Visiter une ruine Inca encore méconnue est une chance unique. Seuls, dans le site exceptionnel de Choquequirao accessible après 2 jours de marche intenses. Vous avez du bol, il nous restait un peu de place dans le sac à dos pour vous y amener aussi !
Vous vous demandiez bien comment nous nous étions occupés, du 13 au 18 août 2018 ? Maintenant vous savez !
Un trek de 4 jours dans les montagnes péruviennes ça se prépare
Début d'article pas commun, vous allez vous dire qu'on se la coule vraiment douce au Pérou mais nous commençons cette nouvelle étape par un jour de repos. On vous explique. Nous arrivons à ce moment du séjour où on commence à être un peu fatigués d'enchaîner les étapes depuis Uyuni et il se trouve qu'on est entre 4 grosses randonnées. Nous revenons tout juste du Machu Picchu où nous avons bien marché (l'article arrivera quand Seb s'y mettra, patience) et avant cela, nous étions à la montagne colorée. Nous nous apprêtons à partir pour 4 jours de trek à Choquequirao et on enchaînera ensuite sur 2 jours de randonnée dans le Canyon de Colca, au sud du Pérou.
Vous ne nous en voudrez pas trop, mais nous nous reposons donc un jour en organisant un peu notre séjour aux USA à la fin du mois et surtout, nous planifions (oui oui ça nous arrive) notre trek du lendemain. Voilà, le programme :
La visite du site de Choquequirao peut uniquement se faire à pied via le chemin des muletiers. Qui dit à pied dit donc peu de personnes sur le chemin, vous commencez à nous connaître, on raffole de ce genre d'expériences. Il paraît que les ruines seront bientôt reliées par un téléphérique pour amener plus de touristes devant l'intérêt grandissant pour ce site sacré, 2 fois plus grand que le Machu Picchu. Il paraît aussi que comme le Machu Picchu est en danger et qu'il est prévu de construire des plates-formes autour pour ne plus avoir à entrer sur le site et ne pas le dégrader, Choquequirao va servir de relais. Choquequirao est l'un des derniers sites incas découvert, il l'a été en 1909. Il est située à 3 085 m d'altitude dans la chaîne de Salkantay, et surplombe la vallée de la rivière Apurimac. Le complexe entier s'étale sur 1 800 hectares, dont seuls 30 à 40 % ont été fouillés à ce jour. 70% du site reste donc encore recouvert de forêt !
Ce qui est top, c'est que comme il est encore peu connu et peu fréquenté, on peut encore dormir à côté des ruines dans un minuscule camping, avec en plus la promesse que le site restera quasiment désert en journée.
Ce qui est top, c'est que comme il est encore peu connu et peu fréquenté, on peut encore dormir à côté des ruines dans un minuscule camping, avec en plus la promesse que le site restera quasiment désert en journée.
Choquequirao promet de nous ouvrir la porte du sauvage, de l'authentique et de l'unique.
Qui dit trek isolé, dit camping à moitié sauvage. Sauf que nous n'avons pas de matériel à part un sac de couchage. On s'en va donc louer du matériel dans une des nombreuses boutiques de Cusco. En passant dans une agence pour réserver nos billets pour notre prochaine étape à Arequipa, on tombe sur un mec trop sympa qui, même si nous ne lui prenons pas le trek pour Choquequirao avec guide, nourriture et mules (ne le faites pas, c'est hors de prix en passant par une agence), nous donne pas mal d'infos sur les quelques jours qui nous attendent. Il nous conduit également à un magasin pour que l'on puisse se fournir en tente et tapis de sol. On fait enfin quelques courses pour compléter la bouffe que l'on pourra trouver en route lors de ces 4 jours et bim, nous voilà fin prêts pour le grand départ demain à l'aube.
De Cusco à Cachora, une belle route vers le trek
Et pour l'aube c'est l'aube : on prend le bus local à 6h du mat, direction Abancay. Bizarrement il est plein. Ils sont fous ces gens.
En testant les sacs hier soir, on s'est dit que niveau poids ça le ferait pour les 4 jours de randonnée, donc pas de mules pour nous. Avec à peu près 2000 m de dénivelé par jour on verra bien ce que ça va donner.
Après quelques gros virages, 4 h de bus plus tard, et une pause appréciée car la route commençait sérieusement à tourner et nous donner la nausée, nous arrivons au croisement qui mène au village de Cachora. Nous descendons avec quelques autres touristes.
On nous avait dit qu'il y avait des taxis pour y aller car aucun bus ne circule sur ces routes. Et effectivement quelques uns sont au rendez-vous. Ça tombe bien, ça va nous faire gagner 10km de marche jusqu'au mirador de Capuliyoc, départ officiel de la randonnée, sur une route pas très marrante.
On est serrés à 6 plus le chauffeur dans le tacos. Le truc drôle mais pas trop c'est que sa voiture a le pot d'échappement qui traîne par terre, qu'il descend au point mort même dans les virages, que la route ou plutôt le chemin, est vertigineux. Il a même poussé la fibre écolo jusqu'à installer un système qui coupe le moteur pour économiser de l'essence dans la descentes. Malheur !
On avait négocié 60 soles pour nous 6 mais il essaye de nous faire payer 30 par couple à l'arrivée, le petit malin... Cette fois on aura gain de cause. S'il nous l'avait dit dès le départ que c'était 30 par couple aucun soucis, mais le deal honnête, lui, il n'a pas l'air de connaître.
On arrive un peu avant 12h en vie au départ du trek. Du Mirador on a une vue vraiment géniale sur la vallée et des montagnes, mais aussi des 1500m qui nous attendent jusqu'au Rio Apurimac tout au fond, soit une joyeuse descente de 4h.
Autant vous dire qu'on avale un bon plat pas très orthodoxe dans un boui-boui sympathique : riz, œufs, frites pour les champions s'il vous plaît ! Le mec nous dit qu'on est courageux et qu'on a raison de faire cette rando sans mules pour porter notre paquetage, mais que ça ne va pas être facile tous les jours. Les points de ravitaillement sont assez distants et la chaleur plutôt étouffante au fur et à mesure que l'on descend, comme il n'y a pas vraiment d'ombre. C'est vrai que même attablés, on en a déjà un bon aperçu.
Jour 1 : Du mirador de Capuliyoc au camping de Santa Rosa : 1450 m de dénivelé négatif, 550 m de dénivelé positif sur 12km
On attrape 2 bâtons en bambou avant de se mettre en route vers 12h, on se dit que pour 4h de descente ça peut être intelligent de préserver nos rotules.
Là on fait encore les malins, mais on en reparle dans 3h... |
La descente est vraiment classe et plutôt vertigineuse sur ce chemin de terre, de poussière et de gros cailloux. Heureusement que l'on a les bâtons car au bout de 2h30 de descente, Ophé commence à avoir mal au genou. De temps en temps, nous avons la chance de croiser des muletiers avec leurs dizaines de mules qui vont ravitailler les villages de ces montagnes perdues. Dans ces cas là il faut se mettre bien à gauche contre la falaise car la mule avance vite et a tendance à pousser. Et hop elles laissent un régiment de gros cacas bien frais sur le sentier pour nous remercier.
Il fait vraiment très chaud et il n'y a pas d'ombre, comme on nous l'avait dit. On mange pas mal de poussière mais on adore. Ne serait-ce que le fait de se dire que demain nous allons visiter et dormir au pied d'un site inca suffit à nous procurer des frissons de plaisir.
Le Rio Apurimac |
Un des rares points d'ombre de la descente, près d'une oasis où quelques habitants irriguent et cultivent un petit lopin |
Avec les pauses, nous arrivons en bas près de la rivière à 16h15.
On se fait une pause bien méritée à l'ombre d'un gros rocher en buvant bien et en mangeant des barres de prot' (rires). Les œufs de midi sont déjà loin et on a un peu plus d'une heure de montée qui nous attend avant d'arriver au camping sur l'autre versant, sur un chemin en encore plus mauvais état que celui qu'on vient de descendre. On rigole et c'est là qu'on va voir si porter nos sacs en montée nous fait toujours autant rigoler. Il fait nuit tôt sous ces latitudes, on espère ne pas devoir finir à la frontale.
Mais d'abord, le pont de la mort ! Vous voyez le pont suspendu là bas tendu avec des chaînes, avec des trous dans les planches et les mules qui passent en même temps, tout cela au dessus d'une rivière pas tout à fait calme. Et bien c'est le pont qu'on s'apprête à prendre, tout à fait rassurés. On exagère un peu pour passer pour des héros mais ça tangue quand même un peu. On le passe assez vite mais en prenant quand même le temps de s'arrêter au milieu pour laisser passer la caravane de mules qui nous déséquilibre un peu : on en profite pour faire quelques photos, c'est le point le plus bas de notre randonnée.
On attaque la montée et les 560m de dénivelé et 1h00 plus tard nous sommes au camping Santa Rosa. Même si ce n'est pas la course à la compétence, sur le coup on en a été hyper fiers !
Y a plus qu'à |
On installe notre tente, presque de nuit à 17h30 après avoir rencontré Hugo, Charles et Blanche, nos voisins de pallier. Pas beaucoup de touristes mais beaucoup de français !
Ophé a le courage de prendre une douche glaciale au seau entre 2 bâches non loin de l'enclos des mules, le tout à la lueur de la lune. Après quelques bières (qui arrivent un peu secouées à dos de mulet) et un repas bien fourni on se met en PLS dans la tente, en essayant d'oublier nos courbatures et nos pieds meurtris et on sombre dans le calme de la nuit. Parce que demain, il n'y a que de la montée au programme.
Jour 2 : Une visite du site de Choquequirao qui restera à jamais gravée dans nos esprits
Distance: 10,3kmDénivelé positif: 1000m
Dénivelé négatif: 100m
Durée: environ 5h
Pour ce deuxième jour de rando nous nous réveillons encore une fois de bonne heure pour partir à 7h45 du camping et ne pas avoir à monter sous le soleil. Seulement 3h30 de montée nous attendent donc clairement on aurait pu faire un peu la grasse mat' mais comme on a envie de profiter du site et ne pas se liquéfier en marchant, on assume.
Cette partie de la randonnée est plus dure qu'hier vu que c'est que de la montée, mais bon en même temps on la préfère à la descente qui fait mal aux genoux. On fait des pauses régulières mais pas trop souvent pour ne pas se décourager.
On trouve que l'on sort assez rapidement des virages pour se retrouver sur un terrain un peu plus plat, avec une vue, mais une vue ! Waouhhh ! De là on peut voir tout ce qu'on a descendu hier et ce qu'on a monté ce matin, sans oublier le site qui commence à se dessiner en haut de la montagne. On profite de l'ombre, et des poules qui viennent nous saluer et elles aussi admirer la vue.
En sortant du village de Marampata où plutôt des quelques maisons, on continue un peu le chemin et on arrive à l'entrée du site archéologique de Choquequirao. Entrée oui, mais au bout de nos peines, non car il faut encore marcher 1h pour arriver au camping près du site. La portion plate continue donc et on aperçoit les cultures en terrasse, comme pendues dans le vide. Ces terrasses sont entrain d'être restaurées, quand elles ont été découvertes elles étaient recouvertes d'arbres et de buisson, la nature avait repris ses droits malmenant la pierre qui faisaient des angles droits. Imaginez un peu le travail. Alors nous, forcément on admire.
Quelques terrasses ont été dégagées en contre-bas des ruines |
On arrive au camping, un vrai petit paradis avec douches en béton (mais toujours pas d'eau chaude bien évidemment) et après le montage de notre tente on s'octroie une belle pause avant d'aller visiter le site. On est installés à côté d'un groupe qui fait ça avec guide, mules et cuisinier et mangeant sous une tonnelle assis autour d'une table avec entrée plat, dessert. Bah oui, c'est la mule qui porte alors le poids on y fait un peu moins attention. On doit les faire bien rire avec notre strict minimum mais l'inverse est également vrai !
Après une grosse demi-heure de marche et 200m de dénivelé en plus dans des sous bois mystérieux ne faisant qu'augmenter notre excitation, nous arrivons à la première ruine. Le moment est venu de vous en dire un peu plus sur Choquequirao, la cité grande sœur de Machu Picchu, et le peuple qui vivait ici. Le site a probablement été construit pendant le règne du roi Inca Pachacutec et est considéré comme ayant servi de dernier bastion de résistance et de refuge des Fils du Soleil réfugiés de Cuzco lors de son siège par les conquistadors espagnols, en 1535.
Les plus grandes constructions du site sont de typiques terrasses Incas. Un temple, des bâtiments administratifs et les quartiers de résidence des aristocrates sont situés autour de la place centrale. Il y a de nombreux canaux d'irrigation, aqueducs et sources qui permettait d'acheminer l'eau jusqu'à la cité et ses cultures.
Parmi les curiosités de Choquequirao, il faut noter les dessins de lamas en pierre blanche sur le granit de certaines terrasses formant une sorte d'immense escalier sur une pente de plus de 60%. Mieux vaut ne pas rater une marche. Ces lamas font l'objet d'interrogations parmi les archéologues. Certains y voient un motif religieux qui reprend également les motifs de lamas des tissus de cette époque. La plupart des constructions sont bien préservées et ont été bien restaurées.
Ohlàlà, mama ! Y a un lama là |
Nous profitons donc tout l'après-midi midi de ce site magique. Le nombre de personnes n’excédera pas 15 et comme le site est très grand, autant vous dire qu'on ne croise vraiment personne.
Toujours à l'affût d'une vieille ruine cachée, l'appareil photo en bandoulière, les yeux qui brillent et le cœur léger, nous sommes en extase devant ces merveilles de vues et d'architecture.
Et dire qu'hier on était tout au fond... |
La grande terrasse du temple qui servait aux cérémonies et parades militaires |
Nous prenons vraiment notre temps pour admirer terrasses avec lamas, maisons, lieux de cultes, murs incas, plate-forme perchée sur la plus haute montagne servant de place de village, cimetière, tout y est. Le site est vraiment immense et il nous faudra un après-midi entier pour en faire à peu près le tour.
Sur le chemin du retour au camping avec la nuit, vers 18h, les bruits de la forêt touffue nous enveloppant, nous avions l'impression d'être des explorateurs rentrant d'une découverte bouleversante.
Une bonne douche froide, un apéro avec nos voisins de pallier avec qui on a passé la journée et un repas à base de pâtes lyophilisées plus tard, à la lueur de notre lampe frontale, nous rêvons à la journée que l'on a passée, bien conscients de ces trésors de souvenirs. Quelle chance de découvrir ce site encore si méconnu.
Jour 3 et 4 : c'est déjà l'heure du retour
Le lendemain matin trêve de plaisanteries, c'est déjà le moment de prendre le chemin du retour, qui est tout bonnement le même qu'à l'aller mais dans l'autre sens : les montées de la veille seront les descentes d'aujourd'hui et on ne sait pas trop comment on doit le prendre. On ne peut même pas se dire que ça sera peut être plus fastoche après le prochain virage, on sait ce qu'il y a derrière !
Malheureusement, nous sommes un peu malades (pour une fois, nous 2...). Pourtant on comprend pas, c'est quand même nous qui avions cuisiné, certes dans des conditions loin d'être parfaitement hygiéniques, mais quand même. Ça doit être la malédiction inca.
On part donc un peu plus tard vers 9h avec notre tente sur le dos en souhaitant que ça aille mieux dans la journée. On avait prévu de visiter les terrasses en bas du site, celles que nous avions vus depuis le chemin. Il y a quand même 1h de descente et un peu plus d'1h pour remonter derrière. C'est au delà de nos forces vus nos états, surtout qu'on a quand même un peu plus de 5h de marche devant nous, donc faut être quand même à peu près en forme. On se dit qu'on a déjà vu pas mal de terrasses depuis notre arrivée et qu'on les voit déjà bien d'où on est donc pas trop déçus de faire une croix dessus. On se lance dans la descente.
On sort du site archéologique à 10h, conscients de laisser derrière nous quelque chose de vraiment magique. On se rassure en se disant qu'on en emporte un peu avec nous grâce à nos souvenirs et photos.
Allez, un dernier coup d’œil aux terrasses |
Notre état nauséeux décide de s'améliorer en chemin et on fait une pause à Marampata pendant une bonne demi heure pour reprendre des forces avec des bons œufs au plat.
Après la pause, on entame la descente pour arriver dans notre camping du premier jour à Santa Rosa peu avant 13h pour y manger assez rapidement. C'est le 3ème jour de marche et on commence à fatiguer. À vrai dire chaque pas fait un peu mal aux genoux et on a un peu peur de se casser la gueule sur ces pierres qui roulent, malgré nos beaux et fidèles bâtons en bambou.
On arrive finalement à la rivière peu avant 15h en ayant dépassé Hugo avec qui on a mangé le 12h et qui est parti bien avant nous car il s'est fait bien mal au genou. À vrai dire on est plutôt content d'en avoir fini avec la descente pour cette randonnée. On préfère vraiment la montée (ça va peut être vous faire sourire mais c'est la vérité !). Demain nous n'avons que ça : c'est reparti pour 1500m de D+.
Au bout d'1h de montée à la force de nos mollets et le dos un peu en compote (non on ne craquera pas en prenant des mules), nous arrivons à notre camping pour la nuit, Chiquisca.
La bonne surprise c'est que l'on a une superbe vue sur la rivière, la vallée et les montagnes autour et que le camping chez l'habitant est super mignon. La mauvaise, c'est que comme nous ne sommes pas assez loin de la rivière, nous nous faisons attaquer par des escadrons de sandflies, ces toutes petites mouches qui piquent et qui te laissent des grosses marques rouges comme des succions sur la peau. "Surtout, ne pas gratter" devient notre nouvelle devise.
Y a quoi au menu ce soir ? |
Après une bonne douche bien froide, on sieste dans l'herbe en attendant le reste de la troupe qui elle n'était pas malade et a donc pu visiter les terrasses. En effet ça rallonge la marche de 2h mais ils avaient l'air contents d'avoir pu les visiter car certaines étaient bien rénovées et d'autres encore à l'état de ruines sous de la végétation. Ca permet de se rendre compte du boulot à l'oeuvre pour remettre d'aplomb ce lieu unique.
On passe notre dernière nuit dans cet endroit magnifique priant pour que la route n'arrive pas trop vite, voire jamais en faite tellement ce petit coin est un havre de paix.
Le lendemain, le temps est couvert, on est plutôt contents de ne pas avoir à marcher sous le cagnard mais on espère quand même ne pas avoir de pluie là haut car on voit que les montagnes sont bien bouchées.
On part à la fraîche alors qu'il fait encore nuit à 6h15 du matin. Les premiers pas se font à la lampe frontale et c'est encore mieux. Bien vite, le jour fait son apparition et on est les seuls clampins à avoir été assez fous pour se lever si tôt. La montée est coriace, 4h de lacets nous attendent mais on est en bonne forme physique et on a un mental d'acier après les 3 premiers jours ! Plus rien ne nous effraie.
On croise plus tard un groupe de français qui est parti au moins 1h avant nous du même camping. Leur guide marche bien en tête car ils n'ont vraiment aucun rythme, alors qu'eux n'ont pas de sacs à porter. Leur guide a l'air d'en avoir tellement marre d'eux qu'il demande à faire une pause avec nous. Ensemble, on regarde ce groupe de limaces galérer 3 lacets plus bas et las, il nous dit que c'est avec nous qu'il aurait voulu marcher. Il demande à quelle heure on est partis ce matin et il est plutôt impressionné comparé à son équipe de nuls, comme il dit. On rigole bien !
Bon c'est pas tout mais on aimerait ne pas arriver trop tard en haut nous. Voilà les derniers 7 virages, à tout casser 1h30 de marche.
3 virages avant le haut, on s'arrête à un belvédère et là c'est l'horreur. Des tas de bouteilles en plastiques, des snacks, des barres énergisantes, des papiers en tout genre, des restes de pique-nique emballés dans des sachets plastiques sont éparpillés partout. C'est franchement dégueulasse et croyez-nous ce n'est pas l'oeuvre de muletiers ni des locaux, mais bien des touristes. On est vraiment super énervés, on pensait que les gens qui venaient ici étaient comme nous, respectueux de la montagne, franchement quand t'es dans un endroit comme ça isolé de tout et préservé faut vraiment être encore plus con que la moyenne pour y laisser des déchets.
C'en est trop pour nous et on décide d'agir : on prend un de nos sacs poubelles et on ramasse toutes les bouteilles en plastique, les papiers de barres énergisantes et papiers divers, les lingettes. En tout, un sac entier de merde.
Même si on essaye de se consoler comme on peut, on sait bien que malheureusement, ce n'est que le début. Le ranger à l'entrée du sentier nous félicite de notre action et prend en photo le sac de déchets pour dit-il, alerter le gouvernement sur ce problème récurrent. On espère qu'il a réussi.
Même si on essaye de se consoler comme on peut, on sait bien que malheureusement, ce n'est que le début. Le ranger à l'entrée du sentier nous félicite de notre action et prend en photo le sac de déchets pour dit-il, alerter le gouvernement sur ce problème récurrent. On espère qu'il a réussi.
On arrive vers 10h à Capuliyoc, trempés, et il faut dire fatigués mais absolument ravis de ce trek vraiment sportif. Ce n'est pas tant la technicité du chemin qui fait que ce trek est difficile car le chemin est large et sans vraiment de difficultés mais bien la longueur, la chaleur et surtout l'impressionnant dénivelé à avaler, sac sur le dos. En tout sur les 4 jours, à peu près 2000 m de montée ou de descente par jour.
La photo finish avec Hugo, Blanche et Charles |
On trouve un collectivo retour direct pour Cusco pour 25 soles avec nos comparses. En fait c'est un mec d'une agence qui organise des treks tout compris pour des touristes et comme il ne veut pas rentrer à vide à Cusco il nous propose un très bon prix. Le deal gagnant gagnant quoi. On arrive à 15h à Cusco, juste à temps pour aller manger une bonne glace avec la troupe.
On rend le matos, on refait nos sacs avec les affaires que l'on avait laissées à l'auberge et alleluia, on retrouve des affaires propres et on se douche enfin à l'eau chaude (enfin, autant qu'une douche Claude François le permet, quoi).
On retourne directement à la gare routière et on enchaîne directe sur notre bus de nuit pour notre prochaine destination Arequipa. Cette fois, on a investi un peu plus dans le billet de bus pour avoir plus de confort et ça fait du bien après ce trek de la mort !
Conclusion
Si vous n'avez pas peur de la chaleur, des sandflies, de la gastro (ce n'est pas forcément inclus dans le pack), des incas et des gros dénivelés, on vous encourage vraiment à aller faire le trek du Choquequirao, qui est absolument magique. Si vous pouvez le faire en 5 jours au lieu de 4 c'est encore mieux comme ça vous pouvez avoir une journée entière pour visiter le site et donc potentiellement inclure les terrasses. Pour les encore plus fous, il y a un chemin de 9 jours tout bonnement appelé "el camino de los locos" qui vous permet de rejoindre le Machu Picchu (en finissant par le plus connu Trek du Salkantay).
Pour nous ce trek était vraiment parfait et reste notre meilleur souvenir du Pérou !
Magnifique j'avais pas trop envie aujourd'hui alors je me suis échappé le temps de la lecture😁
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