Puisqu'il faut bien changer de pays un jour, après 3 superbes semaines passées au Népal nous faisons route vers l'Inde.
Notre trajet commence à Katmandou et doit nous mener au bord du Gange, à Varanasi. 600km de bitume, ou pas.
Peu de photos cette fois et des moches prises avec un portable, mais plutôt le récit d'un épisode assez dur pour nous sur le moment. Maintenant on se dit que tout s'est finalement bien passé et on est heureux d'être en Inde. Sur le coup, moins ! 48h coincés dans un ascenseur émotionnel.
À la base, notre premier choix était de prendre le bien nommé "bus de l'amitié indo-népalaise" de la compagnie gouvernementale indienne Upsrtc. Ce bus tout neuf et confortable est supposé rouler tous les deux jours et relier Katmandou à Varanasi direct en à peine 16h (sans doute en volant par delà les montagnes) pour 20 euros par personne. Il est même d'après les forums possible de réserver son billet en ligne sur redbus.in, bref le rêve. Sauf qu'avant de partir au Népal nous voyons que ce bus n'est plus disponible en ligne... puis à nouveau disponible aux dates qui nous arrange... puis il redisparait. Ça commence bien !
Qu'à cela ne tienne, une fois à Katmandou on passe comme d'habitude par l'hôtel pour réserver des billets de bus. Ils connaissent une compagnie qui fait le même trajet direct (en 20h cette fois, et plus cher, 3300 roupies népalaises soit une 30aine d'euros par personne). Ils appellent, nous disent qu'il y a bien un bus prévu pour le 25 octobre mais que comme c'est les fêtes de Diwali (voir notre autre article) on ne peut pas encore réserver. On est rassurés et on part pour Bhaktapur le cœur léger en se disant qu'on aura le temps de prendre les billets à notre prochain passage à Katmandou. Nous revoilà donc la veille du départ dans notre hôtel qui appelle à nouveau la compagnie de bus... qui nous dit que le bus ne roule finalement pas. Aïe
Nous avons lu beaucoup de choses sur le passage de frontière Népal Inde au niveau de la ville pas glop de Sunauli et le fait de devoir nous y arrêter plus que pour faire tamponner nos passeports et remonter dans notre bus direct climatisé ne nous enchantait guère. Vols dans les bus, arnaques à la frontière, faux bus pour Varanasi, voyageurs détroussés... On aurait bien évité tout ça.
Mais de toute façon, pas le choix, il faudra bien faire ce voyage en deux temps, d'abord de Katmandou à Bhairahawa, la ville frontalière côté népalais, puis, après les coups de tampons, de Sunauli à Varanasi (Benarès). Nous demandons donc à réserver un billet en tourist bus jusqu'à cette satanée frontière terrestre. Malheureusement, plus de place disponible dans ce bus là... Nouvelle douche froide, on l'a un peu mauvaise contre les gérants de l'hôtel qui n'ont pas fait la réservation quand on le leur a demandé et qui nous laissent un peu dans la panade.
Ils nous disent qu'il y aura sans doute de la place dans un bus local, ce que nous voulions éviter car ils sont souvent encore plus vétustes et s'arrêtent partout (il y a donc parfois des vols de bagages en soute ou sur le toit du bus au moment des arrêts). D'autres personnes nous disent que nous devons aller à la Bus station le matin très tôt pour espérer avoir une mauvaise place dans le bus du soir... Nous voilà super confiants sur nos chances d'arriver entiers en Inde.
Réveil matin 4h30, on se réveille comme des fleurs. Un taxi commandé la veille nous attend dans la nuit noire pour nous trimbaler jusqu'à la "new bus station", un vieux hangar entouré de bus. On y arrive sur le coup de 5h20, on ignore les traditionnels escrocs qui essayent de vendre des faux tickets aux touristes perdus et on se retrouve face à un mur de guichets surmontés de panneaux tous écrits en Népalais. Gloups ! Finalement on en trouve un avec notre destination écrite en caractères latins, avec une orthographe inédite (Sonuli au lieu de Sunauli) et on tente le coup.
L'avantage du bus local, c'est qu'il n'est pas cher (510 Rs par billet, moins de 5 euros). Et vu qu'on n'est pas chauds pour mettre nos sacs en soute ou sur le toit dans la poussière on décide de réserver 3 places dans le carrosse, dont une pour nos backpacks. Le départ est prévu pour 6h30. 45 minutes avant, on nous amène jusqu'à un bus miteux... et on se retrouve à attendre dans le bus... à deux... pendant 45 minutes. On se dit qu'il doit y avoir un loup, mais finalement une famille débarque juste avant le départ presque à l'heure, bus quasi vide.
Mais un bus local, ça roule blindé ou ça ne roule pas. On recrute donc des voyageurs dans la rue pendant au moins 1h30 avant de pouvoir réellement prendre la route. Il y a toujours un chauffeur et un rabatteur qui est là pour gueuler la destination au gens dans la rue (on croit entendre "Sunauli", nous voilà rassurés), faire payer les places à la tête du client, distribuer les sacs à vomi, engueuler les autres usagers de la route en crachant du rouge de bétel à tout bout de champ par la porte ouverte du bus et, surtout, faire le poisson pilote en tapant sur la carlingue pour dire au chauffeur si selon lui ça passe (deux coups) ou ça passe pas (un coup ou plein de coups). C'est un peu le radar de recul népalais. Si les moustaches du bus passent, tout passe !
La route jusqu'à Sunauli nous commençons à connaître le début par cœur parce qu'on l'a prise pour aller à Pokhara et à Chitwan, puis pour en revenir. Nous savons donc déjà que vers le milieu du trajet nous allons devoir affronter pour la 3ème fois la portion dégueulasse de piste en corniche poussiéreuse d'une heure et demi le long de la rivière Trisuli. Bizarrement, le bus a des freins (un luxe au Népal) et nous paraît (relativement) moins bringuebalant sur la piste que d'autres que nous avons eu. Par contre il manque la fenêtre conducteur et la porte reste ouverte : la poussière qui s'y engouffre est difficilement respirable.
Nous arrivons finalement à Bhairahawa vers 16h30 après... 270 km. Le soleil commence à disparaître et même si le poste frontière est ouvert 24h sur 24, nous savons qu'il vaut mieux pour notre sécurité ne pas passer de nuit. Nous errons donc à la recherche d'un hôtel et comme il y en a très peu et que nous n'avons pas réellement eu le temps de regarder avant (rien sur booking) on finit dans une piôle sordide avec les murs d'un rose crasseux, sans eau chaude (l'hôtel s'appelle justement le Rose, peut être un romantique incompris). On aurait sans doute pu trouver mieux en marchant un peu plus mais après 10h dans une machine à laver, avec seulement deux courtes pauses, on était déjà bien contents d'avoir une planche pour dormir.
À nouveau, réveil à l'aube. Bhairahawa se trouve à 4km de la frontière et nous prenons un tuktuk électrique supersonique pour y aller. Ils sont obligés de s'arrêter 600m avant le checkpoint faute de "licence" (nous, on a vu un type lui dire de faire demi tour fissa, mafia locale de la jeep jusqu'à la frontière ?). Les pousse-pousse cyclistes peuvent appparemment aller plus loin mais ils en chient un peu sur les pistes et avec les sacs ça aurait été un peu cruel de faire les nababs.
Ne sachant pas s'il y avait des distributeurs de billets côté indien et ayant lu que les quelques bureaux de changent risquaient d'être surveillés par des gens mals intentionnés, nous avons changé nos dernières roupies népalaises (120 Rs = 1€) pour des roupies indiennes (75 Rs = 1€) à l'hôtel. Ceci est normalement interdit, les devises indiennes ne pouvant pas quitter le pays.
Arrivés juste avant le portique de la frontière à gauche, il faut faire tamponner les passeport à l'immigration Népalaise. Un petit formulaire et c'est reparti. Impec !
On traverse, welcome to India. Mais là, pas de bureau en vue... un type regarde vaguement nos passeports et finit par nous diriger vers l'immigration office situé 800m plus loin sur la droite 100m après la gare routière de la compagnie gouvernementale. Idem, un formulaire, un coup de tampon et tout se passe bien.
On rebrousse chemin pour aller à la gare routière en espérant avoir un bus pour Ghorakpur (3h de route), gare la plus proche, d'où nous voudrions prendre un train pour Varanasi (6h de train). Mais là on nous indique un bus providentiel direct pour Varanasi qui part dans 10 minutes. Il est 9h du matin, arrivée prévue à... 9 heures du soir. Quand on voit la tronche du bus (une épave, à côté les bus népalais sont finalement brand new) on hésite franchement. Mais comme on n'a pas trop le choix et que ça nous fait arriver à peu près à la même heure que l'option bus + train, que c'est direct et moins cher, on y va.
On prend les sièges tout devant, il y a de la place pour les sacs et les jambes et une vue imprenable sur les voitures qui arrivent en face quand on double.
La route jusqu'à Ghorakpur est en très bon état. Pour une fois qu'on voit une route sur laquelle on pourrait presque rouler à 100km/h (en évitant les vaches et les gens à contre sens, ça doit être possible), nous sommes dans une boîte de conserve qui ne dépasse pas les 45 ! Après ça se gâte et on retrouve les nids de poules habituels et les dépassements hasardeux.
Pour ne pas aider, il y a une fête hindoue ce jour là où les gens se rassemblent au bord de l'eau à la tombée de la nuit pour célébrer le soleil. Ils transportent des offrandes, bougies et des bambous qu'ils vont planter dans l'eau en écoutant de la musique (techno), étonnant. Du coup il y a un monde fou qui marche à pieds le long des routes.
Il fait nuit, on voit rien, les gens roulent tous en feux de route ou sans lumière comme des fous, le chauffeur n'a pas fait beaucoup de pauses, on flippe. À l'avant du bus une plaque en métal mal fixée pour réparer un trou dans la carlingue se décroche sur un des nombreux sursauts de la route. Et Ophé n'en peut plus : le chauffeur ne fait que des arrêts dans des endroits où seuls les hommes peuvent pisser.
Arrivée à 21h45 à Varanasi après 12 heures / 300km de route bien crevante. Nous n'avons pas d'hôtel réservé, nous sommes dans un pays que nous ne connaissons pas et une nuée de chauffeurs de rickshaws nous tombe sur la couenne. Nous finissons par en choisir un et négocier un prix. Il a l'air de nous emmener où on veut, ce qui n'est pas gagné avec les chauffeurs qui vous déposent dans les hôtels dans lesquels ils touchent une commission. Mais une fois presque arrivés il fait monter deux types à bord et nous demande le double du prix prévu. On finit par descendre en réussissant à payer le prix normal, c'est une petite victoire mais on a eu bien peur et cela donne une mauvaise première impression.
Ce que nous ne savions pas c'est que la vieille ville de Varanasi est un labyrinthe de ruelles et que nos cartes (routard et gps) ne sont que très partielles. Il est 22h30, nous sommes épuisés par ces deux jours, complètement perdus avec nos gros sacs dans les ruelles sombres pleines de bouses de vaches à la recherche d'une guesthouse du guide du routard (ou n'importe quel endroit muni d'un lit). Après l'épisode du rickshaw et de deux trois personnent qui nous suivent en nous demandant de l'argent, tous ceux qui nous abordent nous semblent hostiles.
Le moral est au plus bas et on commence à comprendre ceux qui craquent lors de leurs premiers pas en Inde dans un univers si déroutant et parfois oppressant. Le fait d'avoir l'impression de ne pouvoir faire confiance à personne est assez terrible et nous n'avions ressenti cela à aucun moment au Népal. Un groupe passe à côté de nous en portant un mort emballé dans son linceul sur un brancard en direction des ghats de crémations qui fonctionnent ici jour et nuit. Ça commence à faire beaucoup !
Finalement après une grosse demi heure qui nous semble une éternité on aperçoit un panneau Guesthouse, on toque et la porte s'ouvre. Bien qu'il n'y ait plus de place dans cette auberge le patron est très gentil et nous accompagne jusqu'à un autre établissement où une chambre libre nous attend. Nous retrouvons un peu de foi en l'humanité grâce à lui. Enfin un lit et une douche chaude, on n'y croyait plus ! Après une bonne nuit de sommeil nous émergeons vers 11h et la mauvaise impression de la veille sera ensuite très vite dissipée par ce que nous découvrirons dans cette ville.
Notre trajet commence à Katmandou et doit nous mener au bord du Gange, à Varanasi. 600km de bitume, ou pas.
Peu de photos cette fois et des moches prises avec un portable, mais plutôt le récit d'un épisode assez dur pour nous sur le moment. Maintenant on se dit que tout s'est finalement bien passé et on est heureux d'être en Inde. Sur le coup, moins ! 48h coincés dans un ascenseur émotionnel.
Quitter Katmandou, pas si facile.
À la base, notre premier choix était de prendre le bien nommé "bus de l'amitié indo-népalaise" de la compagnie gouvernementale indienne Upsrtc. Ce bus tout neuf et confortable est supposé rouler tous les deux jours et relier Katmandou à Varanasi direct en à peine 16h (sans doute en volant par delà les montagnes) pour 20 euros par personne. Il est même d'après les forums possible de réserver son billet en ligne sur redbus.in, bref le rêve. Sauf qu'avant de partir au Népal nous voyons que ce bus n'est plus disponible en ligne... puis à nouveau disponible aux dates qui nous arrange... puis il redisparait. Ça commence bien !
Qu'à cela ne tienne, une fois à Katmandou on passe comme d'habitude par l'hôtel pour réserver des billets de bus. Ils connaissent une compagnie qui fait le même trajet direct (en 20h cette fois, et plus cher, 3300 roupies népalaises soit une 30aine d'euros par personne). Ils appellent, nous disent qu'il y a bien un bus prévu pour le 25 octobre mais que comme c'est les fêtes de Diwali (voir notre autre article) on ne peut pas encore réserver. On est rassurés et on part pour Bhaktapur le cœur léger en se disant qu'on aura le temps de prendre les billets à notre prochain passage à Katmandou. Nous revoilà donc la veille du départ dans notre hôtel qui appelle à nouveau la compagnie de bus... qui nous dit que le bus ne roule finalement pas. Aïe
Nous avons lu beaucoup de choses sur le passage de frontière Népal Inde au niveau de la ville pas glop de Sunauli et le fait de devoir nous y arrêter plus que pour faire tamponner nos passeports et remonter dans notre bus direct climatisé ne nous enchantait guère. Vols dans les bus, arnaques à la frontière, faux bus pour Varanasi, voyageurs détroussés... On aurait bien évité tout ça.
Mais de toute façon, pas le choix, il faudra bien faire ce voyage en deux temps, d'abord de Katmandou à Bhairahawa, la ville frontalière côté népalais, puis, après les coups de tampons, de Sunauli à Varanasi (Benarès). Nous demandons donc à réserver un billet en tourist bus jusqu'à cette satanée frontière terrestre. Malheureusement, plus de place disponible dans ce bus là... Nouvelle douche froide, on l'a un peu mauvaise contre les gérants de l'hôtel qui n'ont pas fait la réservation quand on le leur a demandé et qui nous laissent un peu dans la panade.
Ils nous disent qu'il y aura sans doute de la place dans un bus local, ce que nous voulions éviter car ils sont souvent encore plus vétustes et s'arrêtent partout (il y a donc parfois des vols de bagages en soute ou sur le toit du bus au moment des arrêts). D'autres personnes nous disent que nous devons aller à la Bus station le matin très tôt pour espérer avoir une mauvaise place dans le bus du soir... Nous voilà super confiants sur nos chances d'arriver entiers en Inde.
Réveil matin 4h30, on se réveille comme des fleurs. Un taxi commandé la veille nous attend dans la nuit noire pour nous trimbaler jusqu'à la "new bus station", un vieux hangar entouré de bus. On y arrive sur le coup de 5h20, on ignore les traditionnels escrocs qui essayent de vendre des faux tickets aux touristes perdus et on se retrouve face à un mur de guichets surmontés de panneaux tous écrits en Népalais. Gloups ! Finalement on en trouve un avec notre destination écrite en caractères latins, avec une orthographe inédite (Sonuli au lieu de Sunauli) et on tente le coup.
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C'est du chinois ce népalais ! |
L'avantage du bus local, c'est qu'il n'est pas cher (510 Rs par billet, moins de 5 euros). Et vu qu'on n'est pas chauds pour mettre nos sacs en soute ou sur le toit dans la poussière on décide de réserver 3 places dans le carrosse, dont une pour nos backpacks. Le départ est prévu pour 6h30. 45 minutes avant, on nous amène jusqu'à un bus miteux... et on se retrouve à attendre dans le bus... à deux... pendant 45 minutes. On se dit qu'il doit y avoir un loup, mais finalement une famille débarque juste avant le départ presque à l'heure, bus quasi vide.
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Seuls dans un bus Deluxe |
Mais un bus local, ça roule blindé ou ça ne roule pas. On recrute donc des voyageurs dans la rue pendant au moins 1h30 avant de pouvoir réellement prendre la route. Il y a toujours un chauffeur et un rabatteur qui est là pour gueuler la destination au gens dans la rue (on croit entendre "Sunauli", nous voilà rassurés), faire payer les places à la tête du client, distribuer les sacs à vomi, engueuler les autres usagers de la route en crachant du rouge de bétel à tout bout de champ par la porte ouverte du bus et, surtout, faire le poisson pilote en tapant sur la carlingue pour dire au chauffeur si selon lui ça passe (deux coups) ou ça passe pas (un coup ou plein de coups). C'est un peu le radar de recul népalais. Si les moustaches du bus passent, tout passe !
La route jusqu'à Sunauli nous commençons à connaître le début par cœur parce qu'on l'a prise pour aller à Pokhara et à Chitwan, puis pour en revenir. Nous savons donc déjà que vers le milieu du trajet nous allons devoir affronter pour la 3ème fois la portion dégueulasse de piste en corniche poussiéreuse d'une heure et demi le long de la rivière Trisuli. Bizarrement, le bus a des freins (un luxe au Népal) et nous paraît (relativement) moins bringuebalant sur la piste que d'autres que nous avons eu. Par contre il manque la fenêtre conducteur et la porte reste ouverte : la poussière qui s'y engouffre est difficilement respirable.
Nous arrivons finalement à Bhairahawa vers 16h30 après... 270 km. Le soleil commence à disparaître et même si le poste frontière est ouvert 24h sur 24, nous savons qu'il vaut mieux pour notre sécurité ne pas passer de nuit. Nous errons donc à la recherche d'un hôtel et comme il y en a très peu et que nous n'avons pas réellement eu le temps de regarder avant (rien sur booking) on finit dans une piôle sordide avec les murs d'un rose crasseux, sans eau chaude (l'hôtel s'appelle justement le Rose, peut être un romantique incompris). On aurait sans doute pu trouver mieux en marchant un peu plus mais après 10h dans une machine à laver, avec seulement deux courtes pauses, on était déjà bien contents d'avoir une planche pour dormir.
Passage de la frontière
À nouveau, réveil à l'aube. Bhairahawa se trouve à 4km de la frontière et nous prenons un tuktuk électrique supersonique pour y aller. Ils sont obligés de s'arrêter 600m avant le checkpoint faute de "licence" (nous, on a vu un type lui dire de faire demi tour fissa, mafia locale de la jeep jusqu'à la frontière ?). Les pousse-pousse cyclistes peuvent appparemment aller plus loin mais ils en chient un peu sur les pistes et avec les sacs ça aurait été un peu cruel de faire les nababs.
Ne sachant pas s'il y avait des distributeurs de billets côté indien et ayant lu que les quelques bureaux de changent risquaient d'être surveillés par des gens mals intentionnés, nous avons changé nos dernières roupies népalaises (120 Rs = 1€) pour des roupies indiennes (75 Rs = 1€) à l'hôtel. Ceci est normalement interdit, les devises indiennes ne pouvant pas quitter le pays.
Arrivés juste avant le portique de la frontière à gauche, il faut faire tamponner les passeport à l'immigration Népalaise. Un petit formulaire et c'est reparti. Impec !
On traverse, welcome to India. Mais là, pas de bureau en vue... un type regarde vaguement nos passeports et finit par nous diriger vers l'immigration office situé 800m plus loin sur la droite 100m après la gare routière de la compagnie gouvernementale. Idem, un formulaire, un coup de tampon et tout se passe bien.
Un bus encore plus pourri, c'est possible !
On rebrousse chemin pour aller à la gare routière en espérant avoir un bus pour Ghorakpur (3h de route), gare la plus proche, d'où nous voudrions prendre un train pour Varanasi (6h de train). Mais là on nous indique un bus providentiel direct pour Varanasi qui part dans 10 minutes. Il est 9h du matin, arrivée prévue à... 9 heures du soir. Quand on voit la tronche du bus (une épave, à côté les bus népalais sont finalement brand new) on hésite franchement. Mais comme on n'a pas trop le choix et que ça nous fait arriver à peu près à la même heure que l'option bus + train, que c'est direct et moins cher, on y va.
On prend les sièges tout devant, il y a de la place pour les sacs et les jambes et une vue imprenable sur les voitures qui arrivent en face quand on double.
La route jusqu'à Ghorakpur est en très bon état. Pour une fois qu'on voit une route sur laquelle on pourrait presque rouler à 100km/h (en évitant les vaches et les gens à contre sens, ça doit être possible), nous sommes dans une boîte de conserve qui ne dépasse pas les 45 ! Après ça se gâte et on retrouve les nids de poules habituels et les dépassements hasardeux.
Pour ne pas aider, il y a une fête hindoue ce jour là où les gens se rassemblent au bord de l'eau à la tombée de la nuit pour célébrer le soleil. Ils transportent des offrandes, bougies et des bambous qu'ils vont planter dans l'eau en écoutant de la musique (techno), étonnant. Du coup il y a un monde fou qui marche à pieds le long des routes.
Il fait nuit, on voit rien, les gens roulent tous en feux de route ou sans lumière comme des fous, le chauffeur n'a pas fait beaucoup de pauses, on flippe. À l'avant du bus une plaque en métal mal fixée pour réparer un trou dans la carlingue se décroche sur un des nombreux sursauts de la route. Et Ophé n'en peut plus : le chauffeur ne fait que des arrêts dans des endroits où seuls les hommes peuvent pisser.
Voir Benarès et mourir
Arrivée à 21h45 à Varanasi après 12 heures / 300km de route bien crevante. Nous n'avons pas d'hôtel réservé, nous sommes dans un pays que nous ne connaissons pas et une nuée de chauffeurs de rickshaws nous tombe sur la couenne. Nous finissons par en choisir un et négocier un prix. Il a l'air de nous emmener où on veut, ce qui n'est pas gagné avec les chauffeurs qui vous déposent dans les hôtels dans lesquels ils touchent une commission. Mais une fois presque arrivés il fait monter deux types à bord et nous demande le double du prix prévu. On finit par descendre en réussissant à payer le prix normal, c'est une petite victoire mais on a eu bien peur et cela donne une mauvaise première impression.
Ce que nous ne savions pas c'est que la vieille ville de Varanasi est un labyrinthe de ruelles et que nos cartes (routard et gps) ne sont que très partielles. Il est 22h30, nous sommes épuisés par ces deux jours, complètement perdus avec nos gros sacs dans les ruelles sombres pleines de bouses de vaches à la recherche d'une guesthouse du guide du routard (ou n'importe quel endroit muni d'un lit). Après l'épisode du rickshaw et de deux trois personnent qui nous suivent en nous demandant de l'argent, tous ceux qui nous abordent nous semblent hostiles.
Le moral est au plus bas et on commence à comprendre ceux qui craquent lors de leurs premiers pas en Inde dans un univers si déroutant et parfois oppressant. Le fait d'avoir l'impression de ne pouvoir faire confiance à personne est assez terrible et nous n'avions ressenti cela à aucun moment au Népal. Un groupe passe à côté de nous en portant un mort emballé dans son linceul sur un brancard en direction des ghats de crémations qui fonctionnent ici jour et nuit. Ça commence à faire beaucoup !
Finalement après une grosse demi heure qui nous semble une éternité on aperçoit un panneau Guesthouse, on toque et la porte s'ouvre. Bien qu'il n'y ait plus de place dans cette auberge le patron est très gentil et nous accompagne jusqu'à un autre établissement où une chambre libre nous attend. Nous retrouvons un peu de foi en l'humanité grâce à lui. Enfin un lit et une douche chaude, on n'y croyait plus ! Après une bonne nuit de sommeil nous émergeons vers 11h et la mauvaise impression de la veille sera ensuite très vite dissipée par ce que nous découvrirons dans cette ville.
les liens videos ne marchent pas les petits, j'ai mis Gael sur le coup, mais meme en faisant matrix, ca ne marche pas ;)
RépondreSupprimerOn va enquêter :p
Supprimerhate de savoir comment s'est deroulé votre séjour à Varanasi, j'ai regardé un peu et ca a l'air vraiment impressionnant cette ville :)
RépondreSupprimerMaintenant tu peux, on a publié l'article dédié :). La ville nous a vachement plu en tout cas ^^
SupprimerWaouh !!! Persévérant les p'tits jeunes �� qq de fataliste aurait conclu que le Népal ne voulait pas qu'on le quitte ☺ (mayo)
RépondreSupprimerQuelle aventure olala ! Bon courage les loulous !!
RépondreSupprimerMarlène K
Merci Marlène! Je pense bien à vous en tout cas! Je vais essayer de vous envoyer une carte postale bientôt! vous la recevrez peut-être l'année prochaine mdr!
SupprimerC'est digne d'un roman d'aventures! Portez-vous bien!
RépondreSupprimerMerci Cécile :)! On a essayé le yoga j'ai pensé à toi! Prends bien soin de toi!
SupprimerWow these pictures are amazing. I had no idea Nepal was so vibrant and colorful! Thanks for visiting in Nepal, we hope other people also inspire to visit Nepal after seeing your this photo blog. Awesome pics. Loved the post.
RépondreSupprimerFor a comfortable trip to Nepal, you can visit www.nepalsafar.com
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