Yangon et Mandalay, c'est stupafiant !

Nouveau pays, après 1 mois et demi d'Inde. Autre culture, autre mœurs, autre monnaie, nous devons trouver nos marques au Myanmar / en Birmanie.
C'était ici :

Yangon, capitale économique du pays

Après une nuit d'avion de Bengalore à Bangkok puis un saut de puce d'une heure jusqu'à Yangon, nous posons le pied en Birmanie dans un aéroport tout neuf. Le temps de faire la queue pour les visas, la compile de chants de Noël qui nous accueille de si bon matin a eu le temps de faire un tour. Ophé aura "feliz navidad" en tête pendant 2 jours, vous parlez d'un cadeau de bienvenue. Y a pas de raison qu'il n'y ait que nous, d'ailleurs... Non, non ne nous remerciez pas !


Pas de bus depuis l'aéroport et il y a 45 minutes de route, nous prenons un taxi. Pas facile au début et surtout avec le manque de sommeil et l'appréhension de la nouveauté de perdre l'habitude de répondre sèchement comme en Inde aux chauffeurs et personnes qui nous abordent en cherchant à nous aiguiller. À travers les fenêtres nous découvrons un pays qui nous paraît... étonnement moderne et propre ! On ne s'attendait pas du tout à ça.

On arrive à l'hôtel avec la ferme intention de faire une grosse sieste. Les gens de l'hôtel nous accueillent comme des rois, nous font de grands sourires, portent nos gros sacs (la chambre est au 8eme sans ascenseur), nous offrent le petit dej. On n'est pas habitués à ça ! Ophé râle un peu parce que le petit déj est salé, mais ici c'est souvent comme ça.

L'après-midi, nous partons explorer Yangon. A priori pas grand chose à y faire à vrai dire, il y a surtout une énorme pagode avec un stupa couvert d'or. C'est la capitale économique du pays qui se développe à vitesse grand V depuis l'ouverture en 2011 et le transfert de la capitale politique dans une ville neuve toute vide plus au nord, Naypidaw.

En route vers la pagode, nous passons par le marché de Bogyoke, assez monumental où se vend tissus, bijoux et autres articles d'artisanat birman ou crottes électroniques en plastiques de l'artisanat industriel chinois.

Ici, hommes et femmes portent des longhis, des sortent de jupes colorées
Et, après 1 heure de marche, nous arrivons enfin à cette fameuse pagode de Shwedagon. Nous montons un escalier sombre plein de boutiques kitsches et nous arrivons sur le parvis où brillent de nombreux templions remplis de Bouddhas en position de méditation légère (assis en lotus, main gauche ouverte à plat sur le pied, main droite disproportionnée posée le long du mollet paume vers le sol, ne vous en faites pas d'ici la fin de l'article vous devriez maîtriser la question). Comme Bouddha est un être éclairé, les birmans croient bon de lui mettre une auréole en leds multicolores qui clignotent derrière la tête, ça lui donne un air disco.

Shrek




DJ Bouddha
Au milieu, le stupa monumental tout d'or habillé. 700 kg quand même, ça vaut son pesant de cacahuètes. Nous restons là à faire le tour (3 fois au moins, et c'est bien long) et à regarder tout la richesse de ce lieu et ce qu'y font les fidèles. Nous y voyons des gens qui vénèrent le bouddha parmi les 8 qui correspond à leur jour de la semaine, en lui offrant des fleurs, une bougie et en lui versant de l'eau sur l'épaule. Attend, 8 ?! Bah oui, le mercredi compte double (matin et après midi), logique. Tout à coup, branle bas de combat les fidèles se mettent en lignes successives et balaient tout le tour du stupa. Un coordinateur donne le top départ à chaque vague de balayeur (surtout des balayeuses en fait !) par un "shhhshhhshhhh" accompagné de mouvements de bras dignes d'un épileptique. Assez rigolo à voir.


Ceux qui prient pour que le lundi soit un jour moins pourri

Prier à ce moment là, c'est un coup à se faire balayer la tronche





À la nuit tombée, l'ensemble s'éclaire et le stupa prend un autre air, tout aussi magnifique. Tout autour, des bougies, de l'encens, des coupelles d'huile avec des mèches enflammée... magique.

Le soir, nous allons manger des brochettes dans une rue où il y a un "night market" tous les soirs. Des stands de barbeuk sont installés partout façon street food et on prend notre repas le long de la rue assis sur des chaises en plastique. On sent quand même que les prix sont sacrément gonflés pour les touristes, alors que nous sommes entourés de locaux qui ont des assiettes remplies mais qui ne pourraient sans doute pas se permettre de payer le prix de notre addition pour 5 brochettes. Dommage nous ne pourrons pas y retourner alors l'ambiance de l'endroit était sympa. Au milieu, un stand de grillons grillés, mais on n'a pas osé. Peut-être une autre fois !


Le lendemain nous jetons notre dévolu sur le musée national de Yangon. Il faut bien marcher pour y aller, en route nous passons dans un petit marché, à nouveau de produits locaux et chinois. Les chinois sont très présents ici et on tombe sur un temple en cours de route. Le musée fait franchement vieillot avec des vitrines sombres et poussiéreuses et l'intérêt est plutôt moyen, déjà que nous ne sommes pas des grands fans à la base...

Le soir, nous devons prendre un bus de nuit Yangon - Mandalay (9h de route). La bus station est à une 15aine de km mais l'hôtel nous a dit de prévoir au moins 2h de bus pour y aller : Yangon est très bouchonnée avec l'explosion du nombre de voitures en si peu de temps. On doit prendre le bus 36, mais le premier que l'on voit nous dit dans un anglais approximatif qu'il ne va pas où l'on veut. Suivi d'un deuxième... Un Birman sympa qui va à peu près dans la même direction que nous nous voit galérer et vient à notre rescousse. En fait il y a apparemment plusieurs branches sur la ligne 36... et tout est écrit en birman. Simple ! Le message est clair : touristes, prenez le taxi. Il attend avec nous pendant 25 minutes laissant passer plusieurs bus qu'il aurait pu prendre pour finalement monter avec nous dans le bon bus, blindé mais climatisé, dans lequel on va passer presque 1h45 debout avec nos gros sacs. Merci, monsieur.

Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines car la bus station est gigantesque et rien n'est écrit avec des lettres latines... Heureusement, il y a toujours un birman ou une birmane trop gentil-le pour nous aider et nous prendre par la main.

On arrive dans le bus, "VIP" je vous prie, qui est flambant neuf. Seulement 3 sièges qui s'inclinent quasiment à l'horizontale par rangées avec coussin, couette, bouteilles d'eau et... télé individuelle. Ça nous change des poubelles indiennes, encore une fois on est plutôt bluffés ! On se matte l'adaptation hollywoodienne d'Inferno de Dan Brown en grelottant sous la couette... parce que les birmans aiment visiblement mettre la clim à 15°C. Au bout de 115 miles (11 et 5 étant des chiffres porte bonheur) on s'arrête dans une station service immense et toute neuve d'un kitsch exquis. Le matin à 5h30 nous arrivons, moyennement frais, à Mandalay.







Mandalay, ville plus spirituelle

On prend la chambre et on se fait une mini nuit jusqu'à midi. Ça fait du bien. La chambre est classe dans un immeuble neuf avec même une baignoire ! Nous n'avons pas croisé pareil luxe depuis notre départ. En fait, comme le pays a commencé à s'ouvrir récemment, soit c'est vétuste et vieux, soit c'est tout neuf : il y a très peu d'entre deux ici.

L'après midi nous partons découvrir les pagodes, monastères et autres monuments avec des vieux vélos. La ville est comme Yangon bâtie à l'américaine avec des rues bien perpendiculaires portant des numéros. C'est du coup très étendu et comme c'est plat le vélo est une bonne option. Au détour d'une route, on évite un scorpion qui traverse sans regarder. Nous n'avons pas le temps de tout voir, notamment pas le coucher de soleil depuis la colline de Mandalay hill, mais on le voit depuis une belle pagode dorée. De nuit nous visitons une autre pagode où ils ont mis de belles guirlandes partout, on est fans. Même si on avait lu qu'il n'y avait pas grand chose à voir ici, nous avons trouvé qu'au contraire c'était une ville intéressante.

Au moins ici, on voit que le prix du billet sert un peu à la rénovation











Tranche de vie locale

Un train, il a l'air encore plus lent qu'en Inde
Le lendemain on décide de prendre un bus local pour aller à Amarapura. C'est un peu compliqué parce que les numéros des bus sont écrits en chiffres birmans. On doit prendre le 8 (ça ressemble à un fer à cheval avec une boucle à gauche) ou le 30... autant vous dire qu'on y a été un peu au pif, mais ça a marché.

Dans le bus, une petite vieille, sans dents, trop gentille, essaye d'offrir des fruits indéterminées à Ophé, qu'elle pèle avec les doigts. Nous ne pouvons malheureusement pas accepter sinon nous risquons une bonne tourista.  Elle le mange devant nous pour nous montrer que ce n'est pas empoisonné, mais ce n'est malheureusement pas ça le problème. Une autre dame qui a une place assise nous prend le routard et notre bouteille d'eau pour que nous ayons les mains libres pour nous tenir dans l'allée. Deux exemples parmi tant d'autres de la gentillesse des birmans.

On ne vous a pas dit, mais en Birmanie un général à qui un astrologue a dit que la droite lui portait chance a décidé un jour qu'on roulerait à droite. Bonne idée ! Mais avec le volant... à droite ! Dangereux pour doubler et pas pratique non plus pour monter et descendre du bus, côté route ! Certains bus neufs commencent à avoir le volant à gauche mais pas les plus anciens comme celui que nous prenons ce matin.

Nous arrivons avant 10h car nous voulons aller voir le déjeuner des moines dans un monastère. Plus de 1000 moines y vivent et font la queue pour recevoir la nourriture distribuée par des bénévoles. Ils n'ont pas le droit de manger après midi (un peu comme les gremlins) c'est donc leur dernier repas de la journée. Quand nous arrivons nous constatons que nous ne sommes pas les seuls à avoir eu l'idée et que des bus de touristes chinois sont déjà là avec leurs téléobjectifs pour mitrailler les moines. C'est étonnant à voir mais le côté zoo humain nous dérange un peu, ok on a vu, voilà. On part vite vers le village pour voir les métiers à tisser dans les maisons.






À Amarapura c'est aussi là qu'il y a le fameux pont U-bein en teck que l'on voit souvent sur les photos de la Birmanie. Il est magnifique et nous restons jusqu'au coucher du soleil à admirer les couleurs, les reflets, regarder les gens, les moines, les pécheurs...

Ni clou ni vis, tout tient avec du teck

Notre repas de midi, une crêpe locale très, très bonne


Elle prépare des lamelles de bambou pour les tresser et en faire des murs pour les maisons

Justement, un mur en bambou











Après ce spectacle il faut rentrer... il fait nuit il est 18h30... et il n'y a plus de bus ! Peu de taxis passent et ils demandent des prix astronomiques. Après avoir attendu une bonne demi heure et alors qu'on commençait à se dire qu'on allait faire les 10 bornes à pieds, Seb demande à un conducteur arrêté s'il va vers Mandalay. Il nous prend en stop avec un grand sourire et va même faire un détour pour nous déposer devant notre hôtel... la gentillesse et l'accueil birman se confirme une fois de plus. Malheureusement il parlait assez peu l'anglais et la discussion a vite tourné court.

Le troisième jour, nous reprenons le même bus pour aller un peu plus loin, à Inwa. Le bus nous débarque à un rond point, nous marchons 1km et nous prenons un petit bateau pour traverser un bras de l'Irrawaddy et nous arrivons sur l'"île" d'Inwa. Des centaines de calèches attendent le touriste pour faire visiter l'endroit. On remet quelques instants notre plus beau masque impassible acquis en Inde pour les envoyer chier, nous on veut bien marcher 10km dans la campagne pour voir quelques temples.

La campagne est belle et, alors que les villages font assez pauvres, elle est couverte de plein de stupas dorés, blancs ou en briques et de monastères magnifiques. Ici, les villageois donnent jusqu'à 30% de leurs maigres revenus aux temples ce qui permet aux moines de réaliser des folies.



La tour penche depuis un tremblement de terre

Je suis un marchand de boeufs...





Le monastère est fait en teck et est peint tous les ans avec du pétrole... merci d'éteindre votre cigarette !


À la fin de notre tour, nous regagnons la route bien avant la nuit pour espérer avoir un bus. Malheureusement au bout d'une demi heure d'attente rien ne vient et assez peu de taxis. Nous ne sommes pas dans une agglomération comme la veille et cette fois il y a 20km pour rentrer. Comme la nuit arrive on décide de casser la tirelire pour s'offrir un taxi. Le chauffeur est sympa et parle bien anglais, il fera même un petit détour pour nous montrer un atelier de sculptures en teck puis de sculptures en marbres (des Bouddhas essentiellement, wie original).

Nous partons le jour suivant pour Monywa. Mais comme il n'y a que 4h de route nous avons le temps de visiter une fabrique de feuilles d'or le matin. Les ouvriers tapent pendant des heures avec une masse de plusieurs kilos sur un tas de plusieurs centaines de feuilles d'or collées sur des feuilles de papier de bambou et maintenues dans un étui en bambou très solide pour les aplatir jusqu'à ce qu'elles deviennent très, très fines. Ces feuilles sont ensuite utilisées dans les temples pour les coller sur des Buddhas. Certains birmans les mangent parfois aussi d'après les dépliants qu'on a vu sur place. On retourne à l'hôtel en trishaw, un vélo avec sidecar bricolé sur le côté.


Trishaw

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