Divine Idylle à Kampong Cham avant de passer la frontière Cambodge Laos à Stung Treng

On ne savait pas bien où aller après Siem Reap, alors on a suivi nos amis à Kampong Cham et on n'a pas été déçus.

Nos conseils pour passer la frontière Cambodge Laos à Stung Treng sans bakchichs se trouvent en fin d'article.



Petits repères temporels et géographiques :

Nous sommes passés par Kampong Cham du 08 au 10 février 2018.
Passage flash à Phnom Penh les 10 et 11 février.
On prend un bus magique jusqu'à Stung Treng le 12 février.
On se mesure aux douaniers le 13 février et on déguste ce jour notre dernière bière Angkor et notre première Beerlao.


Pause au bord du Mekong... sans appareil photo

Nous prenons le bus pour Kampong Cham au petit matin. Ce devait être un voyage de quelques heures en bus sans histoire comme tous les autres mais une seconde d'inattention lors de la pause pipi et notre appareil photo a disparu. D'habitude, nous sortons du bus à tour de rôle ou avec nos sacs. Là, on ne sait pas bien ce qui s'est passé, on a tout laissé dans le bus... et on a retrouvé l'étui vide en revenant. Peut-être par excès de confiance, et puis allez hein après tout ça fait 5 mois qu'on voyage donc c'est bon, ou peut-être parce qu'on pensait que le bus allait être verrouillé. Bref, ce n'est pas la joie, Ophé en perd la voix pendant quelques instants, on se sent vides et on a envie de rentrer. Surtout que nous n'avions sauvegardé que la 1ère journée d'Angkor comme vous avez pu le constater. Allez on reprend quelques couleurs ça va le faire. On savait que ça allait arriver mais on ne savait juste pas quand. Et bien voilà maintenant c'est fait. Le chauffeur nous fait fouiller tous les bagages des passagers et nous restons jusqu'au bout pour fouiller à nouveau les sacs de tous ceux qui descendent. On avait peu d'espoir et on se sent un peu mal à l'aise de devoir faire ça, mais au moins on aura essayé. Les vols sont apparemment assez courants sur les aires de pause, on sera encore plus vigilants les prochaines fois !

Nous arrivons assez dépités à Kampong Cham. Encore plus parce que l'endroit a l'air très joli et paisible au bord du Mékong et que nous ne pouvons rien prendre en photo. Nous avons réservés deux hamacs au mekong bamboo hut, sur l'île Koh Pen, en face de la ville. Pour nous y rendre, nous devons passer par un joli pont en bambou de presque 1km, qui est reconstruit chaque année à la saison sèche car la mousson l'embarque dans le Mekong. Depuis quelques mois, l'île est reliée à la berge par un nouveau pont permanent en béton. C'est sûr que ça doit changer la vie, mais ça a moins de charme.

Résignés, nous sortons le téléphone pour prendre nos clichés. On s'excuse encore une fois platement pour la qualité des photos. On en a récupéré aussi quelques unes de l'appareil de Manu.


Le pont en bambou pour aller à Koh Pen




Nous arrivons à l'auberge en sueur après avoir bien marché 40 minutes sous le cagnard et dans l'humidité qui nous enveloppe avec nos gros sacs. Pas mécontents d'arriver, l'endroit est super mignon. Comme son nom l'indique tout est construit en bambou, nous sommes accueillis par Max et Hélène, un jeune couple de français qui ont repris cette adresse il y a quelques années pour les mois secs et voyagent les 6 autres mois. Et franchement chapeau : nous qui n'avons pas vraiment l'habitude de faire l'éloge des guesthouses et autres hôtels dans lesquels nous passons, celle là est vraiment idyllique. Ils nous montrent nos hamacs à moustiquaire, dans lesquels nous allons passer 3 nuits. C'est une première pour nous et nous espérons que nous n'aurons pas trop le mal de mer.


Nos lits king size à moustiquaire
Isolé au bord du Mekong, le lieu invite à se poser. Une petite plage permet même de se baigner, le fleuve est calme et paraît propre à cet endroit. Les repas du soir se prennent tous ensemble autour d'une grande table et nous rencontrons pas mal de français et de suisses très sympas qui voyagent comme nous pour plusieurs mois. Entrée plat dessert sont proposés et c'est très bien cuisiné, on se régale. On a même eu des pâtes au pesto maison avec du parmesan, et ça, c'est la classe ! On partage nos anecdotes en jouant aux palais bretons, variante pluvieuse de la pétanque.


Petite plage privée

La cantoche

Le lendemain, nous empruntons des vélos pour faire le tour de l'île en prenant notre temps. On passe dans les villages paisibles à notre rythme lent et les enfants ont le temps de se précipiter vers la rue et nous faire des grands signes en criant "helloooooo". On retrouve avec plaisir un peu l'ambiance de Kheo Phos, en plus riche et en plus propre néanmoins. Nous passons dans des rizières, des champs de maïs, de tabac... Une très belle campagne, embrassée par le Mekong. Nous passons un autre petit passage en bambou pour nous rendre sur l'île d'à côté qui est toute aussi jolie.


Retour en 1900






Un petit sandwich "At te hal" (no spicy)



 




Le maïs cultivé autour du village est séché au soleil


Etre lion, ça a l'air drôlement crevant


Le jour suivant, nous prenons un scooter pour pouvoir aller un peu plus loin. Max nous suggère un itinéraire, on enfourche la bête avec nos plus beaux casques et on est partis. On explore le bout de l'île qui était trop loin en vélo. On est toujours autant émerveillés. Au détour d'une rue, au bord de la route sous une hutte en bambou, un voit un enfant assit sur un vieux fauteuil de coiffeur. Il se fait couper les cheveux sous le regard amusé de son grand père. Plus loin, on entend un mégaphone qui hurle la musique de titanic (en midi), c'est le marchand de glaces.

Coupe choux

Livraison express

L'homme sans visage

Champ de tabac




Un petit village musulman

Et sa mosquée colorée


On se rend ensuite à l'embarcadère où l'on voudrait bien prendre un bac pour traverser un bras du Mekong avec la moto. C'est l'heure de la sieste et on nous dit qu'il faut attendre au moins 2h, alors on renonce et on prend plutôt le nouveau pont en béton après avoir retraversé toute l'île. Tant pis pour la boucle, dommage. Le pont n'est pas encore fini et n'est pas sur les cartes. Pas facile de le localiser et de monter dessus au milieu des routes en chantier. Il n'y a pas encore les rambardes non plus, on y va donc doucement. Ce sont les joies de l'Asie !

Léon le caméléon, mi-rouge mi-gris

Concentration maximale après un lok lak et avant de traverser le pont

Nous voilà donc du côté de la ville. Kampong Cham est quand même la 4ème ville du pays, on se dit qu'il y a peut-être un magasin d'appareil photo, au moins pour trouver un petit compact pour dépanner. Mais que dalle, on a beau chercher, à part des magasins de motos et de smartphones, on trouve nada.

On clos la journée moto en nous rendant dans le vieux temple Nokor de l'époque Angkorienne. Un temple nouveau a été construit collé aux restes de l'ancien. Le mélange est un peu étonnant.



Le vieux dans le nouveau

Le nouveau dans le vieux

Le soir, nous retrouvons nos trois amis nantais au bord du Mekong pour une bière fraîche au coucher du soleil. Ici, même la bière s'appelle Angkor (ou Cambodia).


Tchin

On a vraiment passé 3 jours magnifiques à Kampong Cham. Peut-être que c'est la perte de notre appareil photo, peut-être que c'est la magie du lieu qui a opéré encore plus que d'habitude. Peut-être que c'est les deux. Mais ce mélange d'émotions vives nous a fait ressentir ce lieu comme notre gros coup de coeur au Cambodge! 






Passage express à Phnom-Penh


Nous décidons le lendemain de prendre un minivan pour retourner à la capitale Phnom-Penh et voir si nous trouvons un nouvel appareil photo. Nous écumons les quelques magasins (à pied ça fait une trotte de l'un à l'autre !) à la recherche d'un reflex Sony (car nous avons toujours le zoom et que les marques ne sont évidemment pas compatibles entre elles) ou d'un petit compact d'occase pour dépanner en attendant Bangkok ou la Nouvelle-Zélande, après le Laos. On voit beaucoup de Canon et de Nikon, très peu de Sony. Les compacts que l'on voit ne nous emballent pas car ils sont soit très chers soit ne font pas mieux que le portable de Seb.

Ophé sent que partir au Laos avec un petit appareil sera bien trop frustrant et nous craquons finalement pour un reflex Canon 750D dans une petite boutique qui nous a l'air sérieuse aux abords du marché central. Les prix sont les mêmes qu'en France, environ 480 euros. Tant pis pour le zoom, on trouvera peut-être un endroit pour le revendre. Ce n'était pas prévu même si on sentait que le Sony qui allait sur ses 7 ans de bons et loyaux services commençait à avoir quelques ratés de temps en temps. Espérons que celui-ci sera aussi robuste malgré l'usage intensif et les conditions variées que nous lui réservons ! Il faut que l'on retrouve nos marques, nous espérons que les photos vous plairont tout autant qu'avant.

Passage de la frontière Cambodge-Laos à Stung Treng, on refait le match


Armés de notre nouveau compagnon de route, nous remontons dans un bus à destination de Stung Treng. C'est la dernière ville avant l'unique frontière terrestre entre le Cambodge et le Laos.

Le trajet devait prendre 7 heures, mais après 8h30 de route, alors que nous trouvons le temps long et qu'il nous reste encore une soixantaine de kilomètres le chauffeur s'arrête. On le voit descendre, ouvrir le capot arrière, remonter dans le bus et fouiller pour trouver quelques outils. Ça sent le pâté. Le soleil commence à descendre et il a bien l'air décidé à se démerder tout seul avec sa petite pince sans appeler un dépanneur. Visiblement un joint métallique a sauté dans le circuit de refroidissement et toute l'eau du moteur a foutu le camp. La pièce est tordue et on entend le chauffeur taper dessus désespérément. Les quelques passagers présents ne semblent pas s'inquiéter et on commence aussi à s'être habitués à prendre notre temps comme ça. On bouquine et on regarde faire le monsieur. Finalement il arrive apparemment à faire un truc, il va chercher 30 L d'eau dans un puit d'une ferme voisine et remplit le réservoir. On repart doucement en croisant les doigts pour que ça tienne. On aura passé une bonne heure et demi au bord de la route.

Puisqu'on vous dit que ça va marcher

Stung Treng n'a pas vraiment d'intérêt. C'est une ville de passage pour les quelques touristes qui continuent vers le Laos à travers une des frontières les plus corrompues d'Asie. On révise, on affûte, on sait qu'ici c'est pourri des deux côtés et que la frontière Thaïlande Cambodge, à côté, c'était du pipi de chat.


Une station service à Stung Treng
Ça commence dès les bus qui s'arrangent en général pour faire patienter les touristes qui partent de plus loin que Stung Treng dans un resto hors de prix jusqu'à une heure proche de la fermeture de la frontière (plus de pression, et un passage tardif ça justifie bien un ou deux dollars supplémentaires). Nous évitons cet écueuil en dormant sur place. Mais il nous reste encore 60km jusqu'au poste de sortie et 25km de l'autre côté. Ici, aucun transport n'existe à part les minivans privés de cette mafia. Ils ne font évidemment que des offres packagées où un van attend après la frontière et n'hésite pas à partir sans ses passagers s'ils ne paient pas les douaniers pour accélérer les choses. Nous hésitons un temps à tenter un passage en stop mais il y a peu de monde sur la route et nous nous résignons à prendre un billet... 13$ pour 85km, c'est déjà du vol en Asie (d'autant qu'on n'a pas le temps de prendre les billets par nous même et que l'hôtel se sert de 3$ au passage). On espère donc tomber sur un groupe qui arrivera à rester soudé et inverser le rapport de force face aux chauffeurs de bus.

Le matin, deux motos nous conduisent au minivan. On fait la connaissance des autres passagers et, bonne surprise, nous sommes apparemment 8 français dans le lot, bien décidés à ne pas cracher un centime de pourboire aux douaniers. Ce sera 30$ pour le visa, point. Les 4 autres passagers du bus n'ont pas l'air bien renseignés. À croire que les français sont des fouteurs de merde !

On arrive donc remontés à bloc après avoir écouté du rock cambodgien des années 70 (merci spotify pour cette playlist improbable). On descend dans un petit restau où on nous donne les formulaires à remplir. Un type nous demande nos passeports et 40$ pour nous accompagner, on connait le truc : tout le monde l'envoie péter. La veille, Manu et Domi ont passé la même frontière et se sont malheureusement fait avoir par une arnaque similaire, le type avait un faux uniforme et le groupe n'a pas moufeté... Une règle à avoir en tête : ne jamais donner son passeport à quelqu'un d'autre que l'agent de l'immigration dans sa guitoune.



Il n'y a vraiment personne à cette frontière. On se met en route pour le tampon de sortie du Cambodge. Comme on s'y attend, on nous demande 2$ alors que c'est normalement gratuit. Le premier à passer est un suisse qui paie sans broncher. La seconde est une norvégienne qui parle bien français, Seb la voit sortir ses dollars et lui dit qu'elle n'a pas besoin de payer ce bakchich. Trop tard, elle a posé les 2 $ sur le guichet et en 1 seconde alors qu'elle essaye de les reprendre, l'agent picsou de l'immigration s'y agrippe et les tire à toute berzingue derrière sa vitre fumée. Au tour de Seb, formulaire, empruntes OK... mais quand le douanier demande ses dollars, Seb reste ferme et répond assez fort pour que tout le monde entende que le tampon est gratuit et les autres opinent du chef. Le douanier fait évidemment la gueule, insiste méchamment, et lui dit de se rassoir en gardant le passeport. Il se passe 5 min de flottement où les douaniers ne font plus rien. Puis quand ils font passer les autres, ils ne demandent plus d'argent et gardent tous les passeports. On attend un peu et les premiers tampons sont rendus au compte goutte. Finalement on s'attendait à pire, la présence du groupe a sans doute un peu aidé. En 15 ou 20 minutes, tout le monde est prêt à passer au niveau suivant.

Nous traçons entre les deux postes frontières où il y a apparemment parfois de faux médecins qui proposent de faux health check faussement obligatoire. Personne en vue au moment où on passe, ce doit être la pause déjeuner.

Voici le boss de fin en deux étapes : l'immigration laotienne avec un visa souvent gonflé et un tampon d'entrée gratuit à 2$. Nous avons lu qu'ils sont plus durs à faire plier que leurs homologues khmers.


Arrivés au guichet pour le visa, bonne surprise on nous demande que 30$. L'affiche "30$ + 1$ fee" que nous avons vu sur certains blogs a été enlevée, à moins qu'ils ne la sortent que les soirs et week-end pour payer l'apéro. Ceux qui sont venus sans photo d'identité se voient réclamer 2$ de plus, c'est beaucoup pour une photocopie mais à la limite pourquoi pas, ils n'avaient qu'à se renseigner.

Là où ça se corse c'est au guichet suivant, pour récupérer nos passeports tamponés. Là, un homme et une dame en uniforme tirent des gueules de 6 pieds de long et nous réclament encore 2$. Deux argentines qui nous devancent s'engueulent avec eux depuis une 20aine de minutes déjà quand nous arrivons. Les douaniers pensent que nous allons leur dire de payer pour pouvoir passer parce qu'elles bloquent tout le monde, mais nous leur disons au contraire de prendre leur temps et qu'on compte faire pareil. Nah !

Évidemment ça râle, ça traîne, ça nous dit d'attendre. Alors on se pose bien tous devant eux et on se fait nos sandwichs tranquillement. Pour pousser la provoque, on dégaine même une bière Angkor que nous avons acheté le matin avec nos derniers Riels : sur chaque canette, on peut avoir la suivante pour 500 riels soit 0,12€ si la capsule est gagnante, on ne pouvait donc pas partir avec ça en poche sans aller chercher notre lot ! Elle n'est plus très fraîche mais on ne recule devant aucun sacrifice. Mince, encore une canette gagnante et on ne peut pas retourner au Cambodge.

Au bout de 45 minutes, les douaniers cèdent et nous rendent les passeports avec les visas et les tampons à l'intérieur (bien vérifier, car nous avons lu que parfois ils "oublient" le tampon, ce qui justifie une amende de 500$ au moment de quitter le territoire). C'est gagné, tous les français ont réussi à ne payer que les 30$ légaux pour le visa et le tout en à peine plus d'1h30. Ils devaient être dans un bon jour. Bon, ils ont réussi à faire une faute en recopiant le nom d'Ophé sur le visa... alors on va demander à tout hasard pour éviter les soucis à la sortie. Le mec fait la moue et rajoute la lettre manquante au stylo. Ils sont vraiment trop drôles !

Après la victoire
Mais maintenant, nous avons un soucis car nous ne voyons pas de minivan qui nous attend du côté laotien pour nous emmener aux 4000 îles. Le suisse qui a payé tous les bakchich et a donc de l'avance est encore là, on en conclut donc que le bus n'est pas parti sans nous mais n'est tout simplement pas arrivé. Nous nous posons à l'ombre dans LA paillotte où le patron, sans doute de mèche, se frotte les mains. Il nous dit que la compagnie de bus qu'on a pris est mauvaise (on s'en doute, elles le sont toutes) et ne viendra probablement pas nous chercher. Comme on est obligé de payer à l'avance, c'est vrai que nos moyens de pression sont assez limités. Un des français appelle l'agence qui lui a vendu le billet à Kratie pour qu'ils appellent le chauffeur laotien.

Au bout de 45 minutes et alors qu'il voit qu'on ne consommera rien dans son bar pendant les unhappy hours, le patron nous propose d'appeler un de ses amis pour nous déposer plus loin mais il faudra évidemment repayer la course (et le bateau derrière pour aller sur l'île qui était compris dans notre billet initial). Ça sentirait pas un peu l'arnaque ton truc mon gars ? Le français rappelle l'agence deux fois et on finit par lui dire que le chauffeur devrait être en route. On attend encore 30min et un van pourri se pointe à l'horizon, premier véhicule depuis qu'on attend.

Finalement, c'est bien le nôtre. Pas un mot d'excuse, c'est apparemment normal, on embarque dans le van pour Nakasang où nous prenons un petit bateau pour arriver (enfin !) à Don Khone.

Plus de 6h pour faire 85 km, on est crevés mais contents d'avoir encore vaincu la corruption et les embrouilles d'une frontière sportive. Au final, on a juste perdu 3$ par personne en ne prenant pas le billet nous même, au lieu des 15$ que certains lâchent. C'est pas mal.

La team victorieuse




On retrouve Léo et ses parents pour un restau bien mérité. Il nous faut reprendre des forces pour bien glander et apprécier le décor féerique des 4000 îles et des cascades du Mekong.

La première beerlao

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