M&M's - Mysore et Munnar

Après l'Inde, l'Inde. Oui mais l'Inde du sud, et ça n'a rien à voir. Alors redécouvrons ensemble ce pays sous un autre jour.



Petite nouveauté, notre itinéraire pour que vous vous repériez un peu dans ce voyage.


Bengalore, bon, alors...

Déjà, on ne sait pas comment l'écrire. Bengalore, Bangalore, Bengaluru... Débrouillez-vous avec ça !

Croyez-vous que nous sommes passés de Bengalore à Mysore comme ça, sans rien vous dire sur Bengalore, en toute impunité? Les plus suspicieux doivent se dire qu'il y a un truc là, il y a anguille sous roche: "ils n'ont quand même pas pu s'arrêter à Bengalore sans nous montrer à quoi ça ressemblait ces sales jeunes?!". Nous ne donnerons pas raison aux suspicieux car non non il ne s'y est rien passé. Mais justement, il ne s'y est tellement rien passé que nous avons décidé de ne rien publier. Logique non?! Mais bon comme les sarcasmes, l'ironie, et le second degré pullulent dans ce blog, vous avez maintenant aussi compris qu'il ne faut pas toujours croire ce que l'on y écrit à 100%. "Ah tu vois je te l'avais dit mon cher Henri, ils nous cachent bien des choses les deux jeunes là!".

Et bien oui. A Bengalore, nous nous sommes sentis revivre (bon c'est pas fini avec les exagérations là?!) C'est pollué, c'est pas joli, y'a trop de bruit, c'est dégueulasse, ça pue... mais n'empêche. On a eu de la bière et de la bonne, à la pression. Et après deux mois quasi sans alcool (on ne vous a pas dit, en fait on est sur le chemin de la rédemption), ça fait un bien fou de se retrouver dans une micro-brasserie avec de la musique moderne (il faut comprendre ici "musique non traditionnelle indienne", pire que des chants corses) et des jeunes en jeans qui fêtent aux sons des glou-glou intarissables. 

Et puis y a aussi un métro qu'ils agrandissent, des travaux partout, des vraies routes avec des feux piétons, des gratte-ciels (modestes), des hommes en costumes, des businessman et woman venus d'ailleurs, des centres des congrès, un quartier avec pleins de boutiques comme chez nous, une jeunesse branchée côtoyant l'Inde traditionnelle. Et voilà en trois phrases on vous a dépeint le visage de l'Inde moderne et mondialisée. On a aimé l'observer mais on n'y serait pas resté. Donc au bout de deux jours on a zappé.

On y a quand même vu un beau marché, un jardin botanique et une copie du château de Windsor.



Mysore, retour de la confiance

Nous voici donc à Mysore pour deux jours. C'est la seule ville du Karnataka que nous ferons (en plus de Bengalore je veux dire) car nous avons jeté notre dévolu sur le Kerala l'état vert de l'Inde pour la suite de notre voyage. Après les villes du nord on vous avoue qu'on en avait un peu marre de l'agitation et de la pollution. Retour donc vers dame nature. Mais avant l'air pur, Mysore, à trois heures de bus de Bengalore.

Ici, il y a le palais du Maharaja de Mysore, et d'autres palais un peu en ruine qui font partis de l'héritage royal de l'Inde du Sud, un marché très coloré, du bois de santal, et des encens de qualité. Ah oui et puis y'a aussi des Indiens. Mais qui sont vachement moins chiants et aussi beaucoup plus accueillants que dans le nord. D'ailleurs un habitant de Mysore nous emmène visiter le marché et nous montre comment les bâtons d'encens sont fabriqués. La balade dure 30 minutes et le brave type ne nous demande même pas d'argent. Surprenant, non? En tout cas nous on se dit qu'on va s'y sentir bien en Inde du sud : on peut de nouveau faire un peu confiance aux gens.


Une tige de bambou sur laquelle on roule une pâte composée de charbon, de miel et d'huile d'amande. Elle en fait 7000 par jour (c'est pour ça qu'elle est floue) !

Bonjour, je voudrais une banane s'il vous plaît.



Petit métier oublié
On continue la visite le lendemain avec le palais car c'est quand même un peu pour cela qu'on est venus. Le palais original a malheureusement été détruit par un incendie, il a ensuite été reconstruit par un anglais. Il faut donc aimer les décos chargées à l'anglaise, avec des couleurs sombres, le tout parfois un peu kitsch. Il manque quand même les peinture et trophées de chasse pour compléter le tableau. Regardez par vous-même. Nous on a trouvé cela étonnant, mais joli quand même.





Tondeuses à gazon

Et sinon, un temple sur les hauteurs et un jardin botanique au bord d'un lac, pas mal non plus.


Le Nandi bull, le taureau véhicule de Shiva (voir notre article sur Ganesh)

Les pèlerins mettent un point orange ou rouge sur chaque marche (il y en a plus de 600)



Copain

Du thé à perte de vue à Munnar

C'est avec beaucoup d'émotions qu'on est sur le point de vous raconter notre trajet en bus le plus épique de tous ainsi que notre escale magnifique à Munnar, en pleine nature.

On dit souvent que les voyages forment la jeunesse. On peut vous dire que ce trajet en bus aura forgé notre caractère. Patience, endurance, angoisses, rires et émerveillements ont été les maîtres mots de ce voyage. On en rit maintenant mais sur le coup on a eu quelques frayeurs. Déjà car on a pris un bus de nuit alors qu'on avait lu que ce n'était pas recommandé, mais en même temps on n'avait pas le choix. On ne va pas disserter à nouveau sur l'état des bus locaux en Inde mais celui là n'a pas dérogé à la règle. On avait quand même des sièges inclinables mais pas vraiment de freins sur des routes qui tournaient, tournaient et tournaient encore. On a appris à serrer les fesses et à retenir notre respiration dans chaque tournant quand notre chauffeur un peu taré décidait d'y dépasser en plus les autres bus, vue dégagée ou pas, bus en face ou pas. Sauf qu'en montagne c'est bien connu y'a pas la place, pas de bas côtés, et ici pas de glissière de sécurité. Le pied quoi ! Le vide aussi ! Inutile de vous dire que nous n'avons pas dormi. A un moment dans la nuit ils ont quand même changé de chauffeur et ça c'est plutôt cool. Mais il s'est pris une moto en ressortant de la bus station. Heureusement, plus de peur et de violentes engueulades que de mal.

Dans le bus, Ophé était la seule femme (comme souvent dans les transports en Inde et surtout la nuit), ce qui nous a laissé une impression étrange. Et puis on était les seuls touristes (comme toutes les fois où on a pris les transports locaux un peu roots) mais bon ça c'est plutôt cool. Ca éveille la curiosité des locaux et ils sont souvent ravis d'engager la discussion. Et nous aussi car on apprend pleins de choses. Un petit papy était tout étonné de nous voir esseulés dans ce bus hors voyage organisé et on a eu l'impression que ça lui faisait chaud au cœur de voir des touristes s'aventurer jusqu'ici pour venir voir son pays. Il en avait les larmes aux yeux et nous étions aussi très émus. 

L'arrivée à Munnar (1500 m d'altitude) est juste indescriptible tellement on en a pris pleins nos yeux endormis. Vers 7h du matin, les nappes de brumes entouraient les champs de thé, les eucalyptus, les petites maisons par-ci par-là, la roche noire et les jolis reliefs. C'était complètement surréaliste, on se serait cru dans un jeu vidéo fantastique. Overdose de chlorophylle.

Oui c'est moche, mais c'est pris du bus avec un portable. Seb aussi a droit à ses moments de gloire photographiques.


Pour admirer de plus près ces décors magnifiques, on décide de faire un trek d'une journée (15km) dans les plantations d'épices et de thé. Tous les champs de thé appartiennent à l'entreprise Tata (comme toutes les maisons, écoles et autres bâtiments) à qui les habitants vouent un réel culte (un musée y est dédié). En contrepartie de la maison gratuite, un bon nombre de femmes travaillent dans les plantations à la récolte et les hommes à la taille, l'épandage, à l'usine ou autres. Tata a cédé la gestion des plantations sous une forme proche de la SCOP à ses ouvriers. Les plantations de thé sont considérées comme une propriété privée, il faut donc un guide pour les admirer de plus près. Il y a bien entendu des chemins qui ne rentrent pas vraiment dans les plantations et que l'on peut emprunter sans guide offrant tout de même une belle vue sur le thé. On n'a pas choisi cette option car on est tout de même pas venu jusqu'ici pour se contenter d'une vue de loin. Le premier soir, nous allons voir un spectacle de mimes traditionnel du Kerala pour nous cultiver un peu, chouette.

BTP indien



On est donc 9 personnes en tout avec le guide. On est prêt à démarrer la balade à 6h30 du mat. Le but est d'arriver pour 9H00 à 2000m d'altitude afin d'admirer la vue et aussi car après la lumière devient trop claire et qu'il y a une espèce de brume venant recouvrir les montagnes. Aussi, le temps se couvre largement après 12h avec un fort risque de pluie car il y a des retours de mousson. Donc réveil à 5h30, on est comme qui dirait chaud patate. Après quelques gâteaux et du thé on est parés pour la randonnée. Les débuts sont très faciles et ce quasiment jusqu'aux 2000m où on a prévu de s'arrêter pour le petit-déjeuner. Devant nos yeux ébahis, de la brume, du thé, du thé et encore du thé, des collines.





Bah, thé où ?!
Avant d'arriver en haut, ça commence légèrement à se corser car des compagnons viennent s'ajouter au groupe et ils ne sont pas franchement sympas. On ne les attendaient pas vraiment mais elles sont bien là : les sangsues sont de retour. On s'arrête tous les 15m pour vérifier que les vampires n'essayent pas de nous grimper dessus ou se frayer un chemin à travers nos chaussures, et heureusement cette fois on a été plus chanceux qu'au Népal : quelques-unes sur les godasses mais aucune morsure de ces sales bêtes sont à déclarer. Les autres du groupe ont été moins chanceux, surtout ceux en sandales. C'est une petite victoire intérieure. 



Au sommet !



La descente est compliquée car très glissante, pleines de sangsues (mais toujours pas sur nous) et on ne voit plus nos pieds ni nos jambes qui disparaissent sous des énormes touffes d'herbes hautes coupantes. C'est un peu la jungle en fait. Et si par malheur il y avait des serpents? Vite vite jusqu'aux plantations d'épices. Pour nous qui sommes amoureux de la cuisine indienne et des épices en tout genre, on est servis. Cardamome, noix de muscade, gingembre, poivre, curcuma, piment, cannelle, vanille, cumin, clous de girofle. On a même goûté au lait autour de la fève de cacao (ça a un nom ce truc?), senti du café, vu un arbre à caoutchouc, l'arbre où pousse les noix de bétel dont sont friands les indiens.Enfin bref c'était une réelle belle découverte pour nous qui sommes habitués à voir ces épices dans des sachets en plastique dans ou emballés par ce cher Monsieur Ducroc dans les rayons des supermarchés. Notre jeune guide de 19 ans en connait un rayon et est super sympa.

Cardamome, les baies poussent au pied de la plante au niveau du sol.

John Café

Noix de muscade en train de sécher
On arrive vers 15.30 à notre guesthouse au milieu des épices. Une jeep providentielle nous attendait pour faire la fin du trajet. On est épuisés mais un bon repas nous attend ainsi qu'une bonne douche froide. Ou chaude, enfin on ne sait plus bien tellement les douches froides sont légion. Oh et puis au final on s'en fiche pas mal, on en prend tellement plein la vue la journée qu'on serait même capable de dormir dehors et renoncer à notre peu de confort. Bon on arrête là car les parents vont encore se faire du mouron pour rien ;-p.




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