Tahiti iti, Tahiti Nui : notre tour de Tahiti

Nos 8 jours sur Moorea nous ont comblés mais voilà déjà l'heure de retourner sur Tahiti. Le temps file de plus en plus vite pour nous ! Lors de notre premier passage sur l'île, nous étions restés à Papeete. Cette fois, nous décidons de louer une voiture pour explorer le tour de Tahiti et sa magnifique presqu'île.


Une petite vue de notre tour de Tahiti en voiture, du 11 au 14 Mai 2018 :


Pour visiter Tahiti, nous avions le choix : faire quelques randos ou faire nos larves et louer une voiture. Seulement, ce n'est pas si facile de faire de grosses randonnées sur Tahiti car il faut presque toujours un guide et il faut même parfois se déclarer et acheter un permis à la mairie de Papeete plusieurs jours en avance. Les chemins ne sont pas toujours bien balisés et la météo reste incertaine sur les montagnes. Cela peut donc vite devenir dangereux et les randos sont bien physiques. Dommage car certaines balades ont l'air magnifiques, comme la visite des "Lava tubes", ces tunnels creusés par la lave, du côté de Hitiaa. Bref, on a choisi de louer une voiture pour faire le tour du caillou, et il faudra qu'on revienne pour faire le reste ! On ne peut pas tout faire ;-)

Le grand retour à Tahiti : c'est parti pour 3 jours de road trip

On arrive à Tahiti 50 minutes après avoir quitté Moorea, notre île de cœur. On décide de laisser nos sacs à l'office de tourisme près du port pour être plus libres de nos mouvements car on a réservé une voiture à partir de 16h. On part ensuite à l'assaut du marché de Papeete. La dernière fois que l'on y a fait un tour c'était plutôt vide et il n'y avait pas d'ambiance mais il était 16h. Aujourd'hui on se dit qu'on aura un peu plus de chance car on y est pour l'heure du déjeuner.

L'heure de la sieste : le rythme des îles
L'ambiance est à son comble dans ce marché typique des îles et on se fait une orgie de poisson cru au lait de coco, glaces, et achat de souvenirs locaux.

Une boule de chantilly dans une boule de chocolat dans une boule de gaufre (dans une boule de plastique)
À 16h on récupère notre bolide (bref, une clio) et on prend la route pour Vairao où Félix (non, pas le chat) (oui, notre nouvel hôte airbnb) nous attend à 18h pour nous accueillir sur son voilier au milieu du lagon où nous passerons la nuit. On se dit qu'on est large car il n'y a qu'une heure de route seulement pour rejoindre cette localité. On passe donc faire quelques courses dont la Hinano notre bière favorite. Erreur ! En fait ça bouche énormément sur Tahiti, car il n'y a qu'une route qui fait le tour et que la majorité des gens bossent à Papeete mais n'y résident pas. Bon ce n'est pas Paris non plus mais on mettra malgré tout plus d'1h45 pour arriver à Vairao. Félix ne doit pas avoir de réseau car il ne répond pas à nos messages désespérés. Allez, pour la peine on lui offrira une de nos bières.

On arrive sur le parking de la caserne des pompiers suivant ses indications (improbable n'est-ce pas ?!) et on se rend bien vite compte que c'est le lieu de rassemblement de Vairao, le bar à ciel ouvert de la localité. Tout le monde tourne à la bière. Pour un peu, les pompiers avec. On retrouve Félix, notre skipper néo-zélandais qui nous attend bière à la main avec un pote, André, brésilien marié à une française et qui habite là à l'année, et sa petite fille. Félix revient tout juste d'un séjour en Nouvelle-Zélande et a juste eu le temps de remettre son catamaran en état pour notre arrivée : allez on trinque à son retour en terres polynésiennes et à notre arrivée sur cette péninsule hors du temps où il fait très bon vivre, un peu comme à Moorea.

Après avoir discuté avec Félix et André pendant deux heures, on prend le zodiac pendant 15 minutes dans le noir jusqu'en plein milieu du lagon. Enfin à la lueur de la frontale, le voilier apparaît. Félix qui vit ici 6 mois dans l'année et les 6 autres mois sur un autre voilier dans le nord de la Nouvelle-Zélande nous annonce que le lagon est très agité depuis qu'il a quitté son voilier trois heures auparavant. Une grosse vague a en effet passé la barrière de corail et ça fout le bordel. Un truc qui n'arrive qu'une fois dans l'année nous dit-il. C'est bien tout ça, mais lui il a le pied marin ce qui est loin d'être notre cas si vous avez bien suivi nos aventures depuis notre départ. On est lorrains, on n'est pas marins ! On est du coup moyen chaud mais on attend de voir comment ça gigote pour se faire une idée.

En totale immersion, au milieu du lagon 

La montée sur le voilier n'est déjà pas évidente. Vue du zodiac ça a l'air inatteignable mais en se contorsionnant et en faisant attention à monter quand la vague est au plus haut, on finit par y arriver. Surtout, n'oubliez pas que nous avons nos sacs. Et en effet ça gigote bien. Ophé est malade au bout de 15 minutes top chrono et manque de dégobiller par delà le ponton. Heureusement, en suivant les conseils de Félix et en regardant au large pendant un bon moment, ça finit par passer et elle peut nous rejoindre pour manger un bon plat de riz à la sauce tomate. Superbe soirée à la lueur des bougies et au cliquetis des mats malgré les vagues qui s'abattent sur la coque. Une bonne nuit en perspective. Cette nuit on ne dormira que quelques heures à cause de la mer trop agitée. Heureusement, en étant couché le mal de mer disparaît.


Le lendemain cette grosse vague nous apportera quand même son lot de chances. Comme le voilier bouge trop à cet endroit du lagon et que les remous se sont intensifiés, Félix veut le déplacer à un endroit plus calme qu'il a repéré. Trop bien, on va jouer les moussaillons. Seulement, il manque une pièce et le moteur du bateau ne démarre pas... Système D : il met en route le zodiac en ayant bien pris soin de l'attacher fermement au voilier. Cela nous servira de gouvernail pour prendre le virage dans les vagues avant de monter la grand voile. On prend le virage, la voile est lâchée et attachée, Séb prend le gouvernail en suivant les consignes du skipper et Ophé s'accroche en prenant quelques photos. Le vent n'est pas très fort donc on ne va pas bien vite et on atteint notre point d'ancrage en toute sécurité. Trop cool. Et en effet ça bouge beaucoup moins.


On prépare nos affaires pour rejoindre la terre ferme et Félix nous ramène en zodiac sur le quai des pompiers. De retour sur la terre ferme, on a le mal de terre. En gros on tangue toujours, surtout quand on ne bouge pas et qu'on regarde le sol. Au secours. Ça y est, aurait-on enfin le pied marin ? Cette connerie nous durera quand même toute la journée et en plus, la fatigue accentue ce nouveau mal. Une bonne nuit reposante dans la voiture prévue pour ce soir devrait achever de nous remettre sur pieds. On est contents d'avoir réalisé cette expérience qui nous tenait à cœur même si les conditions n'ont pas été tout à fait favorables pour nous. On a énormément appris sur la vie à bord d'un voilier et c'est ce qu'on souhaitait.

Je mène la chariotte
Captain Jackette Sparow
Notre maison pour une nuit

Prequ'île de Tahiti iti

Nous voilà prêts à partir à la découverte de la péninsule de Tahiti iti (la petite Tahiti). Cette presqu'île hors du temps, au rythme encore plus cool que sur Tahiti Nui (la grande Tahiti). Vous avez sans doute remarqué sur la carte en début d'article que Tahiti a une forme de poisson. La légende raconte qu'il s'agissait du poisson Tahiti Nui, déchaîné par les dieux après une offense de la princesse Terehe de Havai'i. Après avoir erré dans l'océan, le héros Tafa'i réussit à le stopper là grâce à sa hache magique. Le poisson s'est alors transformé en île. (voir https://www.tahitiheritage.pf/legende-tafai-tendons-poisson-tahiti-nui/).

On prend la route jusqu'à la pointe sud de la péninsule pour admirer la plus grosse vague de surf au monde. La vague de Teahupo'o. Rien que le nom nous donne déjà des frissons. Un bon nombre de surfers s'essayent chaque jour à ce spot qui est un des plus dangereux au monde et beaucoup déjà n'en sont pas revenus. En effet, il y a très peu de fond à cet endroit-ci avant que la vague ne s'éclate dans un grondement sur la barrière de corail qui est à seulement une dizaine de centimètres de la surface. Cette énorme vague fait partie du patrimoine mondial du surf. Pour faire simple, on y trouve les vagues régulières les plus larges et les plus épaisses au monde. Les vagues peuvent atteindre des hauteurs démentielles, jusqu'à 10 mètres de haut sans trop de problèmes. En 2000, le surfer Laird Hamilton a même ridé une vague de plus de 15 m, un record qui reste inégalé.

Pfff, trop facile !
La version pour débutants
C'est un réel spectacle très particulier que nous prenons plaisir à regarder pendant quelques heures afin de s'imprégner de l'ambiance particulière du lieu et de comprendre l'importance de cette vague pour les tahitiens (et pas que surfers !). On marche ensuite le long de l'eau vers des terrains plutôt classes sur un chemin pas tout à fait public mais personne ne nous dit rien donc bon, on continue avec joie.

Au loin, la vague en question (modeste aujourd'hui, mais quand même)

On profite ensuite des douches publiques de la plage car on ne va pas pouvoir se laver les 3 prochains jours. Avant d'atterrir sur l'île de Pâques. Berk quoi ! Enfin, on en a vu d'autres.
Les gens passent en voiture et sont morts de rire de nous voir nous laver dans ces conditions. En théorie ces douches sont faites pour se rincer du sel de mer. On rigole donc bien aussi.

En route on s'arrête sur une partie de la presqu'île d'où l'on peut admirer un merveilleux coucher de soleil sur l'île de Tahiti. On pousse jusqu'à Taravau pour aller manger, devinez quoi dans une roulotte ? Le fameux poisson cru au lait de coco et ses merveilleuses frites au beurre persillé ! Coup de foudre assuré.



On retourne ensuite sur nos pas pour notre première nuit dans la voiture au belvédère. Comme son nom l'indique, ce point est en hauteur de la presqu'île, il nous assure donc le calme nécessaire pour notre nuit reposante car il est bien à l'écart de la route faisant le tour de l'île. Seulement quelques voitures passent et les habitants n'ont pas l'air de vouloir venir nous déloger. Une nuit tranquille assurée.

Un beau spot pour la nuit
Le lendemain matin on est au Carrefour de Taravau à 7.00 pétante. Et oui comme les p'tits vieux allant faire leurs courses le matin car on n'arrive plus à dormir. Brossage de dents, passage express aux toilettes et quelques courses après on est parés pour retourner au belvédère afin de faire la marche. Avant de partir, Ophé se fait embrasser sur le front par un clochard un peu foufou mais très gentil. Ce qui nous fait encore une fois bien rigoler !


La marche dure 1h30 et se fait sur une route en terre avec des points de vue pas dégueu à travers des plantations variées ! On se prendra quand même quelques petites averses histoire de rendre le parcours un peu plus glissant.


On reprend la voiture pour accéder au belvédère de Taravau se trouvant plus haut sur la route. Pareil, la vue est superbe et il y fait frais. On en profite pour manger un morceau.


On s'arrêtera ensuite à Tautira après avoir fait quelques arrêts photos sur la route, à une magnifique plage de sable noir entourée par des pics karstiques et une végétation luxuriante. Ça nous donne envie de faire un gros plouf et c'est sans hésiter qu'on l'élit comme étant la plus belle plage que l'on ait jamais vu. Une rivière fraîche rejoint la mer chaude à un endroit et on peut donc alterner la baignade entre bassin frais profond et calme, et mer chaude peu profonde avec vagues, eau salée et eau douce. Le top quoi ! On ne veut pas faire nos bégueules, mais il manque juste un peu d'ombre pour que ce soit parfait. Après quelques heures on prend ensuite notre douche de plage et on se pose pour le coucher de soleil à un point de vue pour se décapsuler une bonne bière. Histoire de prolonger ce plaisir parfait.

Nous ferons ensuite la route retour pour notre nuit 3 étoiles en pleine nature avec fenêtres donnant sur les étoiles au parking du belvédère. L'endroit nous a bien accueilli la première nuit, alors pourquoi changer ?! On incline nos sièges à fond, on se déchausse et on admire toutes fenêtres ouvertes.

Repas diet du jour

Retour sur Tahiti Nui

Pour notre dernier jour au paradis, on se lève à 6h30 avec le soleil pour un dernier passage rituel au Carrefour pour les quelques courses de la journée. On quitte la péninsule et on attaque ensuite la route de la côte est de Tahiti. On fait un premier arrêt aux deux cascades de Faaone. On est seuls et le lieu respire la sérénité pour bien commencer notre journée. 



On fait un deuxième arrêt à la cascade Vaimahuta, une cascade plus grande pour ne pas dire gigantesque mais les moustiques sont de sortie, on ne peut donc pas profiter du lieu comme on le souhaiterait.


On fait ensuite le trou du souffleur, une vague qui s'écrase dans la roche et qui remonte ensuite dans un trou pour arroser les passants dans un bruit monstrueux. On se demande ce que ça doit être quand la mer est agitée. 





On fait ensuite un bout de la vallée de la Papeeno en voiture mais on se rend bien vite compte qu'il faut un 4x4 donc on abandonne notre bolide sur le bord de la route pleine de trous pour continuer à pieds. Malheureusement, il n'y a pas de chemin, on doit donc marcher sur la route ce qui nous enchante moyennement donc on rebrousse chemin après 2 km.


On arrive vers 13h sur la plage de la pointe Vénus (oui oui on vous y a déjà emmenés avec nous lors de notre premier séjour mais on a bien aimé donc on y retourne) et on revisite un peu en lisant les panneaux sur l'arrivée de James Cook, les révoltes du Bounty et le phare, choses que nous n'avions pas faites la première fois.

Cette fois, pas de pluie ! On mange sur la plage, on glande et on finit par aller à la douche avant de préparer nos sacs pour le grand départ sur l'île de Pâques.


On part pour l'aéroport car on doit rendre le carrosse à 16h. A 17h on est dans l'aéroport / hangar à se demander ce qu'on va bien pouvoir faire jusqu'à 3h du matin. Les guichets sont fermés, les quelques boutiques aussi. Pas de wifi non plus, la mort, quoi... Heureusement, on trouve un espace un peu plus animé où on en profite pour lire, mettre plus ou moins à jour le blog, regarder les passagers arriver des autres îles polynésiennes avec toutes sortes de chargements et trier les photos. Au début on s'était dit au secours et au final ça passe plutôt vite.

Papeete International Airport : 2 vols par jour

On embarque à 2h30 du matin, frais comme des gardons, pour le mysticisme de l'île de Pâques. On n'a pas envie de quitter ce paradis mais ce qui nous rassure c'est que l'on reste dans la culture océanienne avec cette prochaine étape. On ne devrait donc pas trop perdre de vue ce que l'on a appris à aimer.

On vous dit à bientôt chez les Moais !

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