laos et du monde (vêtements, bijoux), ses significations et sa disparition.
On traverse ensuite le fameux pont en bambou de la Nam Ou pour aller enfiler des perles ! ;) C'est pas une blague, Ophé va faire un atelier pour créer son bracelet dans la belle boutique située juste après le pont. Là, on peut soir acheter des bijoux, soit apprendre à les réaliser pour le même prix. L'heure passe très vite dans notre petite hutte en bambou surplombant la rivière et on décide ensuite de reprendre le pont et de retourner dans le centre pour flâner dans les rues. On tombe par hasard sur Sophie que l'on devait retrouver le soir même pour aller voir un film en noir et blanc. En attendant la séance, nous allons à l'utopia bar pour profiter du coucher de soleil sur la rivière, vautrés dans des gros poufs. La vie, quoi !
Le film que l'on va voir s'appelle Chang et c'est un des premiers films américano-laotien muet en noir et blanc. Il est sorti en 1927 et raconte la vie d'un petit garçon, Chang, (éléphant) et de sa famille dans la campagne laotienne dans les années 30. La campagne laotienne d'aujourd'hui même si on la trouve authentique n'a plus rien à voir avec celle des années 30, qui était à vrai dire plus une jungle et dans laquelle les habitants devaient faire face à la menace réelle des animaux sauvages (éléphants et tigres entre autres). C'est d'ailleurs pour cela que toutes les maisons sont construites en hauteur sur pilotis, et qu'elles le sont toujours, même si aujourd'hui il faut plutôt craindre les tuk-tuk et qu'il n'y a plus d'éléphants à l'état sauvage. Enfin bref vous l'aurez compris on en apprend beaucoup sur la culture et le mode de vie laotien. C'est aussi amusant car les bruitages sont réalisés par les musiciens de la bande son du film. Les projections ont lieu tous les soirs dans deux beaux hôtels de la ville.
Accompagnés de Sophie, on rejoint Manu et Domi à leur hôtel au bord du Mékong. Un pastis entre amis ça ne se refuse pas, d'autant plus qu'après 1 mois passé à se croiser sur les routes du Laos et du Cambodge, c'est notre dernière soirée ensemble. En Asie, mais pas en France ça c'est sûr : on espère bien les recroiser !
Luang Prabang nous aura donc retenu pendant 5 jours et c'est notre plus grosse pause depuis au moins 1 mois. Entre les visites la journée et les sorties avec les amis le soir on s'est bien fait plaisir. Un deuxième coup de cœur pour Ophé et un presque coup de cœur pour Seb.
On reprend maintenant la route en solitaire vers d'autres contrées plus au nord et pour ensuite rejoindre la Thaïlande. Et dans moins de 2 semaines nous serons en Nouvelle-Zélande, autant dire dans un autre bout du monde !



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