Chaque année a lieu au Népal la fête des lumières, Tihar (mais on peut aussi dire Dewali ou Deepawali). C'est le second plus gros festival népalais et il est aussi fêté dans certaines parties de l'Inde.
Nous avons lu qu'il était particulièrement beau de le voir dans la vallée de Katmandou, à Bhaktapur (1h à l'est de la capitale) et nous sommes remontés depuis le Chitwan pour y assister.
Après nos quelques jours autour de Katmandou en début de séjour, nous poursuivons donc notre exploration de la vallée.
Visite de Bhaktapur city
Bhaktapur est une ancienne capitale népalaise, qui a perdu de son influence à partir du XIXème siècle, tout en restant à part et indépendante. Comme toutes les villes de l'époque un beau palais et énormément de temples ont été construits et elle possède un magnifique Durbar square (comme Katmandou et Patan). La ville a beaucoup souffert du tremblement de terre de 2015 mais ici plus qu'ailleurs on sent qu'il y a une réelle volonté d'utiliser le droit d'entrée des touristes (1500 Rs soit 12€ / personne) pour consolider et reconstruire les temples endommagés. Il y a trois places principales dans la vieille ville, toutes plus jolies les unes que les autres.
Même si on est proche de Katmandou l'ambiance y est très différente. C'est une ville fervente, calme avec plein de ruelles en briques où il est plaisant de se perdre et d'y déguster le yoghurt local, le jujudhau. Autre fait marquant, dès que la nuit tombe, tout commence à fermer et à partir de 19h30, tu peux toujours te brosser pour trouver un restau ouvert (et même avant le samedi, le dimanche ou les jours de fêtes). On a beau être prévenus, on se sent un peu penauds quand on doit rentrer à l'hôtel pour commander un fried rice pas terrible parce qu'on n'a rien trouvé d'autre !
Donc à la base, nous venions pour le festival Tihar, disais-je. Ce festival se déroule sur une semaine et on y célèbre entre autres les corbeaux (qui annoncent la mort), les vaches (sacrées), les chiens (qui ne comprennent pas bien pourquoi tout d'un coup on leur donne à bouffer et on leur met un Tika rouge sur le front), les frères et soeurs, la lumière, la nouvelle année selon un des calendriers népalais (d'après ce qu'on a compris, ici on est en 2017 évidemment mais aussi en même temps en 1037 et en 2073... allez vous y retrouver dans ce fatras !). Bref, c'est un peu la fête à tout et de tout.
Nous sommes arrivés le 19 octobre, soir de la fête des lumières. Cela consiste à mettre des guirlandes de noël multicolores partout ainsi que des bougies dans les rues à la nuit tombée. Chaque maison trace une ligne allant de l'intérieur jusqu'à la rue avec un genre de mélange d'argile rouge, et dessine un mandala selon son inspiration du moment avec des poudres multicolores dans la rue pour se porter chance. Certains sont des oeuvres d'art.
Des bougies et offrandes seront ensuite déposées pour honorer les dieux. Les enfants se promènent également dans les rues, souvent en costumes traditionnels, avec des grands plateaux contenant des pétales et des bougies et chantent et dansent en échange de quelques roupies ou des chocolats (les touristes chinois adorent). Quelques pétards résonnent dans les rues : on avait lu que ça les faisait marrer des les balancer dans les pieds des touristes, mais on a été épargnés. Bon, on reste à Bhaktapur et à 20h30 tout commence à être remballé, faut pas déconner quand même même si c'est un des trois nouvel an de l'année !
Le lendemain on profite du calme de la cité pour se reposer et flâner dans les rues. On découvre aussi qu'il est assez important de faire du bruit pour montrer qu'on croit (les dieux aiment ça visiblement, nous on a un peu plus de mal parfois). Tout est bon : tambours, cymbales, flûtes, cloches... pourvu que ça ne joue pas super ensemble et qu'on tape fort dessus. Visiblement, Shiva n'est pas fan du solfège de toute façon. C'est tout de même assez marrant de croiser ces groupes qui jouent et dansent au détour d'un temple ou d'une ruelle et nous ne pouvons rester de marbre face à cette ferveur religieuse et ce simple bonheur d'être ensemble. Message personnel à celui qui trouve rigolo de sonner la grosse cloche de Durbar Square à 5h du mat' : y a des gens qui essayent de dormir à côté !
Marche de Nagarkot à Changu Narayan
Nous n'avions prévus de ne rester que 2 nuits, mais finalement on se sent bien ici. Du coup, on prolonge un peu et on prend un bus local bien blindé le matin depuis Bhaktapur pour Nagarkot (mais non, pas Naga-crotte). Ca ne prend qu'une heure environ mais ça permet de monter à presque 2000m et de là on devrait avoir une superbe vue sur la chaîne de l'Everest (en regardant toujours à l'est, bon je n'en suis pas fier). On la voyait très bien de loin il y a deux jours (penses-tu qu'on aurait pensé à prendre une photo ?), mais ce jour là c'est un peu couvert et donc on y voit quedalle. Dans le bus on croise d'autres français, dont un qui s'est déjà fait avoir une fois et qui l'a mauvaise de rater encore son coup. Du coup, la carte postale suivante vous est offerte par google image :
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Ce que nous aurions dû voir depuis Nagarkot... dommage ! |
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Nous on n'est pas si déçus parce qu'on avait de toute façon un plan B : on avait prévu de marcher de Nagarkot à Changu Narayan (3-4h) et de redescendre à pied à Bhaktapur (1h30). On avait donc de quoi s'occuper. Comme on trouve les français sympas, on leur propose de faire la route avec nous au moins jusqu'au temple de Changu Narayan. Une chouette balade même si on n'a pas forcément pris le plus beau des sentiers, ça descend doucement tout le long.
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Au Népal il y a plein de balançoires en bambou, celle-là a une vue pas dégueu |
Arrivés à Changu Narayan, après un plat de Momos (ces délicieux raviolis tibétains que l'on trouve partout au Népal), nos compagnons de route finissent en bus et, nous, on continue à descendre à pied. Nous retraversons le temple qui est un des plus anciens de la vallée mais qui a souffert pendant le séisme et tient maintenant sur des béquilles et des échafaudages. De l'autre côté du temple se trouvent des escaliers qui descendent dans le village puis vers la vallée, on évite ainsi la route où les bus passent à fond en klaxonnant.
Nous sommes samedi et c'est le dernier jour de la fête de Tihar. Comme c'est leur jour de repos, c'est aussi ce jour là que les fratries se retrouvent pour célébrer ensemble : musique devant les maisons, danses, et rires de toutes parts. En descendant tous les deux par les petites routes et les villages, nous faisons pas mal de rencontres : un homme nous aborde avec un grand sourire et commence à parler un peu en français (il a des amis à Bordeaux). Il nous dit qu'il était guide avant, et qu'il a changé de vie pour devenir prêtre à Changu. Un peu plus loin, c'est un groupe de soeurs qui invitent Ophé à danser, se prennent en photos avec nous, nous offrent de très bonnes pâtisseries et nous proposent de rester pour prendre un thé. Nous refusons poliment le thé car il nous faut rentrer avant la nuit qui tombe ici vers 18h, mais c'était un moment très agréable avec des gens très gentils et heureux de croiser des étrangers. Nous arriverons à Bhaktapur un peu après le coucher du soleil, en traversant des paysages de rizières magnifiques.
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"Can you make me a photo ?" |
A la découverte de Patan
Nous restons ensuite dans la vallée, direction le sud de Katmandou avec la ville de Patan, collée à la capitale. Là encore un beau Durbar Square, qui a beaucoup souffert du séisme et de très nombreux temples. On retrouve déjà plus l'effervescence de Katmandou et c'est moins calme que Bhaktapur, mais il y a quand même quelques ruelles à explorer et des templions perdus à dégoter de tous les côtés.
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Une porte du palais royal |
Nous sommes dans une auberge nommée Sanu's House assez mal placée (le long du 'Ring', à 15min de durbar square) mais dont les propriétaires sont tout simplement adorables. La dame qui gère l'endroit a toujours un énorme sourire quand elle nous parle et fait tout pour nous aider. On voit d'ailleurs que les gens qui sont hébergés avec nous restent plusieurs jours et sont enchantés. Ici, le repas du soir et le petit déjeuner est fait maison avec le riz de leurs champs et les légumes du jardin et se prend tous ensemble assis par terre dans la cuisine, accompagné d'un délicieux thé. Ambiance familiale, c'est aussi l'occasion d'échanger avec les autres voyageurs et la famille.
Le lendemain, le neveu de la famille nous accompagne à Patan : on y inaugure un musée sur les traditions népalaises et la Présidente du Népal sera présente pour l'événement. De nombreux artisans sur leur 31 font aussi la démonstration de leurs talents : usine à briques, potier, tisseurs... Les habitants arrivent de partout habillés en costumes traditionnels et la présidente passe à 2 mètres de nous au son des tambours et des cymbales. Quelques policiers sont présents aux alentours mais le dispositif nous parait léger pour un chef d'état, pas de fouille, pas de filtrage : ils ont l'air bien détendus et souriants, "no problem". Pour l'occasion, on nous a prêté un chapeau et un haut traditionnels.
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Tenue traditionnelle ancienne, lourde et chaude |
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Bidya Devi Bhandari, première Présidente de la République du Népal |
Nous quittons cette guesthouse familiale en début d'après-midi avec un petit pincement au coeur, nous nous y sentions bien. Il nous faut rejoindre Katmandou car le lendemain nous quittons le Népal où nous avons été si bien accueillis, pour l'Inde. Appréhension mêlée à de l'excitation et un peu de nostalgie, déjà. Mais c'est aussi une nouvelle aventure qui s'ouvre devant nous.
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Nous aussi on est trop bien sappés ! |
Pas mal le chapeau. Tu le ramènes dans tes valises ?
RépondreSupprimerSuperbes vos photos! <3
RépondreSupprimerMerci :) gros bisous
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