Angkor des temples...

Le fameux Angkor Wat est si important au Cambodge qu'on le retrouve sur le drapeau du pays. Il n'était donc pas question de rater ce joyau du patrimoine mondial, même si nous savons que c'est à nouveau un de ces sites où les gens se marchent dessus. De nombreux visiteurs ne viennent d'ailleurs au Cambodge que pour ça, en faisant un aller retour express depuis les pays voisins et notamment la Thaïlande.



Nous y étions du 3 au 6 février 2018. Oui, bon, on sait, on est à la bourre mais à notre décharge ce n'est pas évident de trouver du wifi en Nouvelle Zélande !


Siem Reap

Pour s'y rendre, nous rejoignons la ville de Siem Reap, située à 10km au sud des premiers temples. Siem Reap veut littéralement dire "On a défoncé (Reap) les Thaïlandais (Siem/Siam)", sympa. Nous faisons à nouveau la route avec notre famille de nantais et puisque nous avons réservé un hôtel pas cher et qu'un tuktuk vient nous chercher à l'arrêt de bus, nous leur proposons de monter à bord avec nous et de s'installer dans la même auberge.

Nous ne sommes pas directement dans le quartier touristique du night market et l'endroit est calme. Nous empruntons des vélos de ville pour se rendre au vieux marché, qui regroupe en fait des tas de boutiques pour touristes. Il n'y a pas un monde fou en cet après midi, les gens sont sans doute encore à Angkor.


Nous repartons ensuite en fin d'aprèm avec l'intention d'acheter déjà nos pass 3 jours, car nous avons vu que si nous les prenions après 16h30 nous pouvions profiter en plus gratuitement du coucher de soleil. Mais nos vélos n'ont pas de lumières, on est un peu à la bourre et la circulation est franchement pénible. La perspective de rouler encore 20 bornes dans ces conditions nous emballe moyennement. Nous renonçons finalement et retournons vers la ville. Nous retrouvons Manu, Domi et Léo par hasard dans un parc. Dans les arbres, de grosses chauves souris rousses de la taille d'un chat dorment accrochées la tête en bas. Nous restons en attendant la nuit et assistons à leur éveil : elles commencent à tournoyer dans la pénombre au dessus de nous en poussant des cris stridents.

Nous retournons finalement vers le night market pour voir si l'ambiance a changé depuis l'après-midi. Et effectivement, on se croirait maintenant à Disneyland et/ou à Las Vegas tellement ça grouille de monde et de néons de toutes les couleurs. Les rues sont bloquées à la circulation et des milliers de touristes se pressent dans les bars, les restaus, les salons de massage et les boutiques de souvenirs chinois. C'est un peu affolant et affligeant et on se dit qu'on risque de bien en chier pendant les visites. On mange un morceau : fried rice au crocodile pour Seb (c'est entre le poulet et le poisson) et Amock de poisson pour Ophé (poisson cuit vapeur dans une feuille de bananier avec une sauce au lait de coco, curry et citronelle). Avant de rentrer, on tente d'aller au prometteur "artisan market". On rebrousse vite chemin quand on voit que les "artisans" vendent les mêmes Roy Bon, Adidsa et sacs Louis Vitton qu'en face. Pour l'authenticité on repassera.



Jour 1 : le big tour

Pour visiter Angkor, il n'y a pas 36 moyens. Certains louent des vélos mais le site est très étendu et même le petit tour finit par faire pas loin d'une cinquantaine de km sous le cagnard. Mieux vaut un bon vélo. La location de scooters est en théorie interdite même si certains en trouvent. Les scooters électriques sont assez chers et il n'y a pas beaucoup de points de recharge. Reste les minibus et les tuktuks. Notre hôtel propose des tours en tuktuk à des prix corrects (environ 15$ la journée) et nous optons donc pour cette solution.

Pour cette première journée, nous partageons la course avec nos amis et partons donc à l'assaut d'Angkor en commençant par le big tour avec un supplément pour aller voir le temple des femmes.

Les fanas de l'organisation ou ceux qui restent plus longtemps et veulent découvrir des petits temples perdus peuvent faire leur propre parcours, les autres font en général tous à peu près le même trajet : un small tour et un big tour qui couvrent les principaux temples (et donc les plus visités). Sur les milliers de temples et monuments construits entre le 9ème et le 15ème siècle, il en reste environ 700. De quoi faire, donc.



Avant de nous lancer, nous passons à la caisse. Le tuktuk nous arrête à la billetterie. Ici, pas question de gruger comme à Bagan, les billets sont vraiment contrôlés partout (et une partie de l'argent va vraiment à la sauvegarde du site classé). Sur le parking, nous voyons un nombre de bus et de tuktuks affolant. Une fois dans le hall, nous nous dirigeons vers un des 25 guichets à côté d'un groupe de chinois qui préfère faire une longue queue tous ensemble plutôt que de se répartir sur plusieurs files. Et finalement ça avance super vite. On nous prend en photo pour l'imprimer sur notre pass 3 jours, alors on essaye de ne pas trop faire la grimace même si on vient de dégainer 62$ chacun (ce n'est pas si énorme en soi, mais pour le remettre en perspective ça représente 4 fois notre budget quotidien au Cambodge !). Pas de bol pour nous, le prix du billet a doublé il y a moins d'un an.

Bref, temple des femmes disais-je. Une belle trotte pour arriver là haut, environ 1h de tuktuk. L'air est encore frais et on regrette presque de ne pas avoir pris un petit pull. Quelques bus sont déjà sur le parking quand nous arrivons, une chose est sûre on ne sera pas les seuls. Le vrai nom du temple est Banteay Srey, mais il est surnommé le temple des femmes car c'est l'un des plus finement sculpté et que seules les mains habiles de centaines de femmes ont pu arriver à ce résultat minutieux. Nous passons une bonne heure et demi à contempler ce travail monumental et ces belles pierres de grès ou volcaniques empilées qui, formant des dômes "montagne", représentent le mont Meru. Nous retrouvons un peu les formes des temples érotiques de Kajuraho en Inde. Ce n'est pas un hasard, la plupart des temples de Angkor ont d'abord été construits par des hindous, avant que le bouddhisme ne s'impose dans la région et que les temples ne soient convertis. Les bas reliefs sont magnifiques et on y voit des scènes de guerre, ainsi que des représentations de l'enfer et du paradis. Tout autour du temple, un bassin avec quelques nénuphars dans lequel se reflète l'édifice. Nous y restons bien 1h30, fascinés par l'endroit. Ca promet pour la suite.












Nous retrouvons ensuite notre chauffeur de tuktuk, non sans avoir été harcelés par des vendeurs de tout et de n'importe quoi. La route est longue dans la forêt et Léo en profite pour faire une bonne sieste, bien calé entre Domi et Manu. Le temple suivant, le 1er du big tour officiel se nomme Preah Kahn.

Il est déjà l'heure du repas quand nous y arrivons et on se pose au bord du bassin qui entoure l'enceinte, avec une belle vue sur le pont et la porte monumentale gardée par d'énormes statues, permettant d'accéder à l'intérieur. C'est magnifique et on peut dire qu'ici ils savent faire des aires de picnic. Nous avions prévus de quoi faire des sandwichs pour gagner du temps (et quelques dollars, parce que vous imaginez bien que les gargottes sur le site se font bien plaisir) : pain de mie et "pâté de campagne au poivre vert", en français dans le texte, comme un petit goût de chez nous. On se rend compte un peu tard qu'on s'est assis sur une fourmilière. Elles sont minuscules mais leur morsure réveille carrément et laisse une belle marque sur les pieds pendant quelques jours. Saloperies, on peut même pas bouffer son pâté peinard !




Revigorés, nous pénétrons enfin dans ce temple mystérieux. Certains murs ne tiennent que par de solides soutiens et sont bien penchés. Un second carré de murs enserre encore les bâtiments sacrés. Nous nous promenons dans ces ruines et chaque pas est une découverte. De longues galeries le traversent de part en part, alignées sur les 4 points cardinaux. Ce temple est tout simplement immense, et ce n'est pourtant pas le plus grand de la bande. Malgré la lumière de midi, les ombres et les enfilades offrent un spectacle sublime. Des bâtiments écroulés ou fragiles se trouvent un peu partout autour de nous, des arbres ont pris possession de l'endroit laissé bien longtemps à l'abandon. L'ambiance à la Indiana Jones emplie les lieux. Ici, pas d'impression de foule, peut-être parce qu'il est midi et que beaucoup de touristes sont en train de déjeuner.

Nous repassons à l'extérieur des remparts intérieurs, les longeons, rerentrons dans une galerie aux murs sculptés. Nous nous sentons comme des explorateurs et nous prenons notre temps d'admirer ce témoignage pharaonique vieux de près d'un millénaire. Impossible de se lasser ici. Mais il est déjà temps de reprendre la route car il reste encore 4 temples à visiter !



















Un peu plus loin, nous nous arrêtons au Neak Pean. Il se trouve sur une île carrée dans un bassin rectangulaire très étendu. Difficile d'imaginer en voyant la taille de la piscine que la chute du royaume d'Angkor, un des plus prospères de la région et qui comptait près d'un million d'habitants alors que Londres n'en était encore qu'à 50 000 à la même époque, a été en partie précipitée par le manque d'eau. Dans le bassin, des troncs d'arbres morts se dressent. Il s'agit probablement d'arbres qui ont été noyés lorsque le bassin a été réparé et remis en eau. Nous traversons sur un pont dans ce décor intrigant et arrivons sur l'île "au serpent". Brrr, ça fout les chocottes. En fait, le serpent, symbole religieux, est en pierre (ouf) et entoure un petit bassin au milieu duquel se dresse une sorte de fontaine. Nous contemplons assez rapidement l'endroit et repartons par le pont. Au bout, nous achetons un ananas bien juteux et sucré pour le dessert, que Léo se fera une joie de nous aider à déguster dans le tuktuk.




Le troisième temple du big tour, le Ta Som est lui aussi de taille plus modeste. Il reste une magnifique surprise, avec ses grosses pierres empilées. Le clou du pestacle est une porte massive en forme de montagne, surmonté de 4 énormes visages au sourire bienveillant. Sur un des côtés, un arbre fromager a poussé imbriqué dans la pierre, et minéral et végétal ne forme maintenant plus qu'un même ensemble d'une beauté et d'une cohérence à couper le souffle. On peine à imaginer ce qu'ont pu voir et ressentir les explorateurs qui ont redécouvert l'endroit, abandonné à la nature pendant des siècles, avant qu'il ne soit à nouveau partiellement dégagé et consolidé. Avec ces visages, nous pourrions tout aussi bien nous sentir en pays Inca, dans un temple perdu en pleine jungle sud américaine.





Les deux derniers temples de la journée, East Mebon et Pre Rub, sont construits suivant un modèle de pyramide. Ce n'est pas qu'on commence à saturer déjà des temples, mais nous trouvons que ces derniers ont moins de charme que les précédents. Certaines parties sont construites en briques et nous rappellent (un peu) Bagan (en plus gros) et la plupart des ornements qui devaient être sculptés sur du stuc recouvrant les briques ont malheureusement été emportés par le temps. Il reste impressionnant de grimper sur ces masses raides pour contempler la forêt alentour. Pas d'autres temples en vue malheureusement.






Sur le dernier temple, Pre Rup, un des rares à rester ouvert pour le coucher du soleil des gens commencent déjà à attendre au sommet (pour les autres, rideau à 17h30). Comme ça ne nous dit pas spécialement de se retrouver entourés de 12000 chinois (et moi et moi et moi) pour voir le soleil disparaître dans des arbres, nous tentons de demander à notre tuktuk de nous amener à la porte Est d'Angkor Wat. Il fait une drôle de tête mais puisque c'est quasiment la route il veut bien nous y déposer. On comprend mieux pourquoi il paraissait surpris en arrivant, de ce côté il y a bien le bassin qui entoure le temple mais tout est caché dans une forêt. Un rendez-vous manqué avec le soleil (avec la tentative avortée de la veille, ça fait deux). Pour nous consoler, une bande de singes obèses fait le show en avalant gouluement des friandises tendues par des touristes. Ce sont les premiers singes que croisent Léo. On regarde le soleil rougir et tomber derrière les arbres pendant que le chauffeur de tuktuk court après un des singes chapardeurs qui a chourré l'écharpe de Domi dans le véhicule alors qu'il avait le dos tourné.






Fin de cette 1ère journée bien remplie. Il faut se coucher tôt après une bière et un verre de pastis entre amis (Manu a dégoté une bouteille au supermarché et n'a pas pu résister)... pour être d'attaque pour le 2ème round !

2ème jour, small tour

Et pour un deuxième round c'est un sacré deuxième round. On s'apprête à vivre la journée la plus chargée de nos 3 jours sur place. Déjà qu'hier on se sentait déjà crevés en partant à 9h, aujourd'hui on décolle à 5h15 pour le lever de soleil sur Angkor Wat. Donc réveil à 4h30 mais cette fois sans Léo, Manu et Domi qui ne peuvent pas lever le petit à des heures pareilles. Sur la route, personne. Mais où sont donc nos chinois ? Serait-ce de bonne augure pour la suite?

On se fait déposer en tuk-tuk à la porte est d'Angkor Wat, car tous les touristes arrivent par la porte ouest. On n'est pas cons quand même. Le chauffeur nous dit "bon bah moi je retourne me coucher, c'est mon frangin qui viendra vous reprendre à 9h". Ah oui mais comment on le reconnaît, on l'a jamais vu et vice versa ? "No problem !" Ah bon d'accord, faisons ça, asia style.

Contrôle des billets. Il fait encore nuit noire quand on pénètre dans les bois et on progresse donc à la lampe frontale et en suivant la pleine lune. Il n'y a pas âme qui vivent dans cette forêt à part nous 2 , un seul autre courageux et les cris des singes pour nous accompagner. C'est juste fou.

Arrivés dans la première enceinte du temple, l'ombre d'Angkor Wat se dessine dans le ciel qui commence à s'éclaircir dans la lumière matinale. Comme on ne sait pas trop par où passer pour rejoindre la porte ouest à part couper par le temple c'est donc exactement ce que l'on s'apprête à faire. On arrive donc dans la deuxième enceinte, en mode éclaireurs premiers explorateurs. Ce qu'on y découvre est magique. Une fresque immense hyper bien conservée racontant les batailles de l'ancien temps. On éclaire tout à la lampe frontale ce qui crée un halo de lumière autour de certains sujets laissant les autres dans le mystère de la nuit. On a l'impression d'être des archéologues découvrant les pyramides égyptiennes à la lampe à huile. Il est seulement 6h et on est surexcités. On se dépêche de prendre quelques photos même si on voudrait rester des heures dans cette ambiance magique avec les sons de la forêt qui s'éveille au loin. On poursuit notre traversée quand soudain on entend des bruits de talkie-walkie se rapprochant dangereusement. Merde on est repérés. Très gentiment le garde nous informe que le temple n'est pas encore ouvert au public. Il nous indique donc le chemin pour ressortir des deux enceintes et rejoindre la porte ouest.

Photo du blog Routes Photographiques

Une fois dehors le ciel commence à rougir dangereusement. Il nous reste 10 minutes pour atteindre notre but. En même temps on ne se sent plus trop pressés par le temps tellement ce que l'on vient de vivre nous a émerveillé. C'était comme découvrir le Louvre, Versailles, Notre-Dame et les châteaux de la Loire en même temps. Sur ce coup on a vraiment flairé le bon plan. Comme quoi même dans ce genre de lieux très touristiques il existe toujours des chemins de traverse.

Comme promis le lever de soleil est très drôle. Des centaines et des centaines de gens se pressent devant le premier bassin pour prendre LA photo qu'ils ont vu sur Google Images. Nous on va plutôt au deuxième bassin ou il y a deux voire trois fois moins de monde et on s'en éloigne un peu pour faire la photo que personne n'aura. On est comme ça nous. Par contre on ne peut pas vous les montrer car comme on vous l'a dit dans l'article sur la Thaïlande, on nous l'a volée avec l'appareil dans un bus. Vous devrez donc vous contenter de nous croire, de google image et de photos de portable... Ceci dit le lever de soleil n'était pas sensationnel non plus car les couleurs étaient un peu fadasses à cause de la brume. Jamais contents les mecs !


On se presse donc pour entrer dans Angkor Wat toujours parmi les premiers mais de jour cette fois. C'est immense et vraiment différent de tous les autres temples d'Angkor vus jusque là. C'est ça qui est bien à Angkor, tu ne peux jamais te lasser. Ici pas d'arbres fromagers qui poussent dans le temple ni de facades détruites par le temps, Angkor Wat est très bien conservé (on apprend qu'il a servi de refuge à des khmers pendant la période khmers rouge). Si cela manque c'est rapidement compensé par l'immensité du lieu (le plus grand temple au monde), la multitude de cours en enfilade, le nombre impressionnant de colonnes et surtout le gigantisme de la fresque taillée dans la pierre faisant tout le tour de la deuxième enceinte, celle là même que l'on a eu la chance d'apercevoir tôt ce matin.

On se dirige assez rapidement vers le sanctuaire car il faut faire la queue et on n'a pas envie que la horde de touristes encore en contemplation devant le lever de soleil ne vienne nous déranger. On avait peur que la visite de ce temple ne tourne au cauchemar comme celle du Taj Mahal vu que c'est le temple le plus visité mais finalement les queues sont très bien gérées et on n'a pas l'impression qu'il y ait tant de monde que ça à l'intérieur. Une partie des gens rentre prendre leur petit déjeuner après le lever du soleil, nous, nous avons le pain de mie et le pot de miel dans le sac à dos. Une fois dans le sanctuaire on peut observer les écritures, gravures et autres sculptures dans la lumière orangée du soleil matinal ainsi que l'ombre des colonnes se découpant sur le sol. Waouh.



Angkor, où l'on contemple encore des temples qui ont fait couler tant d'encre. Là, le temps plie, prend corps et s'ancre au cœur des temples d'Angkor.











Mais le plus impressionnant pour nous restera sans aucun doute la contemplation de l'immense fresque s'étalant sur trois niveaux pour certaines : les 32 enfers, la terre et les 37 paradis. Dedans, on peut y voir des scènes de batailles avec des éléphants, de l'esclavage, des dieux indiens à plusieurs têtes, ou encore un personnage étrange à plusieurs bras. En écoutant un guide on apprend que c'est en fait la personnification de la justice dont les multiples bras servent à agir sur tous les fronts. Après presque 4h de visite et encore quelques photos des Apsara on se met en route vers le deuxième temple.




Comme beaucoup de gens font le tour dans le sens des aiguilles d'une montre (logique, puisqu'ils sont arrivés par l'ouest pour voir le soleil se lever), on décide de faire l'inverse, d'autant que notre nouveau tuktuk devrait nous attendre à l'est, si vous avez suivi. Ainsi, on espère qu'il y ait un peu moins de peuple et on se garde le magnifique Bayon pour la lumière de fin de journée (rapport à la beauté des photos que vous ne verrez pas). Effectivement "No problem", un chauffeur nous aborde pour nous dire que c'est pour nous et on embarque.

Temple mythique que l'on retrouve dans le film Tomb Raider, nous voici au Ta Prohm. Il n'y a pas vraiment de moment calme dans celui-là : les touristes s'y pressent à toute heure. Il y a d'ailleurs un sens de parcours imposé. Sauf que ce n'est pas très clair et qu'on rentre encore une fois par le côté opposé. On fait quasiment tout le tour à contre sens et à 50m de la fin du tour un gardien visiblement peu enclin à discuter nous empêche de continuer et nous force à tout refaire dans le sens officiel. On a donc vu deux fois le temple.

Ce n'est pas gênant parce qu'il est vraiment magnifique ! Ce temple a été envahi par les arbres fromagers qui ont poussé entre les pierres des murs. Il est impressionnant de voir comme le végétal s'est fait sa place : il a écarté les pierres, fragilisant le mur et il maintient maintenant l'ensemble de la structure. Difficile de dire qui tient qui. Certaines racines longent les formes géométriques des blocs posés par l'homme. D'autres paraissent couler jusqu'au sol pour s'y ancrer profondément. Certains troncs ont une taille démesurée, dans un temple démesuré... Nous n'avons plus de mots devant une telle beauté.













Nous attendons avec d'autres occidentaux qu'un bus de chinois ait fini de faire des millions de selfies identiques pour nous pouvoir prendre quelques clichés sans forme humaine (ou sans trop de monde) mais déjà le bus suivant pousse tout le monde. Certains marchent en filmant, les yeux rivés sur leur téléphone en fonçant dans tout ce qui se trouve sur leur passage. Bref, les chinois en voyage sont assez pénibles et d'une impolitesse énervante.

Avant de quitter le temple, nous jetons un coup d'oeil à côté de la porte ouest sur un détail méconnu. Sur un poteau, une petite gravure ressemble à un dinosaure. Même s'il s'agit vraisemblablement plutôt d'un buffle ou d'un rhinocéros punk, certains créationistes fous y ont vu une preuve que les dinosaures ont été contemporains des angkoriens (#onNousCacheToutOnNousDitRien).


Bref, vu qu'on a notre dose de chinois (pwal aux bras) pour le moment, on décide d'aller au calme en faisant un peu de rab' sur le small tour académique en nous rendant dans le petit temple voisin.

Le Banteay Kdei est en effet bien moins couru car il n'est pas sur le parcours packagé de la plupart des tuktuks (alors qu'il est sur la route). Il est pourtant très mignon avec quelques belles sculptures et quelques arbres envahisseurs. Ça fait du bien de s'y promener et de pouvoir prendre son temps. Nous y suivons la famille Bidochon : deux petits vieux bien marrants qui prennent un clébard en photo et qu'on entend dire "oh cette photo là je vais l'envoyer au refuge des animaux sur Messenger (prononcé "méçanjé" ndlr) ça leur fera plaisir !". Ils ont apparemment choisi un super guide qui n'est capable que de leur dire "ça c'est la tour centrale" quand on arrive vers le milieu du temple. Merci capt'aine obvious. Pas de chance, nous avons vu d'autres groupes avec des guides francophones vraiment passionnants. Comme quoi, nous les français, on a aussi des touristes marrants, nah !







Oh mais c'est pas le tout mais c'est déjà l'heure du sandwich au thon ! On se pose au pied du temple pyramide Ta Keo. Y a pas à dire, ce ne sont pas nos préférés. On y grimpe pour se faire les guiboles (et c'est bien raide) on fait un petit tour et on retrouve notre charrette motorisée. Notre chauffeur en a profité pour se faire une bonne sieste en tendant un hamac en travers du tuktuk, un vrai professionnel.

On entre maintenant dans les murs d'Angkor Thom, qui délimitait jadis la ville et qui entoure plusieurs temples dans un carré parfait de plusieurs kilomètres de côté, lui même entouré d'un bassin. On se garde le Bayon pour la fin et on part se promener dans la forêt où peu de monde va pour profiter de la fraîcheur et des quelques édifices et Bouddhas cachés là. On tombe notamment sur une belle tour autour de laquelle quelques arbres énormes ont poussés. Et paf encore une photo que les autres n'auront pas ! Ah mince, nous non plus en fait, on ne l'a plus... 🙁

Comme la lumière commence à s'adoucir un peu, on descend la terrasse du roi lépreux (qui aurait refilé la maladie à toutes ses femmes), la terrasse des éléphants (où il y a... des sculptures d'éléphants, si, si, faites pas les étonnés comme ça). On y recroise par hasard nos nantais qui font le tour dans l'autre sens. On passe brièvement au Phimeanakas avant de nous rendre Baphoun. On accède à ce temple par une longue passerelle. C'est encore un modèle pyramide, mais en blocs massifs. Il est donc beaucoup plus impressionnant que les pyramides en briques. Beaucoup plus raide aussi, Ophé en a plein les pattes et fait le tour par le bas pendant que Seb fait l'ascension. Sur la face arrière (ouest) de ce temple, on découvre un énorme bouddha couché sculpté dans les pierres au moment où ce temple dédié à Shiva a été converti.



Un Bouddha couché de 30m de long s'est caché dans cette image, saurez-vous le retrouver ?




Et finalement, nous voici au pied du Bayon. C'est un des édifices emblématiques, celui où on peut voir des centaines de visages souriants. Il est 16h30 et la lumière commence à devenir très belle. Nous escaladons, faisons le tour de ce chef d'oeuvre monumental et mystérieux. Encore une fois, on se croirait chez les incas qui ont fait le même genre de représentations à la même époque de l'autre côté du monde (encore un coup des extraterrestres). On se sent observés de toutes parts par ces grands bonshommes et nous les prenons à peu près tous en photo. C'est bizarre mais ça doit être aussi LE truc à ne pas manquer dans les guides chinois. En haut nous nous retrouvons dans cette foule compacte faisant des selfies et des photos où ils font un bisou à un visage en perspective. On décide de s'asseoir un peu car c'est vachement drôle de regarder les groupes de chinois en vacances et aussi pour contempler les visages énigmatiques qui nous regardent. Ce temple fait sans aucun doute parti de nos gros coups de cœur d'Angkor.











Comme une journée type de touriste ne finit jamais sans contempler le coucher de soleil, on a repéré un spot un peu original sur un blog et on convainc notre brave chauffeur de nous y arrêter. Ce spot est censé se trouver dans la forêt juste à la sortie par la porte sud d'Angkor Thom. Il permet de voir le soleil disparaître derrière des troncs d'arbres immenses comme le montre la photo ci-dessous. Sauf que nous ne trouverons jamais l'endroit tant espéré. Encore un gros fail en matière de coucher de soleil.

Mais on ne veut pas rester sur une défaite cuisante 3 - 0. On veut éviter le temple Phnom Bakeng où des milliers de personnes se pressent à cette heure là et où on ne peut monter que par paquets de 300 pour quelques minutes. On enfourche donc à nouveau notre tuk-tuk et cette fois nous nous rendons à la porte ouest d'Angkor Wat. Ouf il n'y a pas grand monde et on peut contempler tranquillement une dernière fois de loin ce temple éclairé d'une douce lumière rouge, avant de rentrer pour une bonne bière bien méritée. À 50cts d'€ la pinte c'est encore pas ici que notre consommation de bière va diminuer. Nous passons la soirée avec nos amis à se raconter nos voyages.

Jour 3 : Rolous


Le lendemain nous partageons le tuk-tuk avec eux pour la troisième et dernière journée du package. Au menu : bah encore des temples pardi ! Mais beaucoup plus modestes. Les trois temples que nous allons voir sont à Rolous au sud-est de Siem Reap à un peu plus de 30 minutes de tuk-tuk. Il n'y a pas grand monde sur les sites ce qui nous va très bien.

Les deux premiers temples sont très jolis mais la magie n'opère malheureusement pas. En même temps c'est dur de faire aussi bien qu'hier. Ophé se plaît à prendre les écritures sanskrites sur les portes d'entrée qui sont à moitié dans l'ombre et à moitié dans la lumière. A cette heure ci on voit encore bien les reliefs sur les gravures et c'est effectivement très joli en photo.










Le troisième temple est carrément une blague car minuscule et avec pleins d'échafaudages devant empêchant de voir quoi que ce soit. Un monastère moderne est construit juste à côté. On profite donc de la sérénité du lieu et des prières des moines pour dégainer nos supers sandwichs (mousse de foie de canard à l'armagnac, eh ouais) pendant qu'un khmer tente de nous proposer du shit. Visiblement il en a pris aussi et il n'a pas l'air d'avoir les yeux bien en face des trous avec son air béat.





Avant de reprendre le tuk-tuk pour la route du retour on s'accorde tous à dire qu'on aurait préféré faire le small tour d'hier en deux jours afin d'avoir plus de temps pour s'imprégner des lieux et zapper l'étape d'aujourd'hui même si nous ne regrettons pas de l'avoir faite. Avant de rentrer on discute avec notre chauffeur pour voir un village flottant sur le grand lac Tonle Sap mais le fait de payer le supplément de trajet et encore 15 dollars par personne pour entrer dans le village nous fait rebrousser chemin. On rentre donc assez tôt à l'hôtel pour une bonne sieste avant de refaire un tour à Disneyland/au night market.

Et voilà vous savez tout de notre périple de 3 jours dans la magie d'Angkor. Si vous ne l'avez pas encore assez bien compris on a vraiment adoré ce lieu et les sensations et émotions qu'il nous a apporté. Par contre on aurait vraiment préféré faire le small tour en deux jours car il y a vraiment de quoi faire. Mais bon de toute façon on y reviendra pour refaire nos photos perdues ;-)

Un grand merci à Manu, Domi et Léo d'avoir partagé ces visites avec nous, ainsi que leurs photos !


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